Jean-Pierre Foucault : « La vérité sur la mort de mon père »
L’HISTOIRE DE… Jean-Pierre Foucault n’a jamais su par qui ni pourquoi son père fut assassiné en 1962. Jusqu’à aujourd’hui, alors que le voile semble enfin se lever.
Marcel Foucault est un des 22 817 « Justes parmi les nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs ». Et ce, parce qu’il a sauvé (entre autres) Paula, réfugiée polonaise et juive ashkénaze, du joug nazi. À cette bonté et ce courage désintéressés succédera une histoire d’amour. Paula et Marcel auront trois enfants, deux filles, Anne-Marie et Françoise, et un garçon, Jean-Pierre.
« Un accident » à Alger
La famille vit à Marseille des jours heureux tandis que le père voyage beaucoup, notamment en Algérie, travaillant dans l’import-export de fruits et légumes. Le 22 février 1962, Jean-Pierre, 14 ans, est à l’école à Marseille quand le censeur du collège lui apprend que son père a eu « un accident » à Alger. Il demande à téléphoner, mais le censeur refuse.
Jean-Pierre doit attendre la fin des cours pour se rendre auprès de sa mère et de ses sœurs cadettes. On lui répète que son père a eu un accident de voiture, mais il n’y croit guère. Deux jours plus tard, on lui signifie qu’il est désormais « le chef de famille ». Il comprend alors qu’il est orphelin.
Une douleur enfouie, puis apaisée
Ce n’est que plus tard qu’il saura la vérité : en sortant de ses bureaux, Marcel Foucault a été abattu de deux balles dans le dos en pleine rue. L’assassin est au volant d’une voiture qui démarre en trombe, mais un témoin a le temps de relever le numéro d’immatriculation. La police s’est rendue à l’adresse correspondante mais n’a trouvé personne. Fin de l’enquête.
Jean-Pierre Foucault grandira et vivra avec cette plaie ouverte, dissimulée par un sourire qui deviendra sa marque de fabrique et fera son succès. Seuls ses intimes, dont sa fille unique Virginie, savent la douleur enfouie. Une douleur apaisée aujourd’hui par le temps, mais aussi par de nouvelles révélations qu’il confie à Paris Match.