Le comité de transition de l’agence Santé Québec dépose son premier rapport d’étape | Le Devoir

Douze chantiers de travail créés pour mettre en place Santé Québec

La nouvelle présidente et cheffe de la direction de Santé Québec, Geneviève Biron, lors de l’annonce de sa nomination, le 29 avril
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne La nouvelle présidente et cheffe de la direction de Santé Québec, Geneviève Biron, lors de l’annonce de sa nomination, le 29 avril

Le comité de transition de la nouvelle agence Santé Québec a déposé son premier rapport d’étape. Douze chantiers de travail ont été mis en branle, dont trois ont pour mandat à « court terme » de mettre en place Santé Québec et de fusionner les établissements de santé. Les autres concernent, entre autres, la coordination et la fluidité, l’accès aux soins et services de santé et les défis sociodémographiques, comme le vieillissement de la population.

Créé en janvier, le comité de transition est présidé par le sous-ministre Daniel Paré. Il regroupe une douzaine d’experts, comme des sous-ministres de la Santé, d’anciens présidents et directeurs généraux d’établissements, le président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec, une infirmière, une représentante d’un regroupement de patients et une patiente partenaire. Entre le 12 janvier et le 3 mai, il a tenu 17 rencontres.

Dans son premier rapport, le comité décrit le mandat de chaque chantier de travail. Celui sur la « gestion de proximité » a notamment pour mission d’embaucher des « gestionnaires d’installation (gestionnaires de proximité) responsables et plus accessibles sur le terrain ».

« Chaque installation d’un établissement de Santé Québec est donc sous la surveillance d’une personne responsable de veiller à la bonne marche de ses activités et à la détection en temps utile des situations anormales », est-il écrit.

Le chantier de l’accès aux soins et services s’est donné pour objectif d’améliorer la prise en charge des patients « par la bonne personne au bon moment ». Il priorise les secteurs des urgences, de la chirurgie et des consultations avec un médecin de famille ou un spécialiste. Il travaille sur la question de la gestion des listes d’attente, permettant notamment aux patients « de connaître leur rang et de se voir offrir d’autres options en cas de délais d’attente jugés déraisonnables ».

La « pertinence clinique » fait aussi l’objet d’un chantier. Il portera entre autres sur les « moyens » et les « mécanismes » pour partager « les bonnes pratiques » entre les établissements de santé. « La notion de “capacité de l’État de payer”, dans une visée de répartition équitable des ressources, devra également être prise en compte », précise-t-on.

Le point de vue des patients

Un chantier est consacré à la « responsabilité populationnelle et [à la] participation citoyenne ». Il vise à trouver les moyens permettant d’impliquer les usagers, entre autres, « dans les réflexions entourant le développement d’une offre de soins et de services innovante, réalisée en coconstruction, de sorte à être axée sur la création de valeur et la santé durable ».

Le comité de transition se penche aussi sur le vieillissement de la population. Dans le cadre de ses travaux, un chantier doit analyser les « tendances sociodémographiques actuelles » et les « changements à moyen et long terme, en mettant l’accent sur la clientèle aînée ». « D’autres groupes de population affectés (jeunes, communautés ethnoculturelles [par exemple, les personnes réfugiées], gens des Premières Nations, etc.) pourront aussi être considérés », écrit-on.

Le comité de transition doit remettre un autre rapport d’étape le 12 septembre et le 12 janvier 2025.

Des rémunérations totalisant 645 000 $

Six membres du comité de transition de Santé Québec qui ne sont pas des fonctionnaires reçoivent une rémunération pour leur participation. Celle-ci oscille entre 89 700 $ (Catherine Wilhelmy, codirectrice de la communauté de patients Expériences) et 124 350 $ (le Dr Gilbert Boucher, président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec), a constaté Le Devoir, qui a épluché les contrats dans le système électronique d’appel d’offres (SEAO). Facture totale : 644 850 $.

Sylvie Tremblay, directrice générale du Regroupement provincial des comités des usagers, ne reçoit aucun montant d’argent de la part du ministère de la Santé et des Services sociaux. « Je ne voulais pas être rémunérée pour le travail que je fais parce que je représente les usagers et que nos usagers n’ont pas de compensation, dit-elle au Devoir. Pour moi, ça allait de soi. »

Aucun contrat n’apparaît dans le SEAO, pour le moment, au nom de France St-Pierre, une infirmière retraitée du CISSS de la Côte-Nord. Elle a pris le relais d’une consoeur (une infirmière du même CISSS) le 13 mars.

Les membres du comité de transition se réunissent chaque semaine. Sur les 17 rencontres tenues depuis sa mise en place, 16 ont eu lieu en mode virtuel, indique le premier rapport d’étape.

À voir en vidéo