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Clooney, Stallone, Douglas... Dany Jucaud au pays des stars
Dany Jucaud avec Mariel Hemingway, en 1996.
© Alvaro Canovas
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Paris Match
Elle a été l'intervieweuse et l'amie des stars d'Hollywood. Ancienne grand reporter à Paris Match, Dany Jucaud livre ses souvenirs dans « J’avais une maison à Los Angeles ».
La ville à ses pieds. La vaste maison est située sur une colline de Los Angeles. Dany Jucaud s’est établie dans la Cité des Anges pour notre journal à l’âge de 33 ans. Ses armes : un magazine surpuissant, un double paquet de cigarettes par jour, une personnalité attachante, un rare talent d’intervieweuse, un épais carnet d’adresses. Elle nouera des liens personnels avec Kirk Douglas, Sean Connery, Nathalie Delon. Dans « J’avais une maison à Los Angeles », l’ancienne journaliste revient sur ses années de reporter à Paris Match. Les rencontres avec les plus grands artistes, la vie tumultueuse d’une rédaction, la passion d’un métier reposant sur le goût des autres.
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Il y a mille et une anecdotes. L’animosité entre Isabelle Huppert et Isabelle Adjani ; les mains aux fesses de Robert Mitchum ; la radinerie de Cary Grant ; la chanteuse Dani tendant un petit paquet d’héroïne à Nathalie Delon qui sortait d’une cure de désintoxication ; le cinéaste Paul Verhoeven expliquant son choix de Sharon Stone pour « Basic Instinct » car « elle est exactement le personnage. Elle n’est que méchanceté » ; la lettre vipérine de Laeticia Hallyday ; les vues de Jacques Chirac sur une sténo du journal. La star Alain Delon s’oppose à un reportage sur son ex-épouse, Nathalie Delon, ou appelle le service photo pour donner le titre de sa nécrologie : « Le samouraï est mort ». Les passages sur la famille Delon font partie des plus forts. Dany Jucaud rend aussi hommage à Olivier Royant, ancien directeur de Paris Match, refusant un entretien pour des raisons de moralité.
Dany Jucaud avec Martin Scorsese en 2005.
Paris Match
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© Jean-Claude Deutsch
Elle ne nous parle pas des stars mais des gens
Derrière les paillettes, les douleurs. Le suicide d’Anne-Marie Rassam, sœur de Jean-Pierre Rassam et épouse de Claude Berri, est bien raconté. Mais dans « J’avais une maison à Los Angeles », on trouve surtout un mélange d’insouciance et d’impertinence. Dany Jucaud évoque la presse de la grande époque, dont le Paris Match de Roger Thérond était alors l’un des emblèmes. On y multiplie les voyages, les notes de frais, les reportages. Les temps changent. Les interviews deviennent de plus en plus contrôlées. Dany Jucaud avoue sa préférence pour George Clooney : son élégance, sa liberté, son humour. En 2021, la reporter quitte Paris Match, qui lui a tant apporté et à qui elle a tant apporté, dans l’indifférence générale. Elle échappe à la rancœur, mais pas à la mélancolie.
Dany Jucaud se confie peu sur elle. Des bribes : ses cinq années de vie commune avec Pascal Jardin et son installation à Los Angeles avec Pierre Rey ; sa mésentente avec l’un des patrons de Paris Match ; son amitié avec Nathalie Delon. Elle connaît des conflits de loyauté. Que faire lorsqu’on est proche d’une personnalité ? « J’ai toujours choisi de préserver mes amis au détriment de mes intérêts professionnels. » Dany Jucaud livre un beau portrait de Kirk Douglas, dont les invités doivent arriver tôt et ne pas repartir tard. L’acteur considère que tout ce qui n’a pas été dit avant 22 heures peut attendre le lendemain. Elle et lui : « Nous étions deux égarés dépressifs égayés par le Zoloft. » Kirk Douglas est mort à 103 ans. À la toute fin, il considérait que seules trois choses demeurent : Dieu, la charité, les gens. La force de Dany Jucaud est bien là. Rechercher un petit bout de vérité chez chacun de ses interlocuteurs. Elle ne nous parle pas des stars mais des gens.
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