Faut-il voir Dark Matter , le nouveau piège SF d’Apple TV+ ?

Au fil de ses errances, Jason croise d'autres versions de ses proches. À commencer par son épouse Daniela.
Au fil de ses errances, Jason croise d'autres versions de ses proches. À commencer par son épouse Daniela. Sony

Le comédien australien Joel Edgerton campe un physicien propulsé dans une version alternative de sa vie. Jennifer Connelly qui joue son épouse décrypte l’engrenage.

Professeur de physique à Chicago qui explique depuis des années à des étudiants blasés la métaphore du chat de Schrödinger pour illustrer les états superposés des particules se trouvant « à plusieurs endroits en même temps », Jason Dessen va passer, malgré lui, de la théorie à la pratique. Au sortir d'un bar, il est kidnappé par un inconnu masqué qui s'avère être une autre version de lui-même. Voici le point de départ de Dark Matter, le dernier né des casse-tête SF addictifs d'Apple TV+.

Quand Jason reprend connaissance, il se retrouve projeté dans une réalité alternative. Adieu femme et enfant. Dans cette vie parallèle, il n'a jamais sacrifié sa carrière à son foyer. Il est le nouvel Einstein de sa génération, concepteur d'une boîte qui permet d'accéder à une multitude d'univers… Une gloire en forme de victoire à la Pyrrhus. Ce Jason, qui fait la une des magazines, crève de solitude et ne se remet pas d'avoir laissé filer son âme sœur. Comment, dès lors, le Jason originel comblé peut-il retrouver les siens et les sauver de l'usurpateur qui a pris sa place ?

Odyssée cauchemardesque

Le romancier Blake Crouch adapte son propre best-seller : une relecture portée par le charisme de Joel Edgerton. L'acteur australien, vu récemment dans Master Gardener, est bouleversant dans la peau d'un homme pris au piège d'une infinité de choix décisifs possibles. Un Ulysse ballotté dans une odyssée cauchemardesque sous tension et oppressante, à l'image de l'austère cabine de graphite qui le « téléporte » d'une existence à une autre. Quelle porte ouvrir pour rentrer chez soi ? Certaines débouchent sur des réalités familières, où les variations sont minimes, mais les conséquences drastiques. D'autres laissent entrevoir un paysage désolé, hostile, miroir de nos écoanxiétés.

Si la science au cœur de Dark Matter peut engendrer la migraine, la série sait donner corps visuellement, avec somptuosité, géométrie et effroi, à ces concepts. Le spectateur devient une Alice au pays des merveilles, entraîné dans un labyrinthe vertigineux. Souvent plongé dans la pénombre, les néons des éclairages d'urgence et les jours blafards.

Au fil de ses errances, Jason croise d'autres versions de ses proches. À commencer par son épouse Daniela. Tantôt galeriste, grande plasticienne
ou survivante de violences conjugales. « C'est le propre de l'homme d'être curieux et de s'interroger sur tous les chemins que nous aurions pu emprunter. Jusqu'à quel point peut-on être différent de ce qu'on est ? A contrario, quels sont les traits de caractère qui constituent un socle inamovible ? », décrypte Jennifer Connelly au Figaro. La star de Top Gun : Maverick n'a parfois eu qu'une poignée de secondes pour faire exister ce kaléidoscope de Daniela. Cette femme, sous un vernis sophistiqué, cache bien des fêlures. « Sous le jargon scientifique, Dark Matter est une histoire d'amour : le portrait d'un mariage au long cours qui a essuyé bien des tempêtes. Le quotidien que ce Jason venu d'ailleurs perçoit comme un conte de fées et convoite est bien plus complexe. Daniela nourrit, elle aussi des regrets, des occasions manquées », glisse-t-elle.

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