Se faire livrer ses courses à domicile : combien ça coûte ? | Merci pour l’info
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Combien ça coûte de se faire livrer ses courses à domicile ?

Publié par Roselyne Poznanski  |  Mis à jour le

La crise sanitaire a accéléré le changement de comportement des consommateurs. L'offre de livraison à domicile s'amplifie. Elle va désormais du service ponctuel aux formules d'abonnement. À quel prix ?

Toutes les grandes enseignes s’y mettent

Quelle que soit la taille des magasins (hypers, supers ou petites surfaces de proximité), tous les grands distributeurs français (Carrefour, Auchan, Système U, Intermarché, etc.) proposent désormais la livraison de courses à domicile. Un service facilement accessible dans les grandes villes ou leurs zones périurbaines proches. Pour les petites villes, et a fortiori pour les communes rurales, la livraison à domicile dépend du lieu d’habitation. Toutefois, de plus en plus de petits magasins tentent de s’organiser pour répondre à une demande devenue très forte depuis la crise sanitaire.

La multiplication des modes de livraison

Selon les enseignes, leurs magasins et leur localisation, les modalités de la livraison à domicile (montant minimum de commande, délais et créneaux de livraison...) sont variables. Ce service peut être mis en place par l’enseigne elle-même ou par le magasin. Celui-ci peut aussi choisir de faire appel à des plateformes collaboratives de livraison de courses comme Shopopop ou Yper, où des particuliers récupèrent, au drive du magasin, une commande préalablement payée par un client et la lui livrent moyennant une rétribution forfaitaire versée par la plateforme.

Lorsque l’environnement est très concurrentiel et que le consommateur exige des délais de livraison toujours plus courts (on parle alors de « quick commerce » en moins de 30 minutes), comme c’est le cas dans les grandes villes, la livraison à domicile peut être confiée à des prestataires spécialisés tels que Deliveroo, Uber Eats, Cajoo ou Glovo.

Un choix (presque) similaire à celui des magasins

Une offre plus riche pour les citadins

Sauf pour le « quick commerce », qui s’appuie sur un nombre beaucoup plus restreint de références (de 500 à 1 000), le client bénéficie via son écran d’une profondeur d’offre quasi similaire à celle d’un hyper ou d’un supermarché, tous rayons confondus. Intermarché annonce, par exemple, jusqu’à 14 000 références en ligne et Carrefour jusqu’à 15 000. Pour les surfaces plus modestes en zone rurale, l’offre en ligne est comme dans la vraie vie : « Elle est fonction de la taille du magasin qui va se charger de préparer la commande pour vous », explique Daniel Ducrocq, chargé de la distribution Europe chez NielsenIQ, leader mondial des suivis et analyses de données.

Des disparités d’approvisionnement

Selon l’implantation géographique, il est même possible de trouver en ligne « de nombreuses références d’un même produit local, comme des crêpes ou des caramels au beurre salé en Bretagne, alors que dans une autre région de France, ce choix sera beaucoup moins large », note un porte-parole de Système U. À noter, dans les rayons dits traditionnels en ligne (boucherie, poissonnerie, boulangerie, fromagerie, etc.), le poids des aliments à la coupe est toujours prédéterminé.

Des promos et des avantages pour fidéliser

Lorsqu’elles sont nationales (« 3 pour le prix de 2 » ; « le deuxième à moins 50 % »...), le client en bénéficie forcément. Dans certaines enseignes, comme chez Super U, les responsables de magasin ont la possibilité de promouvoir plus encore les courses en ligne en instaurant des promos spécifiques qui vont récompenser les clients « comme ils en ont la possibilité depuis toujours », souligne le porte- parole de cette enseigne. Chez Monoprix, ponctuellement, certains produits achetés par trois bénéficient systématiquement d’une livraison gratuite, alors qu’en magasin, ce service n’est pas proposé.

Des programmes de fidélité incitatifs

On retrouve là encore les fondamentaux qui prévalent dans les magasins physiques. Les consommateurs ont intérêt à y souscrire et à faire enregistrer leur carte de fidélité sur leur compte en ligne, car les points ou les euros cumulés, y compris en magasin, sont utilisables en ligne.

Des offres spécifiques dans certaines enseignes

Par exemple, avec Doublement Drive, Intermarché garantit 10 % de réduction sur les fruits et légumes dès la deuxième commande en ligne au cours du même mois, alors que cette proposition ne s’enclenche qu’au terme de la quatrième visite mensuelle en magasin. Pour sa part, dès 50 euros d’achat, et durant un an, Carrefour ne facture pas les frais de livraison aux personnes de plus de 65 ans, aux personnes handicapées et aux femmes enceintes. Un principe identique chez Monoprix, mais réservé aux femmes enceintes et aux personnes à mobilité réduite qui détiennent la carte de fidélité.

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Des coûts tous logés à la même enseigne

Les frais de livraison sont un casse-tête, tant pour les clients, qui ont la sensation de payer leurs courses plus cher, voire d’être « taxés » pour un service qu’ils souhaiteraient idéalement gratuit, que pour les distributeurs confrontés à de réels coûts de fonctionnement qui affectent, in fine, leur rentabilité.

Des frais homogènes

D’une enseigne à l’autre, la grille des frais de livraison est plutôt homogène. Les petits paniers sont facturés une dizaine d’euros et sont généralement offerts au-delà de 150 ou 180 euros de courses.

Des programmes d'abonnement

Quelques enseignes (Monoprix, Casino...) tentent de gommer ces coûts en développant des abonnements payants. Ceux-ci offrent des réductions permanentes en ligne ou en magasin, une façon de retenir ses clients face à la concurrence. Ils incluent également une livraison gratuite au-delà d’un montant plus faible que celui pratiqué d’ordinaire.

Des prix quasiment identiques partout

Un vrai service presque gratuit ?

« Alors que l’on prépare les courses pour vous, ce qui est un vrai service en soi, les prix des produits en livraison à domicile ou en drive sont la plupart du temps identiques à ceux des magasins proches. Ce constat vaut tant pour les plateformes de préparation que certains distributeurs comme Carrefour, Leclerc ou Casino ont mises en place et qui desservent de larges zones géographiques, que pour les magasins indépendants », fait remarquer Daniel Ducrocq.

Et d’ajouter qu’une politique de prix différente entre le magasin, le drive et la livraison à domicile enverrait un message négatif aux consommateurs. « Lorsque l’on augmente les prix du e-commerce, les gens pensent que le magasin est cher. Or, ce que veulent aujourd’hui tous les distributeurs, c’est que leurs clients, en parallèle de la livraison à domicile ou du drive, continuent de fréquenter physiquement leurs magasins. »