8 mai : pourquoi parle-t-on de commémoration de la Victoire de 1945, et non de l'armistice ?

Chaque année, on commémore la Victoire du 8 mai 1945. Attention à ne pas confondre avec l'armistice, car ce terme ne veut pas dire la même chose. On vous explique.

Le président Emmanuel Macron ravive la flamme du soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe à Paris pour célébrer le 79e anniversaire de l'Armistice de 1945.
Le président Emmanuel Macron ravive la flamme du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe à Paris pour célébrer le 79e anniversaire de la Victoire des Alliés en 1945. (©POOL/AFP/Johanna Geron)
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Le 8 mai 2024, comme tous les ans, est un jour férié. Nous célébrons en France, et dans d’autres pays, la Victoire du 8 mai 1945 et la capitulation sans conditions de l’Allemagne nazie à la fin de Seconde Guerre mondiale. Et l’on parle bien de reddition de l’armée allemande et de capitulation, et non d’armistice.

Pourtant, chaque année, nombreuses sont les confusions entre les deux termes. Alors, pourquoi ne doit-on pas confondre armistice et capitulation ?

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Que célèbre-t-on le 8 mai

D’abord, rappelons que la date du 8 mai symbolise la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, et la victoire des troupes alliées, obtenue en 1945.

C’est le 7 mai 1945 à Reims qu’est signée la reddition de l’armée allemande. Les combats doivent cesser le 8 mai à 23h01. Et les représentants du Haut Commandement allemand signent un nouvel acte de capitulation à Berlin le 8 mai 1945 à 23h01, comme nous l’expliquions dans un précédent article.

Même si dans les faits, la guerre a continué quelques mois durant en Asie en particulier entre les États-Unis et le Japon, comme le rappelle le site vie-publique.fr. La signature de la capitulation japonaise le 2 septembre 1945 en baie de Tokyo signe la fin véritable de la Seconde Guerre mondiale. Depuis, cette date donne lieu à des commémorations, chaque année.

Commémorations le 8 mai 2024

Ce mercredi 8 mai 2024, le président Emmanuel Macron a ravivé la flamme du Soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe à Paris pour célébrer le 79e anniversaire de la Victoire de 1945 mettant fin à la Seconde Guerre mondiale, avant de s'envoler pour Marseille pour accueillir une autre flamme, olympique celle-là.

Le président s'est d'abord incliné devant la statue du Général De Gaulle, sur les Champs Élysées, avant de remonter la plus célèbre avenue du monde à bord de sa voiture, accompagné par la Garde républicaine à cheval, relate l'AFP.

Il a ensuite longuement salué d'anciens combattants et s'est offert une séance de selfies avec des spectateurs installés en tribune.

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Différence entre armistice et capitulation

Attention, même si la nuance est ténue, capitulation et armistice sont bien deux choses différentes, or les erreurs sont nombreuses. Et hérissent le poil des professeurs d’histoire-géographie, qui rappellent tous les ans que ce sont deux termes qui ne veulent pas dire la même chose.

Un armistice est bien une décision politique entre deux camps, c’est une convention signée par plusieurs gouvernements mettant fin à des hostilités entre armées en temps de guerre tout en fixant un certain nombre de conditions qui devront être respectées par l’État vaincu, précise vie-publique.fr. 

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On emploie le terme d’armistice pour désigner la fin de la Première Guerre mondiale, le 11 novembre 1918. « L’armistice n’est pas un traité de paix ni une capitulation, c’est un cessez-le-feu. C’est-à-dire qu’à partir du moment où le cessez-le-feu est signé, on arrête les combats dans les conditions qui sont indiquées dans le document. Le traité de paix viendra plus tard, avec le traité de Versailles en juin 1919″, rappelle le ministère des Armées sur son site.

A contrario, on parle de capitulation dans le cas d’une décision militaire, et de la reconnaissance par l’État vaincu de sa défaite. Ce dernier « met un terme à l’engagement de ses forces et accepte une série de conditions imposées par le ou les États vainqueurs », lit-on. Une capitulation implique donc nécessairement un vaincu, alors qu’un armistice est possible entre belligérants dont aucun n’emporte la décision.

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Plus le droit de négocier sa survie

La capitulation transfère le pouvoir politique du vaincu à l’armée ennemie : dans le cas de la capitulation de l’Allemagne nazie, c’est à la suite de la bataille de Berlin qui se termine le 2 mai 1945 par la victoire soviétique sur les troupes allemandes, que le Troisième Reich s’effondre et que l’armée allemande abdique, donc. 

« La capitulation, signée à Reims le 7 mai 1945 puis à Berlin-Karlshorst dans la nuit du 8 au 9 mai, place l’État allemand en debellatio (anéanti par la guerre) : il a perdu son droit d’assurer sa survie par la négociation de concessions territoriales ou politiques », précise un article de l’Encyclopédie d’Histoire numérique de l’Europe. C’est pour cela que l’on parle de capitulation « sans conditions ».

C’est ainsi que l’Allemagne, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, sera divisée en deux et administrée par les États vainqueurs, durant toute la Guerre froide, entre 1945 et 1991.

Avec AFP

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