Coup d’Etat au Niger : Pressions diplomatiques, manifestation anti-française… Ce qu'il faut retenir ce dimanche
recap'Que sait-on de la situation au Niger quatre jours après le coup d’Etat ?

Coup d’Etat au Niger : Pressions diplomatiques, manifestation anti-française… Ce qu'il faut retenir ce dimanche

recap'La pression s’est accrue ce dimanche sur le nouvel homme fort proclamé du pays, le général putschiste Abdourahamane Tiani
Des manifestants devant l'ambassade de France au Niger. (Photo by AFP)
Des manifestants devant l'ambassade de France au Niger. (Photo by AFP) - AFP / AFP
Thibaut Le Gal

T.L.G. avec AFP

La crise se poursuit au Niger. Quatre jours après le coup d’Etat dans le pays, la pression s’accentue sur le nouvel homme fort proclamé du pays, le général Tiani. Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réunis ce dimanche à Abuja, ont donné un ultimatum d’une semaine pour rétablir l’ordre constitutionnel. De son côté, la France a menacé dimanche de répliquer « de manière immédiate et intraitable » à toute attaque contre ses ressortissants après une manifestation ayant ciblé son ambassade. On fait le point sur les choses à retenir de cette nouvelle journée de crise.

Le président élu toujours retenu prisonnier

Le président déchu Mohamed Bazoum, élu en 2021, est séquestré depuis le 26 juillet dans sa résidence privée au palais présidentiel par sa garde rapprochée, dont le chef, le général Abdourahamane Tiani. Ce dernier s’est présenté vendredi à la télévision publique comme « président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie », après un coup d’Etat qu’il a justifié par « la dégradation de la situation sécuritaire » dans le pays.

Manifestation devant l’ambassade de France

Des milliers de manifestants pro-putschistes se sont réunis ce dimanche devant l’ambassade de France à Niamey, avant d’être dispersés par des grenades lacrymogènes. Certains ont voulu entrer dans le bâtiment, d’autres ont arraché la plaque affichant « Ambassade de France au Niger », avant de la piétiner sur le goudron et de la remplacer par des drapeaux russe et nigérien.

L’avenir de la coopération militaire franco-nigérienne semble aujourd’hui hautement incertain. Or, avec 1.500 militaires sur place, le Niger constituait jusqu’ici le pivot du dispositif antijihadiste français au Sahel, depuis le départ contraint des militaires tricolores du Mali à l’été 2022.

La France menace de « répliquer de manière immédiate et intraitable »

Après ce rassemblement devant l’ambassade, la présidence française a réagi. « Quiconque s’attaquerait aux ressortissants, à l’armée, aux diplomates et aux emprises françaises verrait la France répliquer de manière immédiate et intraitable », a averti l’Elysée. Le président Emmanuel Macron « ne tolérera aucune attaque contre la France et ses intérêts ». « La France comme toujours protège ses ressortissants, la situation cet après-midi est plus calme » mais « nous sommes extrêmement vigilants », a déclaré dimanche sur RTL la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna.

Les 500 à 600 ressortissants français actuellement présents au Niger « ont été tous contactés, des mesures de précaution sont prises » et « elles seront renforcées si c’était nécessaire, mais il n’y a pas de décision d’évacuation au moment où je vous parle », a-t-elle précisé.

La Cédéao met la pression sur les putschistes

Un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (dont le Niger est membre avec 14 autres pays) s’est tenu dimanche à Abuja, sous l’égide du président du Nigeria, Bola Tinubu, à la tête de l’institution régionale depuis le début du mois.

Les pays d’Afrique de l’Ouest ont ordonné un blocus économique du Niger, décidant la suspension « immédiate » de « toutes les transactions commerciales et financières » avec ce pays. La Cédéao a exigé également « la libération immédiate » du président Bazoum et le « retour complet à l’ordre constitutionnel », selon les résolutions lues à la fin du sommet. Ils ont fixé un ultimatum d’une semaine à la junte pour ce retour à l’ordre, affirmant ne pas exclure un « recours à la force ».

Tentatives de médiation et appels au calme

L’ex-président nigérien Mahamadou Issoufou a annoncé dimanche qu’il entend « poursuivre » ses efforts pour tenter de trouver une « sortie de crise négociée » pour « libérer » Mohamed Bazoum, son successeur renversé par un coup d’Etat. L’ex-président a également appelé « au calme » et à « s’abstenir de toute violence » après les incidents survenus ce dimanche. Par ailleurs, le président de transition tchadien Mahamat Idriss Déby Itno est arrivé dimanche à Niamey pour « voir ce qu’il peut apporter au règlement de la crise ».

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