PARIS (AFP) - La Française Laure Pequegnot, vice-championne olympique de slalom en 2002 et lauréate de la Coupe du monde de la spécialité la même année, a donné un nouveau cours à sa carrière en s'entourant d'une structure privée, une première pour le ski tricolore depuis Carole Merle, médaille d'argent aux JO d'Albertville 1992 en Super-G.

"J'ai voulu le faire après les Jeux. Mais, au niveau de la logistique, cela n'avait pas été possible", souligne la slalomeuse, qui court après une victoire en Coupe du monde depuis deux ans et demi.

La structure de Pequegnot (29 ans) est composée de trois personnes: l'entraîneur français Fabrice Mazel, également son ami de coeur, le préparateur physique italien Mario Cordoano et le technicien chargé de la préparation des skis.

Directeur de l'équipe de France féminine, Lionel Finance a accompagné la décision de la slalomeuse. "Laure était en équipe de France depuis plus de dix ans et elle avait envie de choses nouvelles. A partir du moment où il s'agissait d'une volonté forte de s'investir professionnellement et que la structure était solide, j'ai cautionné sa démarche", souligne le responsable.

Si Pequegnot doit assurer les salaires de son staff, les coûts des stages et d'une partie de ses déplacements sur les étapes de Coupe du monde, son hébergement sur les lieux de compétitions est pris en charge par la Fédération française de ski (FFS). Ponctuellement, elle peut également s'entraîner avec ses partenaires de l'équipe nationale.

"On l'a fait mardi à Araphoe Basin, en slalom géant, et mercredi à Loveland, en slalom, avant les épreuves d'Aspen", indique Lionel Finance. Avec Christel Pascal, de retour après une blessure en janvier dernier, Pequegnot constituera la meilleure chance tricolore de podium lors des deux slaloms programmés samedi et dimanche dans le Colorado.

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Interface entre la FFS et la structure privée, M. Finance est néanmoins ferme sur un principe. "J'ai pris la décision que Laure ne devrait jamais être hébergée dans l'hôtel de l'équipe de France. Et j'ai demandé à Philippe Martin (entraîneur de slalom et slalom géant) de ne pas intervenir dans le domaine technique", explique-t-il.

Les résultats -décevants- des deux dernières saisons ont convaincu Pequegnot de l'urgence de sa démarche. Et la skieuse de l'Alpe-d'Huez (Alpes françaises) se retrouve un peu comme il y a trois ans, quand elle avait ouvert son palmarès en remportant le slalom de Copper Mountain (Colorado), qui augurait d'une saison faste.

La Française a d'ailleurs eu le temps de discuter de la voie empruntée avec sa collègue américaine Kristina Koznick, qui est d'ailleurs revenue dans le giron de la Fédération américaine pour des raisons financières.

"Ce que Laure entreprend peut être une base de travail pour des athlètes expérimentés qui ont besoin de changement. Mais il faut savoir que, psychologiquement surtout, c'est un investissement énorme", avertit Finance.

Et seuls les résultats diront si Pequegnot a eu raison.