Dionne Warwick sera sur la scène de l'Olympia le 23 mai.

Dionne Warwick sera sur la scène de l'Olympia le 23 mai.

L'Express

Pour elle, Burt Bacharach a composé ses plus belles chansons -"I Say a Little Prayer, Walk on By..."-, et elle en a fait des tubes planétaires. Cousine de Whitney Houston, meilleure amie d'Aretha Franklin, la chanteuse aux 100 millions de disques vendus rechante, à 71 ans, à l'Olympia. Salle où elle s'était produite en 1963, présentée par une fan... Marlene Dietrich.

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Comment a commencé votre collaboration avec Burt Bacharach?

Je l'ai rencontré en février 1962, dans un studio d'enregistrement où je faisais les choeurs. Il s'est approché de moi et m'a dit que je me déplaçais bien sur ses rythmes. Un jour, il m'a laissé entendre que je sortirais mon premier single avec l'une de ses compositions, "Make It Easy on Yourself". Une semaine plus tard, il offrait la chanson à Jerry Butler. J'étais folle de rage. Bacharach m'a expliqué que ma voix était trop douce pour ce titre. J'ai commencé à pleurer et j'ai crié: "Don't make me over, man !" ["Ne me racontes pas des bobards, mec !"]. Il a souri. La nuit même, il composait "Don't Make Me Over": mon premier single, en 1962.

Vous avez chanté une seule fois avec Aretha Franklin, lors d'une émission télé... Vous vous connaissez bien?

Vous plaisantez ? C'est l'une de mes plus chères amies. Nous avons grandi ensemble et chanté le gospel des centaines de fois dans des églises. Je chante tout le temps avec Aretha, chez elle, chez moi... Mais ces moments n'appartiennent qu'à nous.

Que ressentez-vous lorsque vous entendez certains artistes reprendre vos titres?

Tout dépend de l'interprète. J'éprouve un sentiment maternel envers ces chansons: l'envie de ne les garder que pour moi et le désir de les voir s'envoler avec quelqu'un qui les aime. Alors, quand j'entends Luther Vandross chanter "A House Is Not a Home", je suis jalouse, car son interprétation dépasse de loin la mienne. J'adore aussi la reprise rock de "I Just Don't Know What to Do with Myself" par les White Stripes, avec la voix androgyne de Jack White, qui la tord dans tous les sens.

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Comment êtes-vous parvenue à ne jamais vous perdre malgré votre succès?

J'ai toujours fait ce que je voulais. Lorsque j'ai fait appel aux Bee Gees pour mon album Heartbreaker ou quand j'ai chanté "That's What Friends Are For" avec Stevie Wonder, Gladys Knight et Elton John, certains puristes ont râlé. Mais je m'en fiche. Il y a un autre secret: ne jamais oublier que la voix te trahira un jour. Elle a abandonné Maria Callas, Amy Winehouse, Whitney... Je conseille donc à toutes les chanteuses de jouer d'un instrument. Un jour, le piano chantera pour moi. Depuis quelque temps, je me suis mise aussi à la composition. Je chanterai mes morceaux à l'Olympia. Et là, je prends le risque de perdre mon succès... Dans la joie!

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