Alors qu’enfle une polémique quant aux renouvellements ou aux annulations des shows produits par Netflix, Bloodline tire sa révérence après trois ans de bons et loyaux services. Annulation ou fin préméditée? Qu’importe, semble-t-il. Il en restera, en définitive, de cette excursion dans les Keys de Floride, qu’une impression d’avoir assisté à un drama honorable, un drame familial en 33 temps tout aussi satisfaisant que parfois, sur la fin, un peu moins maladroit. A une première saison d’excellente facture succédait une seconde salve d’aussi bonne qualité. Puis vint une troisième et ultime saison qui à défaut de complètement décevoir, laissa tout le monde un peu sur sa faim. On ne parlera pas d’inégalité, de dégénérescence, mais avouons que la série ne s’achève pas aussi bien qu’elle avait débuté. Daniel Zelman, Todd et Glenn Kessler, après le succès, d’estime du moins, de Damages, sont donc revenus tenter leurs chances sur Netflix. Disons donc pourquoi pas.
La série, globalement très appliquée, nous aura offert tout du long une mise en scène habile, un dépaysement garanti. Le casting, pour autant, se sera avéré être l’atout majeur du show, de Kyle Chandler au brillant Ben Mendelsohn, en passant par Linda Cardellini ou Sissy Spacek, tout le monde aura fait sa part du boulot. On regrettera que quelques seconds rôles, John Leguizamo ou Andrea Riseborough, n’aient finalement pas eu assez à apporter.
Drame familial avant tout, Bloodline s’orientera parfois vers le polar, parfois vers le thriller, parfois vers la judiciaire. Relativement intime, le cercle familial des Rayburn dans leur petite communauté d’insulaires qu’ils semblent moralement dominer, la série n’élargira que très peu son cercle, se concentrant sur la déliquescence d’une solide famille de nantis entamée au retour du premier des fistons, bête noire pour le patriarche et pour bientôt tout le monde. De révélations en désastres, de pulsions grotesques à mensonges éhontés, l’univers serein de la famille s’effrite lentement mais surement. Les actes et leurs conséquences, les vertus ou les maux du mensonge. Voilà un peu le contexte.
Me référant à mes critiques propres à chacune des trois saisons du show, je ne peux, en dépit de la fuite en avant finale, d’un manque de substance lors de la troisième saison, que conseiller au curieux, du moins au curieux abonnés au réseau Netflix, de découvrir une série qui sans faire date, assure bien plus que la minimal. Comme dit plus haut, les acteurs, ici, sont au top de leurs formes. C’est déjà ça de pris, d’autant que l’intrigue n’est pas déplaisante. 14.3/20