Hermes. Ivre, il tente d'égorger son ami qui trouve que sa nouvelle copine est moche - Oise Hebdo
lundi 27 mai 2024

Hermes. Ivre, il tente d’égorger son ami qui trouve que sa nouvelle copine est moche

Après une soirée arrosée, un homme de 33 ans a tenté d'égorger un de ses amis qui trouve que sa nouvelle compagne n'est pas très jolie.

Par la Rédaction
Photo d’illustration: NIKOLAY OSMACHKO / pexels.com

En septembre dernier, Loïc Corbier a embouti une autre voiture après avoir consommé des stupéfiants qui s’avéreront être, après analyse de sang, de la cocaïne. Son permis a été suspendu et une perquisition de son domicile a été ordonnée. C’est à cette occasion qu’une carabine de type winchester ainsi que des cartouches ont été découvertes.

Ces délits devaient faire l’objet d’une ordonnance pénale et d’une comparution sous reconnaissance préalable de culpabilité. Loïc Corbier a déjà cinq condamnations sur son casier judiciaire. Être privé de son permis l’empêche de reprendre un travail, il a des retards de loyer et est à deux doigts du surendettement. La perspective de ces deux procédures aurait pu le faire réfléchir, mais les événements qui se produisent huit mois plus tard semblent prouver le contraire.

Armé d’une machette, il voulait le découper

Samedi 11 mai, à 6h20, les gendarmes doivent intervenir place Nelson Mandela à Hermes (Oise) car un homme signale qu’il est poursuivi par un autre homme, Loïc Corbier, 33 ans. Armé d’une machette, ce dernier veut le découper. Sur place, il explique aux militaires qu’il vient de passer une soirée très arrosée de whisky et de cocaïne au domicile de son poursuivant, qu’au cours de la soirée son hôte lui a placé un couteau sous la gorge, et que c’est la compagne de son agresseur qui est parvenue à le désarmer. La soirée beuverie s’est poursuivie jusqu’à ce que son agresseur s’arme d’une machette pour le menacer. Il a alors pris la fuite et est parvenu à entrer dans le hall de l’immeuble voisin où il habite. Il doit sa vie à la porte d’entrée qui a résisté à la colère de son agresseur. Ce dernier a repoussé violemment sa compagne qui voulait le calmer. De dépit, il s’est vengé sur le feu arrière droit de la Ford Mondéo de sa victime.

Les gendarmes constatent qu’il porte une blessure peu profonde au cou ainsi qu’une trace de coup à l’arcade sourcilière qui vont lui valoir une journée d’incapacité totale de travail. La femme, qui n’acceptera pas d’être examinée par un médecin, présente une plaie à la main droite et à l’épaule gauche. L’agresseur est arrêté vers 10h. Un couteau muni d’une lame de 17 centimètres et portant des traces de sang est retrouvé chez lui, ainsi que la machette dont la lame mesure une quarantaine de centimètres, et deux bouteilles de whisky vides. 

Son ami a dit que sa nouvelle copine est moche

Ce lundi 13 mai, au tribunal de Beauvais, les victimes sont absentes de la salle d’audience. La femme déclare qu’ils sont ensemble depuis trois semaines. Elle se souvient que c’est quand son copain a dit qu’elle n’était pas belle que Loïc a «voulu lui trancher la gorge en prenant un couteau». Elle refuse de déposer plainte.

L’homme reconnaît avoir dit qu’elle est moche. Il se souvient de la poursuite et qu’ils ont pratiquement bu deux bouteilles de whisky à deux, tout en reniflant de la cocaïne. Malgré son incapacité de travail d’une journée, il refuse de porter plainte. Les deux victimes agissent ainsi pour ne pas en rajouter.

Il ne voulait pas lui faire mal

Loïc Corbier raconte qu’il s’est mis en colère en entendant son ami parler mal de son ex-compagne et confirme que lorsqu’il a dit que sa nouvelle compagne est moche, ça l’a mis en colère. Il lui a mis trois claques et a «pris un couteau, sans réfléchir, sans vouloir lui faire mal et l’a posé sur sa gorge». Quand la femme est intervenue, il a repris ses esprits et a posé le couteau. Il se souvient avoir pris la machette pour faire peur, pour qu’il arrête. Il ne se souvient pas de l’épisode de destruction du feu arrière de la Ford, ni d’avoir blessé sa compagne.

Au cours de la soirée, il admet avoir bu plus d’un litre de whisky tout seul. Mais, ce n’est pas habituel, c’est parce qu’il souffre d’un certain mal-être selon lui. «Je bois rarement, dit-il. Et la cocaïne je n’en prends plus tous les jours, peut-être deux fois par semaine.» La présidente s’étonne qu’en plaçant le couteau sur la gorge de son copain alors qu’il a énormément bu et qu’il se dit conscient, il ne se soit pas dit que le «couteau pouvait déraper». Même étonnement de la part de la substitute du procureur : «au cours de votre audition, vous avez dit que vous avez voulu l’égorger, et aujourd’hui vous déclarez ne pas vous être rendu compte qu’il saignait. Après cela, vous vous dites lucide alors que vous le poursuivez avec une machette ?»

Il met sa consommation d’alcool sur le compte de ses fréquentations. «Mais, objecte la présidente, ce n’est pas elles qui consomment, c’est vous qui prenez les décisions, c’est vous qui choisissez votre entourage !»

Une fragilité psychologique

L’expert psychiatre le trouve psychologiquement fragile, souffrant de carences affectives. Il a commencé la drogue au décès de son père. Il souffre d’une personnalité immature et a du mal à se contrôler. L’expert souligne le rôle facilitateur de l’alcool et conclut à l’altération, au moment des faits, de son discernement. Invité à s’exprimer sur le rôle de l’alcool, Loïc Corbier lâche : «c’est lui qui a apporté l’alcool, ce n’est pas moi». Ce qui lui vaut la réponse de la présidente : «c’est vous qui avez bu ! Il ne vous a pas forcé à boire».

La substitute du procureur trouve que tous les éléments de dangerosité sont réunis : la cocaïne, l’alcool. «Le drame a été évité par l’intervention de la femme». Elle demande le maximum de la peine : cinq ans de prison ferme : «à lui de gagner un aménagement». Qui seront suivis d’un suivi sociojudiciaire de deux ans avec une injonction de soins, obligation de travail et interdiction de rencontrer les deux victimes ainsi que de détenir des armes pendant cinq ans.

L’avocate de la défense, Domitille Risbourg, regrette le regroupement de procédures : «les faits sont reconnus et il a pris conscience de ce qu’il a fait. Il a l’alcool festif, et contrairement à ce qu’en pense la procureure, il faut tenir compte de l’altération de sa personnalité et le condamner à une peine adaptée à sa personnalité».

Il écope d’un an de prison ferme

Le tribunal a joint les trois dossiers. Loïc Corbier a été reconnu coupable. Il a été condamné à vingt-quatre mois de prison dont douze mois de prison ferme, avec mandat de dépôt et, douze mois de prison sous sursis probatoire, avec obligation de soins contre l’alcool et les stupéfiants, de travail, de payer les sommes dues au trésor public et interdiction de rencontrer les victimes et de détenir une arme pendant cinq ans. Il est inscrit au fichier des personnes interdites de détention d’arme et son permis de conduire est suspendu pour six mois.

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