Présidentielle en Lituanie sur fond de « menace russe »
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Présidentielle en Lituanie sur fond de « menace russe »

Les Lituaniens se préparent à voter ce dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle. Celle-ci prend forme à l’issue d’une campagne largement dominée par les questions de défense. Vilnius espère renforcer sa sécurité face à la Russie voisine.

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Le président lituanien Gitanas Nauseda s’apprête à voter lors du premier tour de l’élection présidentielle lituanienne dans un bureau de vote à Vilnius le 12 mai 2024.
Le président lituanien Gitanas Nauseda s’apprête à voter lors du premier tour de l’élection présidentielle lituanienne dans un bureau de vote à Vilnius le 12 mai 2024. | PHOTO : PETRAS MALUKAS / AFP
  • Le président lituanien Gitanas Nauseda s’apprête à voter lors du premier tour de l’élection présidentielle lituanienne dans un bureau de vote à Vilnius le 12 mai 2024.
    Le président lituanien Gitanas Nauseda s’apprête à voter lors du premier tour de l’élection présidentielle lituanienne dans un bureau de vote à Vilnius le 12 mai 2024. | PHOTO : PETRAS MALUKAS / AFP

Les bureaux de vote fermeront à 17 h les résultats sont attendus dans la soirée. En Lituanie, le premier tour de l’élection présidentielle a lieu ce dimanche 12 mai 2024, et les enjeux sont grands. Le pays balte de 2,8 millions d’habitants, ex-république soviétique qui jouxte l’exclave russe très militarisée de Kaliningrad, craint d’être la prochaine cible de l’Ours russe, dans le cas où Moscou gagnerait sa bataille contre l’Ukraine.

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« La compréhension de la menace russe par la Lituanie est unanime et incontestable, et les principaux candidats s’accordent dessus », détaille Linas Kojala, directeur du Centre d’études sur l’Europe de l’Est à Vilnius, auprès de l’Agence France-Presse.

De grandes chances pour le président sortant

Pour l’instant, le président sortant Gitanas Nauseda, ancien banquier de 59 ans, a l’avantage. Les observateurs prédisent sa victoire de au second tour, qui aura lieu à la fin du mois. D’ailleurs, les sondages lui confèrent une avance confortable sur les sept autres candidats, parmi lesquels la Première ministre Ingrida Simonyte et un célèbre avocat de 48 ans, Ignas Vegele. Au premier tour, il devrait obtenir plus de 35 % des voix, selon un dernier sondage qui donne 12 % à Vegele et 10 % à Simonyte. Aldona Majauskiene, une retraitée de 82 ans, confie à l’AFP avoir voté pour Nauseda, « car il est le meilleur toutes catégories ». Rien que ça.

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Ignas Vegele, se présente comme une alternative aux responsables politiques établis et promet une gouvernance « plus transparente ». Ingrida Simonyte défend de son côté des vues conservatrices en matière économique et libérale sur les questions sociales. Elle soutient notamment les partenariats entre personnes de même sexe, encore controversés dans ce pays majoritairement catholique. Elle se présente à l’élection présidentielle pour la deuxième fois, battue par Nauseda au second tour de l’élection de 2019.

« Ingrida Simonyte est soutenue par les électeurs du parti conservateur et les libéraux, tandis que Gitanas Nauseda est un candidat de gauche en termes de politique économique et sociale », explique Ramunas Vilpisauskas, analyste à l’université de Vilnius. Pour ce qui est de Vegele, « il recevra le soutien de ceux qui veulent simplement du changement », poursuit le spécialiste.

Un gros « budget défense »

La Lituanie, membre de l’Union européenne et de l’Otan, est l’un des principaux donateurs de l’Ukraine, avec d’importantes dépenses de défense, qui représentent 2,75 % de son PIB et que le gouvernement d’Ingrida Simonyte veut porter à 3 %. Vilnius prévoit d’utiliser ces fonds pour acheter des chars et des systèmes de défense antiaérienne supplémentaires, et pour accueillir sur son territoire une brigade allemande. Berlin compte stationner environ 5000 soldats en Lituanie d’ici à 2027. Pour l’instant, aucun des trois principaux candidats n’a dit vouloir remettre en cause ces projets.

Quid de Pékin ?

Concernant les relations avec la Chine, pas de consensus. Les liens bilatéraux se sont tendus en 2021 lorsque Vilnius a autorisé Taïwan à ouvrir une représentation sous le nom de l’île autonome, s’écartant ainsi de la pratique diplomatique courante qui consiste à utiliser le nom de la capitale, Taipei, pour éviter de fâcher Pékin. La Chine, qui considère Taïwan comme une partie de son territoire et s’oppose à tout soutien à l’île susceptible de lui conférer une quelconque légitimité internationale, a en rétorsion dégradé ses relations diplomatiques avec Vilnius avant de bloquer ses exportations.

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Le président sortant a déclaré pendant la campagne électorale qu’il voyait « la nécessité de changer le nom du bureau de représentation ». Sa rivale, Simonyte s’y oppose, tandis que Vegele a soutenu Nauseda en jugeant que « l’ouverture d’un bureau de représentation portant ce nom était une décision irréfléchie ».

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