SAINT-DOMINGUE, Rép. dom. (PC) - Les Québécois ont plongé dans l'or aux Jeux panaméricains où Emilie Heymans a remporté une première victoire à la tour de 10 mètres, suivie par Alexandre Despatie et Philippe Comtois en plongeon synchronisé du tremplin de trois mètres. Le Québec n'a rien laissé aux autres.

Blythe Hartley, de Vancouver, a ajouté une médaille de bronze à la récolte canadienne.

"Wow! C'est toute une claque", s'est réjoui l'entraîneur Michel Larouche, qui appréhendait une baisse de régime qu'il aurait trouvée normale à peine trois semaines après la conquête de championnats du monde à la tour par Heymans et Despatie.

"Ca montre qu'ils veulent gagner. C'est excellent. Ca donne un bon momentum."

Heymans a surclassé la compétition, mais on ne lui fera jamais dire qu'à vaincre sans péril on triomphe sans gloire.

"Il n'y a jamais de compétition gagnée d'avance, a déclaré la jeune femme de Greenfield Park, même si la compétition est moins forte. Il y a des Américaines ici qui sont capables de plongeons extraordinaires (notamment Laura Wilkinson, la championne olympique, qui connaît cependant une mauvaise saison). Ce n'est jamais fini avant le dernier plongeon."

Heymans a totalisé 568,44 points contre 503,85 pour la Brésilienne Juliana Veloso et 474,81 pour Hartley, qui a devancé de peu la Portoricaine Angelique Rodriguez (470,64), Wilkinson se contentant de la cinquième place (453,99) sur 12 participantes.

Heymans, qui dit compétitionner surtout contre elle-même comme presque tous les plongeurs, était satisfaite de ses notes: "C'est un bon pointage. Je n'ai pas raté un seul plongeon."

La compétition a été interrompue très brièvement par une forte pluie mais ça n'a aucunement été un facteur selon Heymans.

Au tout dernier plongeon

Despatie et Comtois ont mis la main sur l'or à leur tour dernier plongeon, le dernier de la journée, moins difficile que leur quatrième mais qu'ils disent toujours garder pour la fin parce qu'ils sont plus confortables avec lui.

Ils étaient quatrièmes, sur six, après trois plongeons, puis troisièmes après quatre. Mais il faut savoir que les deux premiers plongeons doivent avoir le même coefficient de difficulté et que les pointages sont toujours très serrés dans cette discipline, où 60 pour cent des points vont au synchronisme, voté par cinq juges (on retire le plus haut et le plus bas pointage).

Quatre autres juges notent les plongeons comme tels, deux par plongeur, et encore là, le plus haut et le plus bas pointage ne sont pas considérés.

Comtois était peut-être le plus excité des deux Lavallois puisqu'il n'est inscrit qu'en synchro, tandis que Despatie participe à toutes les épreuves.

"On n'est pas vraiment surpris, parce qu'on savait qu'on aurait au moins une médaille, on est content surtout", a-t-il dit.

Despatie a avoué qu'il ne prenait pas le plongeon synchronisé très au sérieux au début, soit jusqu'à ce qu'il réalise que d'autres pays s'y pratiquaient intensément pour viser des médailles qu'ils ne peuvent avoir autrement.

"Aux championnats du monde, des pays comme la Pologne sont venus avec seulement des plongeurs en synchronisé.

"C'est difficile, a-t-il poursuivi, parce qu'en plus de te concentrer sur ton plongeon, tu dois t'assurer du synchronisme. Ca fait deux choses à penser."

Les Canadiens ont totalisé 317,40 points, contre 313,83 pour Cuba et 313,35 pour les Etats-Unis, suivis du Mexique, du Brésil et du Venezuela, tous avec plus de 300 points.

Quant à Hartley, elle s'est dite "vraiment contente et surprise" parce que le 10-mètres n'est vraiment pas sa spécialité (12e aux championnats du monde) et ce, même si elle déjà obtenu un meilleur pointage, vu qu'elle redoutait elle aussi la baisse de régime d'après les championnats du monde.

Tout est possible pour elle au trois-mètres, puisqu'elle y a terminé cinquième aux Mondiaux de Barcelone, devant Heymans, huitième.