Cinéma: l'actrice française Judith Godrèche dénonce l'«emprise» du réalisateur Benoît Jacquot

De son histoire personnelle, Judith Godrèche vient de tirer une mini-série drôle et grave à la fois, Icon of French Cinema, diffusée sur Arte. L'actrice joue son propre rôle, mais a modifié le nom du réalisateur de 40 ans qui la fit tourner pour la première fois quand elle en avait 14 et avec qui elle vécut quelques années.

Mais la discrétion n'est plus de mise depuis ce week-end et la réapparition d'une interview datant de 2011 dans laquelle Benoît Jacquot se vante de cette passion interdite. « On n'a pas le droit en principe, je crois. Une fille comme elle, Judith, qui avait 15 ans, moi à 40 ans, j'avais pas le droit. Mais ça, elle n'en avait rien à foutre, même ça l'excitait beaucoup, je dirais. » Le réalisateur rajoute même avec un sourire narquois : « D'une certaine façon, faire du cinéma, est une couverture pour des mœurs de ce type-là. »

« La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom »

Passée inaperçue en 2011, cette vidéo accablante choque en ces temps post-Metoo. Judith Godrèche décide alors de rendre public son compte Instagram et dénonce une relation abusive et perverse entre l'adolescente qu'elle était à 14 ans et le cinéaste alors âgé de 40 ans. « La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom », dit-elle, dans un message posté sur Instagram au cours du week-end dernier, effacé avant d'être remis en ligne lundi, où elle parle d'« emprise » et de « perversion ». « Il s'appelle Benoît Jacquot. Il manipule encore celles qui pourraient associer leurs noms au mien. Témoigner. Il menace de me trainer en justice pour diffamation », dit la comédienne de 51 ans, estimant que le cinéaste est « estimé pour sa perversion ».

Judith Godrèche a été révélée dans Les Mendiants de Jacquot (1988) puis La Désenchantée (1990). Le cinéaste a construit son œuvre autour des actrices, dont des stars comme Isabelle Huppert.

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