50 ans du hip-hop : ces douze morceaux qui ont marqué l’histoire du mouvement
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50 ans du hip-hop : ces douze morceaux qui ont marqué l’histoire du mouvement

Séances de graffitis ou de breakdance, "block parties", concert géant au Yankee Stadium... New York fête en grande pompe vendredi les 50 ans du hip-hop. À cette occasion, France 24 revient en douze chansons sur l’histoire d’un mouvement culturel né dans la pauvreté des quartiers noirs du Bronx et devenu le genre musical le plus écouté au monde.

Deux New-Yorkaises devant une fresque célébrant les 50 ans du hip-hop à Brooklyn, le 5 août 2023.
Deux New-Yorkaises devant une fresque célébrant les 50 ans du hip-hop à Brooklyn, le 5 août 2023. © Kena Betancur, AFP
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C’était un 11 août 1973. Ce jour-là, Clive Campbell alias DJ Kool Herc anime la soirée d’anniversaire de sa sœur Cindy dans une salle des fêtes du Bronx. Depuis quelque temps, le DJ développe une nouvelle technique qu’il entend faire découvrir au public : il joue le même disque sur deux platines différentes puis isole des séquences de rythmes, modifie les tempos, et les fait tourner en boucle. C’est le début du breakbeat, ce rythme brisé à l’origine du rap et du hip-hop. Sans le savoir, DJ Kool Herc vient de lancer une révolution – un mouvement culturel mêlant danse, art visuel et musique qui va bientôt conquérir le monde.

  • "Rapper’s Delight" - The Sugarhill Gang (1979)

En cette année charnière, le hip-hop est encore un genre naissant que l’on écoute lors de soirées appelées "block parties". On s’échange au mieux des cassettes sous le manteau mais les enregistrements sont rares et de faible qualité. Jusqu’à The Sugarhill Gang, un groupe fabriqué de toutes pièces par l’entrepreneuse Sylvia Robinson qui flaire avant tout le monde le bon filon représenté par cette musique festive. Imprégné de disco – le titre a été composé sur la trame de "Good Times" de Chic –, "Rapper’s Delight" constitue le premier succès grand public du hip-hop. C'est également ce titre qui aurait établi le terme "hip-hop" en raison des premières paroles de la chanson : "I said-a hip, hop, the hippie, the hippie / To the hip hip hop-a you don't stop the rock / It to the bang-bang boogie, say up jump the boogie / To the rhythm of the boogie, the beat".

 

  • "Planet Rock" - Afrika Bambaataa (1982)

Père fondateur du hip-hop avec DJ Kool Herc et Grandmaster Flash, Afrika Bambaataa est un DJ américain célèbre depuis la fin des années 1970 pour ses "block parties" permettant aux jeunes des quartiers défavorisés d’exprimer leur créativité et de s'éloigner de la violence des gangs. Quelques années plus tard, son morceau phare "Planet Rock" contribue à populariser le son des boîtes à rythmes et permet de diffuser ce nouveau genre à l’échelle mondiale. Le titre s’appuie notamment sur la mélodie de "Trans-Europe Express" des Allemands de Kraftwerk, groupe pionnier de la musique électronique.

 

  • "The Message" - Grandmaster Flash and the Furious Five (1982)

Ce monument est non seulement l’un des meilleurs morceaux hip hop de tous les temps mais il marque aussi l’émergence d’un rap politiquement engagé ou rap "conscient" qui connaîtra son apogée dans cette décennie 1980 avec le militantisme afro-américain de Public Enemy. Loin des paroles joyeuses et festives des premiers raps, "The Message" délivre une description clinique de la vie quotidienne d’un habitant du Bronx marquée par la pauvreté, la drogue et l’ennui.

 

  • "Fuck tha Police" - N.W.A (1988)

Le premier album de N.W.A qui révélera le producteur Dr. Dre et le rappeur Ice Cube constitue un tournant dans l’histoire du hip-hop en popularisant le style gangsta. Avec ses paroles crues et ses sonorités tranchantes, ce disque en tension perpétuelle évoque avec maestria la violence sociale qui règne dans les ghettos noirs des États-Unis. À sa sortie, le disque fait scandale avec le titre "Fuck tha Police" qui deviendra un hymne pendant les émeutes de Los Angeles en 1992.

 

  • "U.N.I.T.Y." - Queen Latifah (1993)

Si le monde du hip-hop est encore largement dominé par les hommes, des artistes féminines commencent à se faire une place. Parmi elles, "la première dame du hip-hop", Dana Elaine Owens, qui ouvrira la voie à toutes les autres avec l’album "All Hail the Queen" en 1989. La native du New Jersey est l'une des premières à s'attaquer dans ses textes au sexisme et à la misogynie dans le rap. En 1995, elle décroche le Grammy Award de la meilleure prestation rap en solo pour l'album "U.N.I.T.Y.", son plus grand succès commercial.

 

  • "C.R.E.A.M" - Wu-Tang Clan (1994)

Avec l’album "Enter the Wu-Tang (36 Chambers)", le collectif new-yorkais pousse l’art du sampling ou échantillonnage à un niveau encore jamais égalé et remporte une manche significative dans le match qui l’oppose à la côte ouest des États-Unis. Produit par le génial RZA, "C.R.E.A.M.", acronyme de "Cash Rules Everything Around Me" ("l’argent dirige tout autour de moi"), entre directement au panthéon du hip-hop avec un sample inoubliable de piano concocté à partir des premières mesures d’un titre soul oublié des années 1960, "As Long as I've Got You" des Charmels.

 

  • "Sabotage" - Beastie Boys (1994)

Les Beastie Boys frappent un grand coup en janvier 1994 avec "Sabotage" – premier single de leur quatrième album studio, "Ill Communication" –, un titre aux accents rock et punk qui détonne dans le monde du rap. Considéré comme un sommet du "rapcore", l’un des nombreux sous-genres du hip-hop, le titre remporte un succès considérable, notamment grâce au matraquage sur la chaîne musicale MTV de son clip iconique réalisé par Spike Jonze.

 

  • "Demain, c’est loin" - IAM (1996)

Enregistré dans la douleur entre Paris, Marseille et New York, "L’Ecole du micro d’argent" reste à ce jour l’album de rap français le plus vendu de tous les temps. Fortement influencés par les productions américaines de l’époque, Akhenaton, Shurik'n, DJ Kheops et Imhotep développent ici un hip-hop martial et dépouillé servi par des textes emblématiques, à l’image de ce "Demain, c’est loin", reconnu par de nombreux amateurs comme la meilleure chanson de rap français jamais écrite.

 

  • "Juicy" - The Notorious B.I.G. (1997)

Le nom de The Notorious B.I.G. reste indissociable de la tournure tragique que va prendre la rivalité entre rappeurs East Coast et West Coast dans les années 1990. Six mois après l’assassinat du protégé du label californien Death Row Records Tupac Shakur, "Biggie" est tué par balles le 9 mars 1997 à Los Angeles. Deux affaires qui continuent à alimenter encore aujourd’hui les spéculations sur les commanditaires. The Notorious B.I.G. a laissé derrière lui deux albums, dont le prophétique "Ready to Die" ("prêt à mourir") sur lequel figure l’imparable "Juicy".

 

  • "Still D.R.E." - Dr. Dre (1999)

En 1999, Dr. Dre démontre qu’il est en avance sur son temps avec l’album "2001". Le légendaire producteur pose non seulement les bases du rap hédoniste et bling-bling qui va bientôt déferler sur les ondes mais il propulse aussi sur le devant de la scène les rappeurs les plus influents de la décennie à venir, comme Eminem ou encore Jay-Z, ce dernier ayant écrit pour Dre et Snoop Dog cet entêtant "Still D.R.E.".

 

  • "Power" - Kanye West (2010)

Considéré comme le meilleur disque du rappeur businessman Kanye West, classé dix-septième sur 500 parmi les plus grands albums de tous les temps par le magazine Rolling Stone, "My Beautiful Dark Twisted Fantasy" est un projet épique et baroque qui transcende largement la catégorie rap. Exemple avec l’audacieux "Power", le premier single de l’album.

 

  • "Alright" - Kendrick Lamar (2015)

En vieillissant, le rap continue de mûrir et se mêle à d’autres courant musicaux, donnant naissant à pléthore de sous-genres comme l’afro trap ou encore le cloud rap. Mais le grand maître de l’hybridation du hip-hop s’appelle Kendrick Lamar. Avec ses influences free jazz, soul, funk et "spoken word", le natif de Compton met tout le monde d’accord avec son troisième album studio intitulé "To Pimp a Butterfly", sur lequel figure le morceau "Alright" qui pointe les violences policières et les discriminations dont sont victimes les Afro-Américains.

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