C'est avec joie que j'ai salué l'élection de l'ancien joueur des Expos, André Dawson, au Temple de la Renommée du baseball ces jours derniers. C'était un honneur pleinement mérité, même si certains chroniqueurs américains prétendent qu'il était un excellent joueur, mais pas de calibre pour rejoindre certains immortels du baseball au panthéon de la renommée.

Il n'y a pas que des Babe Ruth et des Cy Young à Cooperstown. Et n'entre pas qui veut. Le « Faucon » a attendu neuf ans avant de passer par la grande porte. Les critères d'admission sont très sévères, comparativement au hockey où un certain comité de sélection choisit son chum ou quiconque.

Quand je pense à Dawson, je ne peux m'empêcher de me rappeler les circonstances qui ont entraîné son départ de Montréal en 1986. Il est vrai qu'il voulait poursuivre sa carrière sur une surface naturelle, parce que ses genoux ne pouvaient plus tenir le coup sur le ciment du Stade olympique. Les dirigeants des Expos ont précipité son départ, en lui offrant un contrat représentant une diminution de salaire variant entre 200 000$ et 400 000$. Ayoye!

« Je n'avais rien à avoir dans cette histoire, car c'est Murray Cook qui occupait alors les fonctions de directeur général. J'étais directeur des filiales et du développement des joueurs » de spécifier Jim Fanning, lors d'une conversation téléphonique. Jim a cependant ajouté que Dawson était un grand joueur, l'un des meilleurs de l'histoire du club et qu'il se réjouissait de son élection. « De plus, j'ajouterai qu'il avait beaucoup de classe », dit-il.

Dick Moss, l'agent d'André, a fait de son mieux pour trouver du travail à son client et à un traitement salarial légitime en 1987, mais ce ne fut pas facile, car les propriétaires de clubs ont été accusés de collusion par l'Association des joueurs et plus tard trouvés coupables. Après avoir cogné à plusieurs portes, mais en vain, André a finalement conclu un marché avec le directeur général Dallas Green des Cubs de Chicaco. Il a offert ses services gratuitement et a signé un contrat en blanc. Autrement dit, il allait jouer pour rien et les Cubs allaient lui donner ce qu'ils voudraient à la fin de la saison. Bon prince, Green lui a accordé un salaire de 500 000$, le deuxième plus bas de son équipe et un boni de 750 000$ pour démarrer.

Dawson a eu le dernier mot. Plus à l'aise sur une surface naturelle, il a connu la meilleure saison de sa carrière avec 49 circuits et 137 points produits, pour être élu le joueur le plus utile à son club (MVP) dans la Ligue nationale. Il avait déjà terminé deuxième dans ce scrutin à deux reprises en carrière. Les Cubs, honnêtes, l'ont récompensé comme il se devait. Bravo.

Quelle casquette portera-t-il ?

Bonne question. Elle a naturellement été posée au principal intéressé qui a répondu que depuis quelques années ce sont les dirigeants du Temple qui prennent cette décision, soit depuis que Dave Windfield, qui a joué pour plusieurs équipes, avait accepté une certaine somme d'argent pour porter la calotte des Padres de San Diego, quand il a fait son entrée à Cooperstown.

La logique voudrait que Dawson porte les couleurs des Expos, vu qu'il a joué onze ans à Montréal avant de faire ses valises. Mais faudra attendre en juillet pour connaître le dénouement de cette énigme. Maintenant, quel sera le prochain ex-Expos à faire son entrée à Cooperstown après Carter et Dawson ?

On pourrait bien arrêter son choix sur Tim Raines, vu qu'il a reçu 30% des votes des chroniqueurs de baseball lors du dernier scrutin. Ce n'est pas beaucoup. Il faut 75% pour être élu. Dawson a eu 77% cette année. Fanning ne croit pas aux chances de Raines.

« Tim a connu des problèmes de drogue au cours de sa carrière. Je sais que Dawson lui a beaucoup parlé pour le replacer sur la bonne voie. Je lui souhaite bonne chance, mais je doute qu'il rejoigne son ami André à Cooperstown. Je miserais plutôt sur Randy Johnson, qui vient d'annoncer sa retraite et qui deviendra éligible dans cinq ans comme le veulent les règlements. Randy a lancé deux ans pour les Expos en l988 et 89 et a connu une fructueuse carrière de 20 ans avec différents clubs et ponctuée des plus brillants exploits. Je ne serais pas surpris qu'il passe dès sa première année d'éligibilité » de conclure Jim.

L'élection au panthéon de la renommée du baseball est naturellement l'honneur ultime pour tout joueur. Mais il y a une autre nomination qui a procuré au « Faucon » une satisfaction à nulle autre pareille. «Lorsque les joueurs de toutes les autres équipes, m'ont choisi le meilleur des années « 80 ». Rien ne peut égaler une telle récompense » de dire André au bout du fil.

Il aurait pu ajouter : « Propre (clean) ou à jeun, en tout temps."