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Les Allemandes, au coeur du projet nazi

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Vidéo GEO : Les femmes du IIIe Reich : l'avortement sous le régime nazi

Loin d’avoir été des témoins passifs de l’arrivée au pouvoir du nazisme, nombre d’allemandes y ont fortement contribué, voire ont fait partie intégrante du système. Retour en images sur celles, figures ou inconnues, qui ont marqué le IIIe reich.

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Des électrices à séduire… et à impliquer

Très tôt, le NSDAP, le parti nazi, a compris qu’il fallait capter l’électorat féminin dans un pays où les femmes bénéficient du droit de vote depuis 1918. Lors des législatives de 1930, l’affiche en noir et blanc («Des millions d’hommes sans travail, des millions d’enfants sans avenir. Femmes ! Sauvez les familles allemandes, votez Adolf Hitler») place les électrices en libératrices face au déclin. Après la victoire d’Hitler en 1933, la propagande du Reich continue à multiplier les messages à leur intention, comme le rappelle l’affiche en couleurs datant de 1941, les appelant à soutenir l’effort de guerre : «Toi aussi, aide-nous !»

Gertrud Scholtz-Klink, seule femme parmi les dignitaires nazis

De 1933 à 1945, aucune femme n’est amenée à occuper la moindre fonction de haut rang dans un régime profondément misogyne. À une exception près. Présidente de la Ligue nationalesocialiste des femmes, Gertrud Scholtz-Klink est la seule à pouvoir s’asseoir aux côtés des dignitaires nazis lors de réunions au sommet de l’État ou durant les événements officiels, comme ici à Nuremberg, en 1935. La Reichsfrauenführerin («cheffe des femmes du Reich») n’a qu’un rôle fantoche, mais elle contribue à diffuser avec zèle une idéologie mortifère, déclarant en 1933 : «Femmes, ne sous-estimez pas le terrible sérieux du combat contre les Juifs. Nous le mènerons jusqu’à leur anéantissement.» Des idées qu’elle continuera à défendre jusqu’à sa mort en 1999.

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EN IMAGES
Himmler, Goebbels, Göring... Les principales figures du nazisme

Quand le nazisme célébrait la liberté des corps

À partir de la fin du XIXe siècle, la Lebensreform et la Freikörperkultur promouvaient la nature et la liberté des corps face aux artifices de la modernité. Le courant nationaliste völkisch, puis le nazisme, en reprennent certains codes, associant cette fois la nudité à la célébration de la pureté raciale et à une nostalgie des canons esthétiques de l’Antiquité, comme l’illustrent les déesses du Jugement de Pâris signé en 1941 par Josef Thorak, un sculpteur officiel du Reich.

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Hanna Reitsch, fille de l’air et icône de la propagande du IIIe Reich

À l’été 1933, alors que l’Allemagne sombre dans le totalitarisme, Hanna Reitsch (1912-1979) pose avec son planeur monoplace Grunau Baby lors d’une compétition au-dessus du massif de la Rhön. L’aviatrice allemande enchaînera bientôt les records et sera pionnière dans de nombreux domaines (première commandante de bord, première pilote d’essai…). Seule femme officier de la Luftwaffe, cette militante nazie de la première heure deviendra un emblème pour le régime, récompensée de la croix de fer en 1942. Trois ans plus tard, Hanna Reitsch réussira l’exploit de survoler Berlin encerclé par les Alliés jusqu’au bunker du Führer pour y déposer le nouveau commandant en chef, Robert Ritter von Greim, avant de quitter la capitale.

Une adulation du Führer qui confine parfois à l’hystérie

Malgré la misogynie affichée de son théoricien, Alfred Rosenberg, le NSDAP, le parti nazi, qui, en 1931, ne compte encore que 50 000 adhérentes sur un million de membres, séduit de plus en plus d’électrices. La personnalité et le charisme naturel d’Adolf Hitler y sont pour beaucoup. Une aura démultipliée après son accession au pouvoir en 1933, comme le racontera sa secrétaire, Traudl Junge : «Je recevais et distribuais le courrier personnel adressé au Führer. Il y avait beaucoup de femmes qui lui écrivaient avec passion. Certaines n’avaient rien de mieux à faire que de lui écrire chaque semaine.» Lors des déplacements d’Hitler, il n’est pas rare d’assister à des scènes d’hystérie, comme ici dans les rues de Nuremberg, en 1938.

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Des enfants tu élèveras et la race tu préserveras...

Les atours prétendument émancipateurs du nazisme ne peuvent faire oublier que le IIIe Reich est un régime profondément paternaliste et misogyne. Sur l’image ci-après, datant de 1934, des Berlinois lisent une affiche géante intitulée Neuf commandements pour la lutte des travailleurs, des principes diffusés par Hermann Göring, exhortant les Allemandes à «prendre une poêle, un ramasse- poussière, un balai et épouser un homme.» La natalité est encouragée, notamment à travers la croix d’honneur de la mère allemande, créée en 1938, qui récompense les femmes ayant donné naissance à au moins quatre enfants. Elles seront cinq millions à être distinguées de cette décoration, la toute première étant Magda Goebbels, épouse du ministre de la Propagande.

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Les hommes au front, les femmes à l’usine

Si le nazisme souhaitait initialement assigner aux femmes les missions traditionnelles (enfantement, tenue du foyer), cette politique est infléchie à partir de 1936 à mesure que s’affirment les velléités expansionnistes du Reich. Tout bascule lorsque l’Allemagne envahit la Pologne, déclenchant la Seconde Guerre mondiale le 1er septembre 1939. Dès lors, pour pallier l’absence des hommes partis sur le front, les femmes sont incitées à trouver un emploi. En janvier 1943, une directive officielle exige même des jeunes femmes inactives qu’elles s’inscrivent sur les registres du travail. Au total, à la fin du conflit, elles seront 16,5 millions d’institutrices, infirmières, ouvrières, secrétaires… à travailler pour le régime.

Les jours après la guerre, le calvaire des survivantes

Le 2 mai 1945, la reddition des derniers soldats allemands défendant Berlin marque l’effondrement du IIIe Reich. Quelque 2 millions de civils, dont une grande majorité de femmes, se retrouvent dans une capitale transformée en champs de ruines. Ces dernières payent le prix de la défaite. On estime que 2 millions d’Allemandes de tous âges – dont au moins 100 000 Berlinoises – sont victimes de viols et que 240 000 d’entre elles en meurent. Il faudra attendre la réunification allemande pour que ce sombre épisode, longtemps tu par l’histoire officielle, soit enfin abordé.

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➤ Article paru dans le magazine GEO Histoire n°74, Le nazisme et les femmes, de mars-avril 2024.

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© Alber Kurt/Wikimedia Commons