Roman Polanski face à la vague #MeToo

Le 28 février 2020, le César du meilleur réalisateur est décerné à Roman Polanski pour son film J’Accuse. Or, la récompense choque : ce n’est pas la qualité de son travail qui est en cause, Polanski est un cinéaste respecté - on l’appelle même en Grande Bretagne « le Rimbaud du cinéma ». Mais ce sont les 12 accusations de viols, portées contre lui au fil des années, qui scandalisent.

Car enfin, aussi bon l’artiste soit-il, est-il légitime de récompenser un homme visé par plusieurs plaintes pour violences sexuelles ? Bien-sûr, Roman Polanski n’a pas l’attitude d’un Gérard Depardieu sur les tournages. On le dit même assez gentleman. Toutefois, il y a ce passé trouble, que la vague #metoo fait remonter à la surface.

L’homme et l’artiste sont-ils dissociables ? Peut-on respecter une oeuvre sans encenser ou récompenser son auteur ? Doit-on bannir Roman Polanski de l’espace public pour ne pas apparaitre complice des faits qui lui sont reprochés ? En somme, que nous dit son César de notre société ?

Un récit documentaire de Sophie Bober

Invitée :

La journaliste et productrice de l’émission  En marge sur France Inter, Giulia Foïs, qui est aussi la co-autrice de la pièce de théâtre «  Faut-il séparer l’homme de l’artiste ?  », consacrée à l’affaire Polanski, qui sera jouée au Théâtre des Carmes lors du prochain festival d'Avignon. Elle vient de publier chez Flammarion :   Ce que le féminisme m'a fait

Sources Documentaires :

Florence Colombani,  Roman Polanski, vie et destin de l’artiste (Philippe Rey – France Culture, 2010)

Malka Morkovich,  L’Autre héritage de 68 (Albin Michel, 2018)

Roman Polanski,  Roman (Fayard, 2016)

Sabine Prokhoris,  Qui a peur de Roman Polanski ?*(*Le Cherche-Midi, 2024)

Gisèle Sapiro,  Peut-on dissocier l’œuvre de l’auteur ?(Seuil, 2020)

Discographie :

• BILLIE EILISH Bad guy (2019)

• CLARA LUCIANI La grenade (2018)

• SOLANN Rome (2023)