Eure : qui est Mohamed Amra, dit « La Mouche », qui s’est évadé dans l’attaque d’un fourgon pénitentiaire ? - Le Parisien

Eure : qui est Mohamed Amra, dit « La Mouche », qui s’est évadé dans l’attaque d’un fourgon pénitentiaire ?

Le détenu qui s’est évadé après l’attaque d’un fourgon pénitentiaire, ce mardi matin dans l’Eure, a déjà été condamné pour « vol avec effraction » et mis en examen pour « enlèvement et séquestration ayant entraîné la mort ».

    Son évasion a provoqué la mort de deux agents pénitentiaires. Un détenu a pris la fuite après l’attaque d’un fourgon pénitentiaire par quatre hommes armés, ce mardi 14 mai en fin de matinée, au péage d’Incarville dans l’Eure, a appris Le Parisien de sources concordantes. Trois autres agents ont été grièvement blessés, deux d’entre eux se trouvent dans un état critique.

    Surnommé « La Mouche », le détenu qui s’est évadé a été identifié comme étant Mohamed Amra. Cet homme, né en 1994 et âgé de 30 ans, était incarcéré à la maison d’arrêt d’Évreux. Contrairement à ce qui a été annoncé précédemment par le parquet de Paris, l’individu n’était pas répertorié comme « détenu particulièrement signalé » (DPS), a fait savoir le ministère de la Justice.

    Une tentative d’évasion deux jours plus tôt

    Le 10 mai 2024, il a été condamné pour « vol avec effraction » par le tribunal judiciaire d’Évreux, a précisé Laure Beccuau. Mohamed Amra. a également été mis en examen par la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille pour « enlèvement et séquestration ayant entraîné la mort », a-t-elle ajouté.

    Selon nos informations, il est également mis en examen pour « tentative d’homicide en bande organisée » à Saint-Étienne-du-Rouvray. D’abord incarcéré à la prison des Baumettes, puis à celle de la Santé, « La Mouche » avait ensuite été transféré à la maison d’arrêt Évreux. Il est également décrit comme étant à la tête d’un réseau de stupéfiants, selon une source policière au Parisien.



    Selon nos informations, le trentenaire avait tenté de scier les barreaux de sa cellule il y a deux jours, selon une source pénitentiaire au Parisien. Il avait été placé depuis en quartier disciplinaire et son niveau de surveillance avait été élevé à « Escorte 3 ».

    Au moment de l’attaque, le détenu, incarcéré à la maison d’arrêt d’Évreux, était en cours d’extraction pour se rendre au tribunal judiciaire de Rouen, a-t-on appris.

    Le plan « Épervier » déclenché

    L’attaque s’est déroulée un peu après 11 heures, ce mardi 14 mai, sur l’autoroute A154 au péage d’Incarville, situé sur la commune de Val-de-Reuil (Eure). Un fourgon de l’administration pénitentiaire qui transportait ce détenu, entre Évreux et Rouen, a été attaqué par un commando composé de quatre hommes armés, répartis dans deux véhicules.

    Au moins deux agents pénitentiaires ont été tués dans l’attaque. Trois autres agents ont été blessés, deux d’entre eux se trouvent dans un état critique. Le détenu a pris la fuite avec les assaillants, à bord de deux véhicules qu’ils ont rapidement abandonnés et brûlés avant de monter à bord d’un troisième véhicule non identifié à ce stade.



    Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, notamment la Junalco, la juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée, pour des chefs de « meurtre en tentative de meurtre en bande organisée », passible de la réclusion à perpétuité, « évasion et bande organisée », « acquisition et détention d’arme de guerre » et « association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime ».

    Elle a été confiée à l’Office central de lutte contre la criminalité organisée (OCLCO) et la Police Judiciaire (PJ) de Rouen. Le plan « Épervier » a été déclenché pour retrouver les fugitifs, pour lequel plus de 200 gendarmes sont mobilisés.

    « Tout sera mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime ignoble », « des gens pour qui la vie ne pèse rien », a aussi réagi Éric Dupond-Moretti lors d’un point presse en début d’après-midi. Et de préciser que « les derniers morts dans notre administration pénitentiaire remontent à 1992 ».