Un revenant si nous prenons uniquement en compte ses œuvres en studios, car Oliver WAKEMAN puisque c'est de lui dont il s'agit, est apparu sur une soixantaine d'albums publiés à travers le globe durant ces quinze dernières années (YES bien sûr mais aussi THE STRAWBS ou Gordon GILTRAP pour ne citer que les plus connus).

En dehors des musiciens qui l'accompagnent sur ce "Anam Cara", il nous faut préciser que le disque a été mixé par Karl GROOM et enregistré par John MITCHELL, difficile de faire mieux en termes de renommée dans le monde de la musique progressive. La pochette de l'album est quant à elle, une réalisation d'Anne SUDWORTH, principalement connue pour ses peintures au clair de lune, je vous invite à consulter son propre site pour vous faire une idée : https://www.annesudworth.co.uk/

Dès l'entame de la pièce inaugurale "The View from Here" (8/10) j'avoue avoir été surpris par le coté celtisant de la musique, il est vrai soutenu par les pipes de Troy DONOCKLEY et le violon de Robert McCLUNG, ceci pouvant etre une explication.Ce n'est rien au regard de la seconde plage "The Queen's Lament" (9/10) encore plus celte avec la guitare acoustique d'Oliver DAY (mentor principal du groupe FRAGILE) et les multipipes de Troy au premier rang, nous sommes ici loin, bien loin des compositions yessiennes auxquelles nous aurions pu nous attendre de la part d'Oliver WAKEMAN.

Les mêmes instruments et les mêmes intervenants pour le morceau suivant, plus étendu "Here in My Heart" (10/10), augmenté du délicat piano du maitre de cérémonie et d'un solo de violon de Robert McCLUNG qui est un modèle du genre, le tout survolé par le chant brillant et haut perché de Hayley GRIFFITHS (que nous avons rencontré régulièrement au minimum ces dix dernières années, chez KARNATAKA et chez ZIO parmi d'autres combos), aujourd'hui également chanteuse classique pour RIVERDANCE, assurément l'un des titres incontournables de l'album . "1000 Autums" complainte acoustico folkisante suit, une pièce courte mais fort agréable (8/10), il y a toujours du violon !

Arrive le titre qui peut faire jaser "Marble Arch" le plus long du disque, coupé en deux entre 3:20 et 4:20 par une césure jazzy d'une minute, mais totalement incongrue pour rester poli, je n'ai peut-être pas tous les éléments pour juger (6/10) ou alors pas tout compris ? Une tentation jazzante que nous retrouverons plus loin dans le peu étendu (heureusement) "Instead Of My Fear" (5/10), celui-là je l'ai zappé après trois écoutes !

Revenons à nos moutons avec le sixième morceau, le superbe "In The Moonlight" magnifié par Oliver DAY et son luth, un instrument rarissime dans la musique actuelle mais incroyablement moderne quand il est joué comme c'est ici le cas (10/10), mon titre préféré sur l'ensemble de l'œuvre, le chant de Hayley y contribuant aussi beaucoup. ‘’Miss You Now" qui suit, dans la même mouvance, très calme, reposant, bon titre mais pas exceptionnel (8/10), beau solo de moog néanmoins dans sa seconde moitié. "Lonely" est lui aussi particulièrement doux, nanti d'une mélodie enchanteresse, Hayley y vocalise merveilleusement bien, le moog d'Oliver WAKEMAN à 1:38 est décapant (un peu court), complété par les pipes de Troy et la guitare acoustique (ou la mandoline ?) du second Oliver, une pièce un poil au-dessus de la précédente (9/10), je vous avoue que n'étant aucunement musicologue, j'ai du mal à distinguer les deux instruments précités.

Il nous reste le assez long "Golden Sun in Grey", mystérieux dans son entame, un peu comme le chien des BASKERVILLE, porté par le piano en cascade, d'une légèreté et d'un lyrisme sans pareil, ma seconde plage favorite de l'œuvre (10/10), un mid tempo suivant les critères habituels, le solo de six cordes à 6:08 (David Mark PEARCE) est d'une rare beauté, à écouter et à réécouter sans modération.

Conclusion, belle surprise que ce disque d'Oliver le fils de...sera probablement dans mon top 10 de 2024.