États-Unis. Le sénateur John McCain est mort à l'âge de 81 ans
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États-Unis. Le sénateur John McCain est mort à l'âge de 81 ans

John McCain, grande figure de la politique américaine, est décédé samedi à l'âge de 81 ans, d'un cancer du cerveau pour lequel il était soigné depuis juillet 2017.

Le sénateur John McCain est décédé samedi, à l'âge de 81 ans.
Le sénateur John McCain est décédé samedi, à l'âge de 81 ans. | ROBYN BECK / AFP
  • Le sénateur John McCain est décédé samedi, à l'âge de 81 ans.
    Le sénateur John McCain est décédé samedi, à l'âge de 81 ans. | ROBYN BECK / AFP

Le sénateur John McCain, ancien pilote torturé pendant la guerre du Vietnam et monument non-conformiste de la politique américaine, est mort samedi à l'âge de 81 ans, des suites de son cancer incurable du cerveau, diagnostiqué l'an dernier. 

Le bureau du sénateur républicain a annoncé samedi soir qu'il était décédé dans l'après-midi, entouré de son épouse, Cindy, et de sa famille. 

« A sa mort, il avait servi fidèlement les Etats-Unis d'Amérique pendant soixante ans », a déclaré le bureau dans le communiqué. 

John McCain était soigné depuis juillet 2017 pour un glioblastome, une forme de cancer très agressive avec un très faible taux de survie. Sa famille avait annoncé vendredi qu'il avait décidé de cesser tout traitement, face à l'avancée inexorable de la maladie. Il est mort le lendemain. 

Idéaux

Immédiatement, les réactions ont afflué pour saluer la mémoire de cette figure de la politique américaine, qui fut longtemps critiqué au sein de son parti républicain et chez les démocrates pour nombre de ses positions, mais dont le dévouement patriotique était reconnu par tous. 

« John et moi venions de générations différentes, avions des origines complètement différentes, et nous nous sommes affrontés au plus haut niveau de la politique », a déclaré Barack Obama, qui l'a battu à l'élection présidentielle de 2008. 

« Mais nous partagions, malgré nos différences, une fidélité à quelque chose de plus élevé, les idéaux pour lesquels des générations entières d'Américains et d'immigrés se sont battus et se sont sacrifiés »

Le bâtiment du Sénat renommé

Le chef de l'opposition démocrate du Sénat, Chuck Schumer, a proposé de renommer le bâtiment du Sénat où John McCain avait ses bureaux à son nom. 

Quant au président Donald Trump, qui était en conflit larvé avec le sénateur républicain, il a tweeté un court message de condoléances, sans un mot sur la carrière et la vie de l'homme: 

« Mes condoléances et mon respect le plus sincère pour la famille du sénateur John McCain. Nos coeurs et nos prières sont avec vous ! », a écrit M. Trump. 

A l'inverse, la plupart des élus et anciens élus américains ont publié un communiqué dans les minutes suivant l'annonce du décès, l'ancien président George W. Bush saluant par exemple un « homme de profonde conviction et un patriote au plus haut degré »

L'ancien président démocrate Bill Clinton a lui aussi salué la mémoire de John McCain, soulignant qu'« il avait souvent mis de côté l'appartenance partisane » pour servir la nation. 

Et un autre démocrate, Al Gore, vice-président sous Bill Clinton, est allé dans le même sens. « J'ai toujours admiré et respecté John » parce qu'il oeuvrait toujours à « trouver un terrain d'entente, aussi difficile que ce soit », a-t-il dit. 

Pour le sénateur républicain Lindsey Graham, « l'Amérique et la Liberté ont perdu l'un de leurs plus grands champions »

Mépris pour Trump

La fille du vétéran, Meghan McCain, a publié sur son compte Twitter un texte racontant qu'elle était restée aux côtés de son père jusqu'à la fin, « tout comme il était avec moi à mes débuts »

John McCain était soigné dans son Etat de l'Arizona, où ses amis et collègues défilaient depuis des mois pour faire leurs adieux, conscients que la fin était proche. 

Malgré son traitement puis son absence de Washington depuis décembre dernier, il était resté relativement actif politiquement. L'été 2017, il avait défié le président Donald Trump, pour qui il n'a jamais caché son mépris, en votant contre sa réforme du système de santé. 

Il le critiquait ouvertement, le qualifiant de « mal informé » et d'« impulsif »

Et dans des mémoires publiés en mai 2018, « The Restless Wave », il dénonçait une nouvelle fois la sympathie apparente du président américain pour Vladimir Poutine, le président russe qu'a pourfendu John McCain depuis le Sénat. 

Héros de la guerre du Vietnam

Lui-même a d'ailleurs été sanctionné par la Russie en représailles à des sanctions de Washington, un motif de fierté pour le vieux sénateur, qui en plaisantait souvent. 

John McCain, fils et petit-fils d'amiraux, a d'abord été pilote de chasse, engagé dans la guerre du Vietnam où il fut blessé et emprisonné pendant plus de cinq ans. 

Il fut torturé par ses geôliers, et deviendra au cours de sa carrière politique un farouche opposant à la torture, dénonçant la CIA pour ses pratiques d'interrogations « musclées » sous la présidence de George W. Bush. 

Après son retour aux Etats-Unis à la fin de la guerre du Vietnam, il se fait élire à la Chambre des représentants, puis est élu sénateur en 1986, un siège qu'il a conservé depuis, sa dernière réélection, en novembre 2016, ayant été la plus difficile, une partie de l'électorat conservateur ne lui ayant pas pardonné d'avoir critiqué Donald Trump. 

Il avait porté les couleurs du parti républicain à l'élection présidentielle de 2008, perdant face au démocrate Barack Obama. Il était ensuite resté au Sénat, sa deuxième maison depuis plus de trente ans. 

Considéré comme un interventionniste en politique étrangère, persuadé que l'Amérique devait défendre ses valeurs dans le monde entier, il avait été un des partisans les plus farouches de la guerre d'Irak, et continuait à promouvoir un rôle militaire américain fort à l'étranger, se marginalisant au fil des années dans un parti républicain désireux de se recentrer sur les priorités domestiques. 

Dans les années 2010, il a assisté consterné à l'ascension de la mouvance du Tea Party au sein de son parti, qu'il n'a pu contenir. Il défendait inlassablement une hausse du budget militaire, et dirigeait jusqu'à sa mort la commission des Forces armées du Sénat. 

D'autres causes ont animé sa carrière, notamment la réforme du système d'immigration, ou encore celle du financement électoral. 

 

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