Mort de Kenneth Starr, le procureur de l’affaire Clinton-Lewinsky

Mort de Kenneth Starr, le procureur de l’affaire Clinton-Lewinsky

L’ancien procureur Kenneth Starr est mort à 76 ans. Il avait été propulsé sur la scène médiatique par sa croisade contre Bill Clinton dans les années 1990.

Source AFP

Kenneth Starr est mort le mardi 13 septembre 2022.
Kenneth Starr est mort le mardi 13 septembre 2022. © WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Temps de lecture : 3 min

Kenneth Starr est mort. L'ancien procureur américain, qui avait notamment fait de l'affaire Bill Clinton contre Monica Lewinsky un dossier presque personnel, est décédé à l'hôpital de Houston « à cause de complications ayant suivi une intervention chirurgicale », mardi 13 septembre, a révélé sa famille dans un communiqué. Kenneth Starr avait gagné une notoriété mondiale à la fin des années 1990 en enquêtant, en tant que procureur indépendant, sur la liaison de Bill Clinton avec une stagiaire de la Maison-Blanche, Monica Lewinsky. Plus récemment, il avait brièvement défendu Donald Trump dans un autre procès en destitution.

La newsletter international

Tous les mardis à 11h

Recevez le meilleur de l’actualité internationale.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Sa pugnacité contre le président, qu'il avait contraint à déballer publiquement ses frasques sexuelles, n'avait pas suffi pour le faire tomber : Bill Clinton avait été acquitté par le Sénat en 1999.

Kenneth Starr, qui n'a jamais caché ses sympathies républicaines, avait également participé à la défense de Donald Trump lors de son premier procès en destitution, en 2020.

Accusé d'avoir conditionné une aide militaire à l'Ukraine à l'ouverture d'une enquête sur le fils de son rival Joe Biden par les autorités de ce pays, le président républicain avait été acquitté grâce au soutien des sénateurs de son parti.

Mardi, leur dirigeant Mitch McConnell s'est dit attristé par la mort de son « ami ». Kenneth Starr « était un avocat brillant, un leader impressionnant et un patriote dévoué », a ajouté le sénateur dans un communiqué.

Cantiques

Né à Vernon (Texas) le 21 juillet 1946, ce travailleur acharné a été profondément marqué par son père, prêcheur protestant de l'Église du Christ.

Affirmant ne jamais consommer ni alcool ni tabac, adepte fervent des valeurs familiales, ce père de trois enfants chantait, selon les médias américains, des cantiques en faisant son jogging.

Brillant juriste, il fut à 37 ans le plus jeune des juges de la cour d'appel fédérale à Washington, l'une des plus influentes du pays. Il avait ensuite été chargé par le président George Bush des plaidoiries du gouvernement fédéral devant la Cour suprême et avait ancré ses états de service conservateurs.

À LIRE AUSSI « Impeachment : American Crime Story » : l'affaire Lewinsky à l'épreuve de #MeTooNommé le 5 août 1994 procureur indépendant de l'affaire Whitewater, un imbroglio politico-financier autour d'une faillite frauduleuse dans l'Arkansas à l'époque du gouverneur Bill Clinton, Kenneth Starr s'était lancé dans une véritable croisade contre le nouveau président.

Son enquête avait dérivé vers les relations extraconjugales du locataire de la Maison-Blanche et débouché sur sa mise en accusation pour parjure à la Chambre des représentants. Accusé d'avoir menti sous serment sur la nature de sa relation avec Monica Lewinsky, le démocrate avait été contraint de faire des aveux publics.

« Inquisiteur »

Le procès en destitution avait toutefois suscité le malaise dans une large partie de la population américaine, qui avait reproché à Kenneth Starr de se conduire en « inquisiteur ». « Mes sentiments envers Ken Starr sont compliqués, mais le plus important c'est la peine de ses proches », a tweeté mardi Monica Lewinsky qui l'avait accusé par le passé de l'avoir « pourchassée et terrorisée ». « C'était un vrai patriote américain qui aimait notre pays et la loi », a salué l'ancien président Donald Trump sur son réseau Truth Social.

Après l'acquittement de Bill Clinton, Kenneth Starr avait exercé comme avocat, professeur, recteur d'université ou commentateur sur la chaîne conservatrice Fox News.

En 2016, il avait été démis de son poste de président de l'université Baylor, une grande université baptiste privée du Texas, pour ne pas avoir pris les sanctions nécessaires contre des athlètes de l'équipe de football américain de l'établissement accusés d'agressions sexuelles.

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (8)

  • walch

    Alors que, Bush qui a déclenché une guerre avec à la clé des dizaines de milliers de morts, également sur un mensonge
    (les armes de destruction massive), peut toujours fanfaronner…
    pour moi c’est un mystère de la civilisation US

  • Freedom

    Et en comparaison, on s’aperçoit que les années Clinton (je ne parle pas du président) étaient bénîtes. Une croissance à 5 ou 6% et l’histoire qui préoccupaient les peuples était une histoire de cigare ! A côté du coup d’Etat manqué, on mesure la descente…

  • Biglotron

    Ce que j'ai contre les Américains ? C'est juste que je vois se creuser un abîme entre leur schéma sociétal en décomposition et ce que je veux pour mon pays... Alors que nous sommes progressivement attirés comme des zombies décérébrés vers ce modèle, envahis que nous sommes de façon chronique, avec le martellement que je dénonce des media, par ce qui se passe outre-Atlantique sous tous les prétextes possibles et imaginables.

    Les Américains, nous n'avons pas besoin de leurs démons : nous avons déjà les nôtres, entre la victimisation, les burkini, le Stade de Non-droit (officiellement "de France" ; dans une zone de non-France), l'assistanat de principe et Sandrine Rousseau... Alors les leurs, je ne veux pas les connaître, sauf pour m'en défendre ; et qu'ils les gardent ! C'est tout.
    En fait, je n'ai rien contre les Américains ; en revanche, j'ai tout contre le mimétisme par mes compatriotes de ce la société américaine a de pire. Parce que d'être conditionné par les dépêches de manière permanente à vivre le quotidien du Yankee moyen, cela finit par polluer notre façon de vivre et de penser, pour en faire de la "junk life" (ce qu'un Big Mac au ketc. Hup est à un sauté de ris de veau au morilles ou le coca à un Sauternes). ).
    Si les media français n'ont à se mettre sous la dent qu'un semblant de pseudo-téléréalité américaine pour intéresser les Français, permettez-moi de ne pas trouver cela glorieux. Ni pour les media, ni pour leur auditoire... Je me suis juste permis de le dire.
    En toute franchise, qu'est-ce qu'un citoyen français normalement constitué peut bien avoir à fiche de la mort du procureur qui a fait tomber Bill Clinton sur une histoire de pipe ? Rien, nothing, nada, nichts... Alors pourquoi cette dépêche ? Juste une pierre américaine en plus et inutile dans notre jardin.