PORTRAIT. Qui est Yaël Braun-Pivet, cette bûcheuse acharnée élue présidente de l’Assemblée nationale
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PORTRAIT. Qui est Yaël Braun-Pivet, cette bûcheuse acharnée élue présidente de l’Assemblée nationale

L’avocate de 51 ans, mère de cinq enfants, vient d’être élue présidente de l’Assemblée nationale. Elle est la première femme à accéder à cette fonction prestigieuse, devenant ainsi le quatrième personnage de l’État. Elle n’est députée que depuis cinq ans.

Yaël Braun-Pivet est la première femme élue à la présidence de l'Assemblée nationale.
Yaël Braun-Pivet est la première femme élue à la présidence de l'Assemblée nationale. | FRANCK DUBRAY / OUEST FRANCE
  • Yaël Braun-Pivet est la première femme élue à la présidence de l'Assemblée nationale.
    Yaël Braun-Pivet est la première femme élue à la présidence de l'Assemblée nationale. | FRANCK DUBRAY / OUEST FRANCE

Une, plus quatre, plus une. Telle est l’addition, politique et féminine, issue des élections législatives. Une Première ministre, Élisabeth Borne, confirmée dans ses fonctions, tentant de former un gouvernement de coalition. Quatre présidentes de groupe au Palais-Bourbon (Aurore Bergé, LREM ; Cyrielle Chatelain, Verts ; Marine Le Pen, RN ; Mathilde Panot, LFI). Et, désormais, une présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.

Quatrième personnage de l’État

La députée LREM des Yvelines, un mois ministre des Outre-mer, a été élue sans surprise mardi après-midi par 242 voix au deuxième tour auquel n’ont pas participé les élus RN, abaissant de fait le seuil de la majorité. Candidate de la majorité Ensemble ! (LREM, MoDem, Horizons), elle ne pouvait être battue. Son accession au perchoir est un événement. Jamais, dans l’histoire de France, une femme n’avait atteint ce rang, devenant le quatrième personnage de l’État, derrière le Président, son Premier ministre et le président du Sénat.

Son accession à cette prestigieuse fonction, Yaël Braun-Pivet la doit en partie aux électeurs finistériens de la circonscription de Carhaix-Châteaulin. Sans la défaite de Richard Ferrand le 19 juin, la parlementaire n’aurait jamais pu prétendre au perchoir. Le sortant, candidat à sa succession, avait d’ailleurs pesé pour que sa concurrente – intéressée par le fauteuil – soit nommée au gouvernement et éloignée de sa route. Les urnes en ont décidé autrement…

Une bûcheuse acharnée

Née à Nancy voilà 51 ans, fille d’un salarié d’une société d’affichage publicitaire, petite-fille d’un tailleur juif polonais ayant fui l’antisémitisme des années 1930, Yaël Braun-Pivet siège à l’Assemblée depuis cinq ans seulement, après avoir été séduite par l’appel au dépassement des clivages politiques du candidat Macron, elle, la socialiste engagée contre l’exclusion, auprès des Restos du cœur. Un parcours sans faute (ou presque) qui l’a conduite, dès 2017, à la surprise générale, à prendre la tête de la commission des lois. Une responsabilité généralement confiée à des députés aguerris.

L’avocate pénaliste, réputée bûcheuse acharnée, a dû beaucoup travailler et s’endurcir pour s’imposer et faire ses preuves. Les attaques misogynes ont été nombreuses au début. Les insultes aussi. Mais la « cruche blonde qui ne faisait pas la différence entre une loi et un décret » – selon certains jaloux éhontés – a été la plus forte. Jamais, elle n’a vacillé, du moins publiquement. Sauf une fois, en février 2021, après avoir reçu des menaces antisémites. Mais l’hémicycle dans son ensemble avait fait bloc derrière elle.

L’amour du Japon

La passionnée de voile, mère de cinq enfants, a, aujourd’hui, le vent en poupe. Ses soutiens sont nombreux, même sur les bancs de l’opposition. Elle est souvent qualifiée de « sympathique, bienveillante et compétente ». Elle a su s’imposer sans éclat de voix, ni tumulte. Oubliée le fiasco de la commission d’enquête sur l’affaire Benalla, qu’elle a coprésidée à l’été 2018. Aux ordres de l’Élysée, accusée de protéger le palais, sa marge de manœuvre était quasi nulle. « Ma sincérité a été bousculée, à l’époque, par les jeux de pouvoir », confiait-elle récemment.

Il y a six mois, sans imaginer les résultats de ces législatives, Yaël Braun-Pivet présentait plusieurs propositions pour rééquilibrer les pouvoirs en faveur du Parlement, voulant notamment refaire de l’Assemblée « le lieu privilégié de la représentation et du débat ». Le bouleversement politique, né du scrutin législatif de juin semble avoir exaucé les vœux de la nouvelle présidente. Sans majorité absolue dans l’hémicycle, les discussions promettent d’être nombreuses… et animées.

Yaël Braun-Pivet devra faire preuve, à la fois, de calme et d’autorité, de bienveillance et de patience, pour faire de cette Assemblée un lieu de pouvoir et de contre-pouvoir, de création de lois et non de blocages. De ses séjours en Asie pour y suivre son époux, notamment au Japon dont elle loue « le raffinement », Yaël Braun-Pivet a appris la zénitude. Une qualité qui va lui être indispensable. Très vite.

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