Région - Avignon : Pourquoi l'École de théâtre Jacques Lecoq s'installe ici
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Avignon : Pourquoi l'École de théâtre Jacques Lecoq s'installe ici

Par F.B.

Pascale Lecoq, fille du fondateur de l'école Jacques Lecoq, et Anne Astolfe, nouvelle directrice, discutent avec la maire Cécile Helle.

Pascale Lecoq, fille du fondateur de l'école Jacques Lecoq, et Anne Astolfe, nouvelle directrice, discutent avec la maire Cécile Helle.

photo A. DIMOU

Avignon

L'école internationale, jusque-là nichée à Paris, déménage rue Carreterie.Elle a formé Ariane Mnouchkine, Simon Mc Burney ou Yolande Moreau.

C'est un coup de tonnerre, un de plus dans la capitale du théâtre. Un an après l'atterrissage spectaculaire de la Scala Provence (salle de spectacles, de résidences et label musical), c'est cette fois une école française réputée dans le monde entier qui s'ancre à Avignon. L'École internationale de théâtre Jacques Lecoq quitte Paris, où elle est née en 1956, pour prendre vie, dès le mois d'octobre, au 116 rue Carreterie. Un lieu prêté par la Ville d'Avignon, dans des murs qui abritèrent longtemps une caserne de pompiers. En outre, ce bâtiment est situé dans un quartier qui vient tout juste d'être réhabilité, à quelques centaines de mètres de l'Université, et au coeur d'un secteur où gravite l'immense majorité des théâtres permanents.

École-monde et ville-monde

Pourquoi et comment cette école a-t-elle quitté le Xe arrondissement parisien pour voguer vers d'autres horizons ? L'architecte Pascale Lecoq, fille du fondateur de l'école, raconte ladite trajectoire : "A Paris, on était dans un très grand lieu". On (la famille Lecoq, Ndlr) ne pouvait plus le tenir, il y avait des problèmes de grandeur et de sécurité. On a dû s'en séparer. L'important c'était que l'école continue. Avignon, ça avait du sens." Sous le choc après la vente, la nouvelle directrice (et ancienne élève), Anne Astolfe, est allée prendre conseil auprès d'Ariane Mnouchkine, elle aussi formée au sein de la structure. Une papesse qui lui tint ce discours volontariste : "Proposez une aventure à vos élèves !"

Intermédiaire privilégié pour faire le lien avec la ville d'Avignon : Frédéric Biessy, directeur de la Scala Provence, dont la maison mère, à Paris, est voisine de l'École Jacques Lecoq, et qui avait d'ailleurs pour projet initial d'héberger l'école au sein de la Scala Provence. Il n'en est rien mais la Scala sera, dans la cité des papes, un partenaire majeur il va de soi.

Anne Astolfe poursuit : "quelle ville pour une école internationale de théâtre ? Il y a eu l'évidence : une ville-monde pour une école-monde : Avignon. Une ville à échelle humaine, où on peut inventer avec les acteurs culturels du territoire, le Festival, la Ville. On est disponibles, on est joyeux d'inventer ici des projets collectivement."

120 élèves de 30 pays

La maire Cécile Helle qui va engager environ 450 000€ de travaux pour réaménager l'ex-caserne des pompiers, confie "c'est un honneur pour nous d'accueillir ce pôle de référence en matière de formation à la création artistique."

À partir du 16 octobre prochain, ce sont donc 120 élèves de 30 nationalités différentes (beaucoup d'Anglo-saxons mais aussi des étudiants japonais, scandinaves, égyptiens, brésiliens ou italiens) qui prendront leurs quartiers rue Carreterie dans leur nouveau home sweet home.

Deux ans durant, ils y perfectionneront les préceptes de Jacques Lecoq, c'est-à-dire l'idée du jeu physique de l'acteur placé au centre de la pédagogie. Une méthode unique au monde.

Exemple probant : chaque jour, les élèves ont une heure de préparation corporelle, 1h30 d'improvisation et 1h30 de création en groupe (sans metteur en scène), sur un thème donné. L'idée ? Avancer ensemble, sur des propositions permanentes et une interaction sans failles. Sans faire... le coq.

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