Corruption de mineurs : un an de prison avec sursis requis contre Morandini

Corruption de mineurs : un an de prison avec sursis requis contre Morandini

Jean-Marc Morandini était entendu lundi par le tribunal correctionnel de Paris pour des faits de « corruption de mineurs », dont un remontant à 2009.

Source AFP

Jean-Marc Morandini et son avocate Corinne Dreyfus-Schmidt au tribunal correctionnel de Paris, le 24 octobre 2022.
Jean-Marc Morandini et son avocate Corinne Dreyfus-Schmidt au tribunal correctionnel de Paris, le 24 octobre 2022. © ALAIN JOCARD / AFP

Temps de lecture : 3 min

L'animateur de télévision Jean-Marc Morandini était entendu lundi 24 octobre par le tribunal correctionnel de Paris pour des faits de corruption de mineurs. Il faisait face aux accusations de trois adolescents – deux de 15 ans et un de 16 ans (leur âge au moment des faits) – l'accusant notamment d'avoir envoyé des messages à caractère sexuel. L'un d'eux dit également avoir dû, en 2009, passer un casting au domicile de l'animateur télé. Casting au cours duquel il lui aurait demandé de se dénuder et de se masturber. Un an de prison avec sursis a été requis contre l'animateur de 57 ans.

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Face ces accusations, Jean-Marc Morandini plaide tour à tour la « maladresse », « l'humour » ou « l'imprudence », affirme ne pas se souvenir de l'épisode du casting et conteste avoir commis le moindre délit. « On est dans le virtuel, pour moi, il n'y a aucune volonté de rencontre », résume-t-il, costume sombre sur chemise blanche, récusant toute « attirance particulière » pour les mineurs. L'argument n'a pas convaincu le ministère public, qui a requis un an d'emprisonnement avec sursis et une obligation de soins. « Ce n'est pas une imprudence d'avoir des échanges sexualisés avec des mineurs, c'est un délit », a affirmé le procureur Aurélien Brouillet, s'alarmant de l'absence de « prise de conscience » du prévenu.À LIRE AUSSI Le mineur qui accable Jean-Marc MorandiniLe tribunal se penche d'abord sur les messages échangés en 2013 avec Romuald (prénom modifié). Ce jeune de 15 ans est fan de l'animateur, qui officie alors sur NRJ 12, et le contacte sur Twitter après avoir assisté à une de ses émissions.

Après des échanges anodins, Jean-Marc Morandini oriente la conversation vers les pratiques sexuelles de l'adolescent, dont il dit ignorer l'âge : « Mdr tu es si coquin derrière ton air sage », « est-ce que tu bandes ? ». Les messages lus à l'audience ne laissent aucune place à l'ambiguïté. L'animateur assume ce « jeu de séduction ». « Ce sont des échanges très ouverts parce que la sexualité, ce n'est pas tabou. »

La présidente s'étonne toutefois des signes négligés par le prévenu, notamment quand Romuald interrompt une conversation parce que sa « mère doit lui faire réciter son (cours d')histoire ». Jean-Marc Morandini l'assure toutefois : il ignorait l'âge de Romuald, qui a depuis retiré sa plainte, et cessé « immédiatement » tout échange quand il en a été informé.

« On était dans l'humour »

L'animateur doit, en revanche, admettre qu'il connaissait la minorité de Simon (prénom modifié), un autre jeune de 15 ans avec qui il converse sur Twitter en 2015-2016 et à qui il demandera, en vain pendant des mois, de lui envoyer une photo de lui dénudé. « On était dans l'humour », tente le prévenu à la barre. « Il a 15 ans, monsieur Morandini », s'étonne la présidente Alice Perego. « Ça n'empêche pas d'avoir de l'humour », lui répond-il.

À la barre, le plaignant a un tout autre souvenir. « À aucun moment, ce n'était de l'humour. Je lui ai demandé d'arrêter », dit le jeune homme aux fines lunettes, qui dit toutefois avoir rechigné à cesser les échanges avec l'animateur dont il était « très fan ».

« Je voulais travailler dans le milieu des médias, c'était la seule porte que j'avais pour pouvoir assister une émission », dit-il, ajoutant être encore aujourd'hui « sous médicaments pour pouvoir dormir normalement ».

Vient alors le cas de Clément (prénom modifié). En 2009, cet ado de 16 ans est inscrit sur un site de casting et reçoit un mail d'une certaine Claire, un pseudonyme derrière lequel se cache Jean-Marc Morandini.

« Ça m'a traumatisé »

On lui fait alors miroiter un rôle pour un remake de Ken Park, un film qui met en scène des relations sexuelles très crues entre adolescents, et Clément se rend au domicile de Jean-Marc Morandini.

Selon son récit, l'animateur lui fait visionner des passages très explicites du film, le conduit à se dénuder devant son objectif et lui demande de se masturber, ce qu'il refusera avant de claquer la porte. « Ça m'a traumatisé », confie-t-il.

Jean-Marc Morandini affirme n'avoir gardé aucun souvenir de cet épisode et conteste. « Ça n'a pas pu se passer comme ça. » Une des parties civiles relève alors que d'autres aspirants comédiens ont participé à ce casting – une « quinzaine », admet Jean-Marc Morandini – pour un film qui n'a jamais vu le jour. « S'ils voulaient se masturber, ils pouvaient le faire. Je ne pense pas que ce soit illégal. » « Ce n'est pas illégal pour des majeurs », lui rétorque la présidente.

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Commentaires (16)

  • Leshan

    France ; Je lis dans le compte rendu de cette triste affaire que la la présidente du tribunal aurait répondu à Morandini, je cite "qu'il n'était pas illégal de se masturber à la condition d'être majeur" ! Mais alors l'on doit en conclure qu'il est illégal de se masturber quand on est mineur (re) ? Conclusion, la présidente était donc dans l'illégalité lorsqu'elle se masturbait elle même en étant mineure ? A mourir de rire !.

  • puzzle

    Un séjour en Prison lui aurait été pourtant profitable... On y fait des rencontres, certes pas toujours fréquentables, mais entre adultes...

  • Linus56

    La légèreté de la peine est totalement scandaleuse et indécente.
    Mais est-ce vraiment étonnant quand on sait qu’Olivier Duhamel n’est toujours pas inquiété, que le magistrat qui envisageait de prostituer sa fille de 12 ans est libre…