Des autopsies filmées en direct à l'hôpital Lapeyronie de Montpellier - France Bleu
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Des autopsies filmées en direct à l'hôpital Lapeyronie de Montpellier

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Une première en France ce lundi à l'hôpital Lapeyronie de Montpellier. Des gendarmes et policiers aveyronnais ont pu suivre à distance une autopsie comme si ils y étaient. Une idée qui a germé dans l'esprit des responsables de la Cour d'Appel et de l'Institut medico-légal de Montpellier.

Une caméra filme tous les gestes du médecin légiste et les retransmet à destination des enquêteurs à distance
Une caméra filme tous les gestes du médecin légiste et les retransmet à destination des enquêteurs à distance © Radio France - Guillaume Roulland

C'est le genre de scène qu'on pourrait facilement voir dans une fiction américaine. Sauf qu'elle est maintenant devenue une réalité au CHU de Montpellier. Une autopsie entièrement filmée, et retransmise en direct par visio-conférence, à plusieurs dizaines de kilomètres de là.

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Le Professeur Eric Baccino, chef de l'Institut medico-légal, est aux commandes. Il doit procéder à l'autopsie du corps d'un homme retrouvé mort par pendaison. Une intervention banale, comme il en pratique des centaines chaque année. Mais ce lundi matin, il officie sous la surveillance permanente d'une caméra qui retransmet en direct ses moindres faits et gestes.

A 170 kilomètres de là, des magistrats du parquet de Rodez ainsi que des policiers et gendarmes aveyronnais assistent à l'opération. Ils peuvent très facilement échanger avec le médecin légiste, lui demander des précisions ou de zoomer sur telle ou telle partie du corps autopsié.

La caméra, fixée à l'extrémité d'un bras articulé, permet d'assister à l'autopsie sous tous les angles
La caméra, fixée à l'extrémité d'un bras articulé, permet d'assister à l'autopsie sous tous les angles © Radio France - Guillaume Roulland

"Il faut pouvoir assister à l'autopsie comme si on y était"

En imaginant filmer un maximum d'autopsies, la Cour d'Appel de Montpellier a donc repris à son compte un chantier récemment ouvert par la ministre de la justice, Nicole Belloubet. La simplification de certaines procédures. En cas de mort violente ou suspecte, l'autopsie est en effet obligatoire. Et elle imposait jusqu'à maintenant la présence d'un officier de police judiciaire.

Mais certains policiers ou gendarmes sont parfois obligés de parcourir plusieurs centaines de kilomètres. "On sait que beaucoup d'autopsies ne sont pas pratiquées car c'est parfois compliqué et cela demande du temps. Désormais, elles seront possibles car il n'y aura pas la même mobilisation en terme de personnel" souligne Pierre Valleix, Procureur Général près la Cour d'Appel.

"Nous proposons une solution pour éviter de monopoliser du personnel précieux"

Le Professeur Eric Baccino, qui dirige l'institut medico-légal du CHU de Montpellier, voit dans ce nouveau dispositif beaucoup d'avantages. "On sait que certains enquêteurs ont parfois du mal à passer 6 heures sur la route pour assister à une autopsie qui ne dure qu'une heure. De plus, une étude montre qu'il y avait des réticences à pratiquer des autopsies dans certains cas. Donc cela devrait augmenter leur nombre".

Ces autopsies filmées ne devraient toutefois concerner que les autopsies qui n'ont pas un caractère criminel (soit environ 80%). Car pour les faits d'homicide, la présence physique d'un enquêteur restera pour l'instant obligatoire, tant que la loi n'aura pas subit de modification dans ce domaine.

De gauche à droite, le Pr Eric Baccino, chef de l'Institut medico-légal de Montpellier, Pierre Valleix, Procureur Général près la Cour d'Appel de Montpellier et Thomas Le Ludec, Directeur Général du CHU de Montpellier
De gauche à droite, le Pr Eric Baccino, chef de l'Institut medico-légal de Montpellier, Pierre Valleix, Procureur Général près la Cour d'Appel de Montpellier et Thomas Le Ludec, Directeur Général du CHU de Montpellier © Radio France - Guillaume Roulland
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