André Dussollier : "Le silence est un terrain de jeu pour l'acteur, j'adore jouer en dehors des mots"

André Dussollier : "Le silence est un terrain de jeu pour l'acteur, j'adore jouer en dehors des mots"

André Dussollier seul en scène dans "Sens dessus dessous" aux Bouffes Parisiens puis au Théâtre Marigny à Paris et en tournée dans toute la France - Pauline Maillet
André Dussollier seul en scène dans "Sens dessus dessous" aux Bouffes Parisiens puis au Théâtre Marigny à Paris et en tournée dans toute la France - Pauline Maillet
André Dussollier seul en scène dans "Sens dessus dessous" aux Bouffes Parisiens puis au Théâtre Marigny à Paris et en tournée dans toute la France - Pauline Maillet
Publicité

3 César, 1 Molière, et plus de 150 films à son actif, André Dussollier jongle avec les contraires depuis plus de 50 ans. A l'affiche de deux films ce mercredi, il incarne aussi sur scène les mots des écrivains les plus illustres à son cœur, dans un seul en scène intime : "Sens dessus dessous".

Avec

A 77 ans, on ne peut pas dire qu'il lève le pied. André Dussollier triomphe en ce moment sur la scène des Bouffes Parisiens dans un seul en scène Sens Dessus dessous, un one man show littéraire dans lequel où il incarne une dizaine de textes de grands auteurs, de Roland Dubillard à Victor Hugo, de Sacha Guitry à Raymond Devos dont le titre est tiré d'un de ces sketchs. Ce spectacle, qui s'inscrit dans le prolongement de celui qu'il avait joué il y a plus de 20 ans maintenant Monstres sacrés, sacrés monstres, conte l'histoire d'un homme qui se laisse aller à sa rêverie, à ses humeurs, à ses associations d'idées, à travers des textes de genres très différents, d'une époque à une autre, d'auteurs célèbres, et qu'il réhabilite à l'instar de Roland Dubillard. Tous ces mots, toutes ces incarnations sont reliés par de la musique classique, allant de Arvo Pärt à Vivaldi, de Bach à Dvorak, ou encore du Rachmaninov et du Pierre Vassiliu.

Jouer en dehors des mots

André Dussollier et Alex Lutz incarnent un père et son fils piégés par un incendie, dans le film "En Plein Feu", de Quentin Reynaud en salles le 8 mars
André Dussollier et Alex Lutz incarnent un père et son fils piégés par un incendie, dans le film "En Plein Feu", de Quentin Reynaud en salles le 8 mars
- Marie-Camille Orlando - 2022 - Apollo Films

André Dussollier est également à l’affiche de deux films ce mercredi 8 mars :  Mon Crime, de François Ozon, une comédie adaptée librement de la pièce de George Berr et Louis Verneuil en 1934, François Ozon qu’il retrouve après le film Tout s’est bien passé sorti en salles en 2021, et  En Plein Feu de Quentin Reynaud, un drame annonciateur dans lequel il incarne un père, pris dans les flammes d’une forêt des Landes avec son fils incarné par Alex Lutz, une filiation évidente à l'écran entre ces deux acteurs. Ce film est un huis clos à ciel ouvert, qui s'apparente à un film de genre, post-apocalyptique, voire presque de l'horreur, un registre inédit pour André Dussollier : "J'aime changer de registre, passer d'un style à l'autre et là en effet, il m'a rarement été donné l'occasion de pouvoir jouer dans des choses de très concrètes. Ces deux hommes sont piégés, et donc il n'y a pas beaucoup de mots, il faut jouer avec les regards et les silences. Le silence c'est le terrain du jeu de l'acteur, on adore jouer en dehors des mots."

Publicité

Un acteur sans frontières

André Dussollier, grand mélomane, a toujours été lié à la musique dans ses rôles au cinéma, comme dans Un Cœur en hiver de Claude Sautet ou dans Mélo, d'Alain Resnais, son premier film avec le cinéaste en 1986 : "J'ai toujours eu envie de faire un spectacle avec un orchestre, pour voir comment se construit une œuvre. Instrument après instrument, on peut voir comment ça se compose dans la tête d'un musicien." André Dussollier aurait aimé pouvoir chanter mais la tradition actorale française empêche cela selon lui : "C'est un peu l'éducation des acteurs, malheureusement on ne s'attaque pas à toutes les disciplines à l'inverse des acteurs anglo-saxons et américains. Mais le chant s'apprend, et j'ai l'impression que pour la chanson il fallait avoir une voix d'emblée magnifique. J'aurai aimé travailler ma voix."

La Quatre saisons n'est pas qu'une pizza
24 min

Pour l'acteur, la retraite n'est pas encore envisageable : "C'est impossible d'y penser quand il y a le plaisir et le corps qu'i tient le coup. C'est un métier athlétique. Je pense que la joie qu'on éprouve nous donne une énergie pour continuer. Mais après, je pense que le travail se fait aussi par obligation, et je pense à toutes ces personnes-là qui aspirent légitimement à la retraite, et bien je crois que parallèlement à une vie d'obligations, il devrait y avoir une possibilité d'avoir une seconde voie, qui permet après la retraite de faire ce qu'on a toujours envie de faire, que ce soit de la peinture, que ce soit écrire … Parce que dans mon cursus scolaire, j'ai toujours eu l'impression d'obéir et de ne pas avoir la liberté totale de m'exprimer".

Programmation musicale

  • Serge Rachmaninov (Compositeur)

    Concerto pour piano n°1 en fa dièse min op 1 : Vivace

    Leonard Slatkin (Chef d'orchestre), Orchestre Symphonique De Saint Louis, Abbey Simon (Piano)

    Album Serge Rachmaninov : Intégrale de l'oeuvre pour piano et orchestre (1990)

    Label VOX BOX (CDX 5008)

  • Alain Bashung (Compositeur)

    Vertiges de l'amour

    Boris Bergman

    Album Super 80 compil./Vol.2 (2001)

    Label Warner Music France (8573-89886-2)

L'équipe

pixel