La Princesse de Cl�ves - Madame de La Fayette - Babelio
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Philippe Sellier (�diteur scientifique)
EAN : 9782253006725
250 pages
Le Livre de Poche (01/02/1973)
  Existe en �dition audio
3.45/5   5969 notes
R�sum� :
La Princesse de Cl�ves

Madame de�Cl�ves, jeune beaut� parfaite en tout point, fait des d�buts remarqu�s � la cour de la reine dauphine, belle-fille d'Henri�II. Pour ce mod�le de vertu, l'image de Diane de�Poitiers plane tout au long du roman comme le contre-exemple absolu.

Mais sous des dehors innocents, la Princesse de�Cl�ves, par sa facult� � analyser et � ma�triser ses sentiments, fait preuve d'une personnalit� �tonnante et rarement ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (328) Voir plus Ajouter une critique
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sur 5969 notes
AAAh ! La Princesse De Cl�ves ! Combien redout�e, combien d�test�e, combien honnie par les lyc�ens ou combien ador�e, combien adul�e, combien v�n�r�e ! Tout de suite, � l'exception du tout d�but et de la toute fin, il me faut confesser que j'ai ador�, d�vor�, jubil�, savour� ce roman d'amour pos� comme une fleur d�licate et parfum�e sur le canevas superbe des vicissitudes historiques.

Ce roman est majeur et c'est indubitable, n'en d�plaise � nos chers lyc�ens, � nos chers ex-futurs pr�sidents et � ceux qui ne jurent que par la nouveaut�, le polar ou la SF.
Madame de La Fayette a cr�� quelque chose de nouveau pour l'�poque, quelque chose qui a r�volutionn� son domaine.

Pour t�cher d'illustrer le r�le majeur occup� par La Princesse De Cl�ves dans l'histoire litt�raire, je vais tenter quelques hasardeuses comparaisons avec le monde de l'automobile, que je connais fort peu, ou celui du tennis (mon pseudonyme oblige) que je connais encore moins.

Vous pouvez tout � fait, mes chers lyc�ens, ne pas aimer du tout, ni aucunement go�ter les formes d�licieusement surann�es de cette vieille Citro�n qu'on appelle la " Traction ". En revanche, vous ne pourrez jamais nier l'importance que ce mod�le a eu sur l'�volution de l'automobile. Avant elle, presque toutes les voitures �taient des propulsions arri�re. � partir de ce mod�le et depuis lors, presque toutes les voitures sont des tractions avant.

Dans le domaine sportif (Le cas du sauteur en hauteur Dick Fosbury serait probablement encore plus r�v�lateur mais puisque j'ai commis l'erreur de choisir un pseudonyme en r�f�rence au tennis, je vais m'efforcer de piocher un exemple issu de ce sport.), �voquons le cas de Boris Becker. On peut (c'�tait mon cas) ne pas du tout aimer ce joueur.

Par contre, il est ind�niable que l'influence de son service a r�volutionn� le tennis de haut niveau. Il a fait de ce qui n'�tait consid�r� alors que comme un "engagement" un v�ritable "coup du tennis" au m�me titre que le smash ou le passing-shot. Depuis Becker, plus un joueur qui pr�tend � la hauteur des classements mondiaux ne peut se permettre d'avoir un service timor�. Je suis bien d'accord que cet �trange service (on avait l'impression que Becker allait pondre un �uf avant de tirer !) ferait peut-�tre p�le figure aujourd'hui sur un tournoi, mais � l'�poque, c'�tait de la dynamite.

Tel est le cas du roman qui nous occupe aujourd'hui. Sans lui, point de ces quelques joyaux sublimes qui jalonnent l'histoire litt�raire ou du moins, il en manquerait certains ou bien ils n'auraient pas le m�me �clat car une porte s'est ouverte alors. Quelqu'un l'aurait ouverte un jour ou l'autre, mais ce fut Madame de La Fayette et � cet instant pr�cis de l'histoire, ce qui n'est pas sans cons�quence. Venue un si�cle plus t�t ou plus tard et la face du monde litt�raire e�t �t� diff�rente.

En effet, quand je lis Madame de La Fayette, je ne peux m�emp�cher de songer aux glorieux h�ritiers qu�elle a sem�s de par le monde. Entre le duc de Nemours et la princesse de Cl�ves il y a la force et l�intensit� qui ont fait mon bonheur dans les Liaisons Dangereuses entre le vicomte de Valmont et la pr�sidente de Tourvel, dans les angoisses et les c�urs battants du tournoi je retrouve exactement la m�me tension que celle qu��prouve Anna Kar�nine pour Vronski lors de la course de chevaux, lesquels deux romans susmentionn�s sont, de tous temps, parmi mes plus grands coups de c�ur v�cus en litt�rature.

Madame de La Fayette s�inscrit dans le mouvement pr�cieux, pas forc�ment ma tasse de th� au demeurant, mais elle sait le faire avec tact, avec �l�gance et avec un r�el sens litt�raire avanc� qui �l�ve cette histoire bien au-del� de l�amourette avort�e qu�on a tous et toutes plus ou moins connu et qui nous a tous et toutes plus ou moins �corch�s. Non, elle touche � quelque chose d�ultime, d�universel, de cristallin, de mythique, de th�orique, de supra humain.

Le romantisme et la fi�vre gothique puiseront aussi quelque chose de cette vibrance-l� mais il y a ici une magie, une f�erie sur le th�me de l�amour tout � fait exceptionnelle. Tout au long du livre on se pose une question, LA question, la seule qui vaille : Va-t-elle succomber ? Va-t-il la convaincre ? Vont-ils s'aimer comme ils le devraient ?

Tout est b�tit l�-dessus (non pas exactement quand m�me, je r�sume), c'est sur ce fil tendu entre la raison et la passion qui nous tient en extase. Tout au long du roman, la princesse s'efforce de maintenir sa passion folle, volcanique, magn�tique, irr�sistible, dans le treillis aust�re autant que mortif�re constitu� par la gangue irr�solue mais irr�fragable de sa propre raison.

Elle est amoureuse, elle est sublime, elle palpite, elle ne vit que pour �a, mais elle est mari�e et elle a des principes. Il est superbe, il est droit, il est noble, elles se l'arrachent toutes, mais c'est elle qu'il veut. Il n'a d'yeux que pour elle, mais c'est un seigneur, il ne veut pas l'avilir.

L'auteur a cr�� deux joyaux, il lui fallait un �crin. Et l� encore, coup de g�nie Madame de La Fayette, de choisir un truc quelque peu irr�el et pourtant ayant exist� ; il s'agit d'une cour de roi de France. Certes, rien d'extraordinaire pour cette auteure qui vivait � la cour de Louis XIV, grosso modo un si�cle apr�s les �v�nements d�crits. Et bien non, pas tant que cela, car m�me l'�tiquette, l'identit�, la nature de la cour du roi de France Henri II a quelque chose d'extraordinaire, de suspendu dans le temps et dans l'histoire, et qu'aucune autre p�riode ne saura refleurir.

Sentiment irr�el dans un lieu et une �poque irr�els, pour mieux nous faire sentir le cas limite de la situation o� r�alit� cr�dible voisine avec l�gende et mythologie. Roman historique, roman d'amour, tout va pour le mieux, nos c�urs de lectrices aux abois tambourinent aux creux de nos poitrines tendres, on en voudrait encore ou bien s'arr�ter l�, sur cette impression, quand un d�nouement que je juge tr�s inf�rieur vient, discr�tement nous remettre sur les rails de la morale religieuse chr�tienne (j'allais �crire " � deux balles ", mais comme je ne m'appelle pas Nicolas Sarkozy, je ne puis me permettre). Ceci vient un peu g�cher la perception globale de l'ensemble, mais rien que pour le fr�tillement du milieu, ma tr�s ch�re Madame de La Fayette, je vous remercie infiniment, tr�s au chaud dans mon c�ur.

Nonobstant, une fois encore, vous aurez devin� que tout ceci n'est que mon avis, c'est-�-dire, pas beaucoup plus qu'un battement de cil du dernier des pages du dernier des courtisans du dernier soupir du v�n�rable Henri II, autant dire, pas grand-chose.
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Si j'�tais pr�sident de la r�publique.......
Si j'�tais pr�sident de la r�publique, je rendrais obligatoire la lecture de ce roman au lyc�e, bien s�r et en dernier ann�e de l'ENA.

Avant de vous expliquer le pourquoi de cette provocation, je tiens � �tre honn�te, � vous dire que j'en ai su� � la lecture de ce roman. D�j�, les romans d'amour, c'est pas trop mon truc, de plus, m�me si la langue est belle, je l'ai trouv� difficile d'acc�s surtout pendant les premiers trois quarts du livre! Enfin, le suspens n'est pas le point fort du livre (doux euph�misme) et surtout mon c�t� primaire, voire primate, n'arr�tait de sussurer � l'oreille de la princesse: vas-y �carte les cuisses, qu'on en finisse!

Oui, je sais, je suis vulgaire et grossier envers une oeuvre d'une infinie beaut�, envers une oeuvre o� la psycholologie f�minine est si finement analys�e, o� les affres de la passion amoureuse sont si parfaitement d�crites que l'amour apparait une affaire bien trop dangereuse pour nous , pauvres humains.

Mais ce qui m'a le plus troubl� dans ce livre est sa modernit�, la br�lante actualit� des th�mes que Mme de la Fayette �voque: c'est pour cela que chaque lyc�en et chaque homme (ou femme) souhaitant assumer de lourdes responsabilit�s dans notre societ� devrait lire ce roman.
Bien evidemment, un prof de fran�ais qui donnerait l'ordre de lire ce roman en trois semaines avec un r�sum� � la clef irait tout droit au fiasco (c'est ce qui a d� arriver � notre cher Sarko) mais un travail en lecture commune compl�t� par un partage en petits groupes et surtout une actualisation des th�mes abord�s devraient consid�rablement enrichir les �l�ves.

En effet, l'auteure nous pr�sente, tout d'abord, une m�re p�trie de valeurs et voulant les inculquer � tout pris � sa fille:
- qu'est ce qu'une valeur? En quoi est-elle diff�rente d'un principe, d'une r�gle de vie, une valeur provient-elle forc�ment d'une religion, de la morale, peut- on inventer ses propres valeurs?
- sa fille absorbe ces valeurs sans critique, sans discernement: comment se distancier par rapport aux valeurs de nos parents, comment faire la part des choses?
Les valeurs de la princesse, honneur, chastet�, sont mises � rude �preuve dans un environnement hostile: la cour o� de nombreuses autres femmes sont pr�tes � tout pour s'�lever dans l'�chelle sociale
- imagine que ta valeur fondamentale soit l'honn�tet�: tu joues un match de tennis important, tu sers pour la balle de match: ta balle est dehors mais ni ton adversaire ni l'arbitre ne l'ont vu, qu'est ce que tu fais ?
La princesse va se marier avec un homme rempli de qualit�s mais qu'elle n'aime pas. A priori, cela nous semble compl�tement d�pass� aujourd'hui; si on se met avec quelqu'un c'est qu'on l'aime, m�me si c'est pas pour longtemps, est ce si vrai? N'y at-il pas d'autres raisons qui poussent les gens � se mettre en couple sans s'aimer? Fuir les parents ou de simples raisons �conomiques, par exemple? La princesse de Cl�ves est-elle beaucoup plus ringarde que nous?
Elle tombe follement amoureuse d'un autre homme mais elle r�siste et va sacrifier sa vie.
-et nous, quelles sont les limites que nous mettons � nos engagements? Quand "reprend t-on notre parole? Et pourquoi? du sexe, du fric, la gloire?
Tout en �tant rest� fid�le, elle va avouer � son mari son amour pour un autre, aveu qui fera mourir le prince de Cl�ves de chagrin. Ce fameux th�me de la v�rit� " on aura jamais de secret l'un pour l'autre, n'est-ce pas ma (mon) ch�ri(e)? V�rit�, courage, idiotie, culpabilit�?

Je pourrais encore soulever de nombreux autres th�mes tant ce roman est riche mais je sens que je commence � vous saouler et je m'excuse pour la longueur de ce commentaire mais , c'est plus fort que moi, l'amour m'a toujours inspir�*.


* Et aussi la c�te de boeuf

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La princesse de Cl�ves aime le fringant duc de Nemours qui est passionn�ment amoureux de sa jeune et belle personne.

Mais l'�ducation morale et spirituelle de madame de Cl�ves lui interdit de vivre l'amour qui la consume. Elle ne peut trahir un mari � qui elle a jur� fid�lit�, qu'elle respecte profond�ment et � qui elle pense avouer son embrasement coupable. Une retenue et des scrupules qui font exception parmi les nombreuses intrigues amoureuses de la cour d'Henri II.

Madame de la Fayette nous fait suivre chaque instant des sentiments, bouillonnements et d�chirements de la princesse, de son malheureux mari et du s�duisant duc de Nemours. Elle fait preuve d'une remarquable finesse psychologique pour d�crire leur attachement amoureux, et place son intrigue dans un contexte historique parfaitement ma�tris�. Autant de qualit�s qui font de ce roman une oeuvre exceptionnelle.
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93 critiques! Merci Sarko! oui, vous avez bien lu: notre inculte � talonnettes a plus fait pour la promotion de ce merveilleux livre que des g�n�rations de professeurs d�vou�s et que la beaut� radieuse de Marina Vlady dans le film de Cocteau!

Depuis, on voit fleurir sur les boutonni�res des badges "J'aime la Princesse de Cl�ves" , presque aussi populaires que la langue tir�e des Stones, ou le "save water, bath with a friend" qui a eu ses heures de gloire dans un temps que les moins de ...tuit ans ne peuvent pas conna�tre!

Bref, gloire aux incultes qui ont assur� sans le vouloir la promotion de ce petit livre aigu, fouill�, premier roman classique -et non de chevalerie- , �crit par une femme qui plus est, encore empreint des foisonnements de la pr�ciosit� baroque -ah, les interminables pan�gyriques sur les plus belles, les plus nobles, les plus fameuses princesses qui fussent jamais venues en cette cour...-, mais qui a su n�anmoins dessiner avec une fermet� toute classique les lignes de force de tous les futurs romans d'amour fran�ais.

J'entends par l�: il est beau, mais volage, elle est belle mais prude, mais mari�e, ils s'aiment, �a ne peut pas coller, �a ne collera jamais, ils se s�parent.

L'amour passion, celui qui fait souffrir, au point qu'on se demande si on n'aime pas mieux la souffrance, qui vous rend si vivant, tout � coup, que cet amour lui-m�me....Voir Denis de Rougemont pour le reste...

Les sc�nes fortes ne manquent pas: le vol du portrait, sorte de mise en abyme, genre �tiquette de Banania...On fait le portrait de la Princesse, immobile, elle voit le duc de Nemours voler ce petit portrait, et ne peut intervenir car la sc�ne se passe dans un salon, il voit qu'elle l'a vu, et elle voit qu'il l'a vue le voir...Vertige!

Pas mal non plus, la sc�ne de la canne qui a fait fantasmer plus d'un psychanalyste: le duc est venu �pier la princesse en son ch�teau de campagne o� elle a fui pour l'�viter: de nuit, il l'aper�oit qui enrubanne lascivement une canne, la sienne, oubli�e lors d'une visite, qu'elle la caresse, la tourne et la retourne entre ses doigts fins, le regard brouill�, dans le simple appareil d'une beaut� qu'on vient d'arracher au sommeil...je m'�gare!

Je me souviens d'une explication de cette sc�ne, faite � la fac par un jeune �tudiant boutonneux, complex� mais n�anmoins plein d'audace, qui se livra � un d�codage sexuel, jungien ou barth�sien, d'une grande limpidit�, tout en balan�ant fi�vreusement son pied droit couvert d'une chaussette rouge, tandis que le gauche, couvert d'une chaussette bleue, restait fix� au sol, impavide (je jure sur la t�te de madame De La Fayette que je n'invente rien!).

Notre aimable professeur, toujours courtois, poli, civil, d'habitude, devenait de plus en plus rouge de fureur rentr�e, et quand le jeune homme eut fini ses incongruit�s, il �clata en anath�mes virulents contre la nouvelle critique...et ses adeptes!

Voil� un livre puissant , songeais-je sur mon banc, en r�primant � grand'peine un fou-rire (nous avions en ce temps que les moins de ...tuit ans etc.. le respect de nos professeurs et de leur autorit�), un livre, dis-je, qui est capable de susciter des pol�miques et des interpr�tations ultra-modernes trois si�cles apr�s avoir �t� �crit!

Je le pense toujours aujourd'hui: "Save classicism, bath with the duke of Nemours!"


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Le Prince de Cl�ves aime passionn�ment sa jeune et jolie femme La Princesse de Cl�ves, en revanche cette derni�re n'est pas amoureuse de son mari mais lui voue un respect consid�rable pour l'amour qui lui porte.
Lors d'un bal donn� � la cour du roi Henri II, la Princesse de Cl�ves et le duc de Nemours tombent passionn�ment amoureux.
Sans se l'avouer, ils vont vivre chacun de leur c�t� dans la torture car c'est amour est moralement impossible !

La raison et le coeur se bousculent pour eux et une question se pose ; doit-on suivre son coeur ou sa raison ?
Si la Princesse de Cl�ves �coute son coeur et laisse vivre sa passion avec le duc, ne risque-t-elle pas d'entacher sa morale voire sa r�putation et surtout blesser son gentil mari.
En revanche si elle �coute sa raison, la Princesse s'�vite toute culpabilit� et honore son mariage, mais ne passe-t-elle pas � c�t� de l'essentiel...

Les 3 personnages de ce roman vont tomber dans les tourments de la passion.
La passion du Prince de Cl�ves ne subsiste que parce qu'il sait qu'il ne la trouvera jamais chez sa femme. La Princesse de Cl�ves prisonni�re d'une �ducation stricte et religieuse inculqu�e par sa m�re, r�siste aux avances du Duc de Nemours par culpabilit�. Mais si elle ne succombe pas c'est peut-�tre qu'au fond elle se persuade que les amours ne durent que si l'�tre aim� est insaisissable ! Et si le Duc de Nemours r�ussit � conqu�rir sa belle, sa passion pour elle s'�tiolerait avec le temps.

Madame de la Fayette nous plonge dans ce beau roman psychologique avec d�licatesse appuy� par une analyse assez convaincante des d�g�ts que peut engendrer la passion. Un texte fort d'une qualit� litt�raire ind�niable, tr�s f�minin, qui a conquis ma sensibilit� et m'a tenue en haleine jusqu'au d�nouement.

Mais que serait une vie sans passion, n'est-elle pas le sel de la vie !
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critiques presse (2)
BDGest
14 mai 2019
Joliment revisit� � quatre mains par Catel Muller et Claire Bouilhac, La princesse de Cl�ves est une histoire dans laquelle il est loisible de se (re)plonger ne serait-ce que pour en appr�cier l�intemporelle subtilit�.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
25 mars 2019
Publi� anonymement par Madame de La Fayette en 1678, La Princesse de Cl�ves t�moigne de la modernit� de ton exprim� par les femmes dans la vie culturelle du XVIIe si�cle. D�crivant les amours impossibles entre une femme de la cours d�Henri II et son beau pr�tendant, le duc de Nemours, ce classique est adapt� ce mois-ci par deux autrices en un solide one-shot de 216 pages. Narrant �galement le destin de Mme de La Fayette, Catel et Claire Bouilhac cernent avec finesse et �motion ce chef-d��uvre de la pr�ciosit� historique.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (349) Voir plus Ajouter une citation
- Les grandes afflictions et les passions violentes, repartit M. de Nemours, font de grands changements dans l�esprit ; et, pour moi, je ne me reconnais pas depuis que je suis revenu de Flandre. Beaucoup de gens ont remarqu� ce changement, et m�me madame la dauphine m�en parlait encore hier. [...] Mais je voudrais qu�elle ne f�t pas seule � s�en apercevoir. Il y a des personnes � qui on n�ose donner d�autres marques de la passion qu�on a pour elles, que par les choses qui ne les regardent point ; et, n�osant leur faire para�tre qu�on les aime, on voudrait du moins qu�elles vissent que l�on ne veut �tre aim� de personne. L�on voudrait qu�elles sussent qu�il n�y a point de beaut�, dans quelque rang qu�elle p�t �tre, que l�on ne regard�t avec indiff�rence, et qu�il n�y a point de couronne que l�on voul�t acheter au prix de ne les voir jamais. Les femmes jugent d�ordinaire de la passion qu�on a pour elles, continua-t-il, par le soin qu�on prend de leur plaire et de les chercher ; mais ce n�est pas une chose difficile, pour peu qu�elles soient aimables ; ce qui est difficile, c�est de ne s�abandonner pas au plaisir de les suivre, c�est de les �viter, par la peur de laisser para�tre au public, et quasi � elles-m�mes, les sentiments que l�on a pour elles. Et ce qui marque encore mieux un v�ritable attachement, c�est de devenir enti�rement oppos� � ce que l�on �tait, et de n�avoir plus d�ambition, ni de plaisir, apr�s avoir �t� toute sa vie occup� de l�un et de l�autre.
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Vous m�avez donn� de la passion d�s le premier moment que je vous ai vue ; vos rigueurs et votre possession n�ont pu l��teindre : elle dure encore : je n�ai jamais pu vous donner de l�amour, et je vois que vous craignez d�en avoir pour un autre. Et qui est-il, madame, cet homme heureux qui vous donne cette crainte ? depuis quand vous pla�t-il ? qu�a-t-il fait pour vous plaire ? quel chemin a-t-il trouv� pour aller � votre c�ur ? Je m��tais consol� en quelque sorte de ne l�avoir pas touch�, par la pens�e qu�il �tait incapable de l��tre. [...] La confiance et la sinc�rit� que vous avez pour moi sont d�un prix infini : vous m�estimez assez pour croire que je n�abuserai pas de cet aveu. Vous avez raison, madame, je n�en abuserai pas, et je ne vous en aimerai pas moins. Vous me rendez malheureux par la plus grande marque de fid�lit� que jamais une femme ait donn�e � son mari.
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Quoi ! Madame, une pens�e vaine et sans fondement vous emp�chera de rendre heureux un homme que vous ne ha�ssez pas ? Quoi ! j�aurais pu concevoir l�esp�rance de passer ma vie avec vous ; ma destin�e m�aurait conduit � aimer la plus estimable personne du monde ; j�aurais vu en elle tout ce qui peut faire une adorable ma�tresse ; elle ne m�aurait pas ha�, et je n�aurais trouv� dans sa conduite que tout ce qui peut �tre � d�sirer dans une femme ! Car enfin, madame, vous �tes peut-�tre la seule personne en qui ces deux choses se soient jamais trouv�es au degr� qu�elles sont en vous : tous ceux qui �pousent des ma�tresses dont ils sont aim�s, tremblent en les �pousant, et regardent avec crainte, par rapport aux autres, la conduite qu�elles ont eue avec eux ; mais en vous, madame, rien n�est � craindre, et on ne trouve que des sujets d�admiration. N�aurais-je envisag�, dis-je, une si grande f�licit�, que pour vous y voir apporter vous-m�me des obstacles ?
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Le bal commen�a ; et, comme elle dansait avec M. de Guise, il se fit un assez grand bruit vers la porte de la salle, comme de quelqu�un qui entrait et � qui on faisait place. Madame de Cl�ves acheva de danser ; et, pendant qu�elle cherchait des yeux quelqu�un qu�elle avait dessein de prendre, le roi lui cria de prendre celui qui arrivait. Elle se tourna, et vit un homme qu�elle crut d�abord ne pouvoir �tre que M. de Nemours, qui passait par-dessus quelque si�ge pour arriver o� l�on dansait. Ce prince �tait fait d�une sorte qu�il �tait difficile de n��tre pas surprise de le voir, quand on ne l�avait jamais vu ; sur-tout ce soir-l�, o� le soin qu�il avait pris de se parer augmentait encore l�air brillant qui �tait dans sa personne : mais il �tait difficile aussi de voir madame de Cl�ves pour la premi�re fois sans avoir un grand �tonnement.
M. de Nemours fut tellement surpris de sa beaut�, que, lorsqu�il fut proche d�elle, et qu�elle lui fit la r�v�rence, il ne put s�emp�cher de donner des marques de son admiration. Quand ils commenc�rent � danser, il s��leva dans la salle un murmure de louanges. Le roi et les reines se souvinrent qu�ils ne s��taient jamais vus, et trouv�rent quelque chose de singulier de les voir danser ensemble sans se conna�tre. Ils les appel�rent quand ils eurent fini, sans leur donner le loisir de parler � personne, et leur demand�rent s�ils n�avaient pas bien envie de savoir qui ils �taient, et s�ils ne s�en doutaient point. Pour moi, madame, dit M. de Nemours, je n�ai pas d�incertitude ; mais, comme madame de Cl�ves n�a pas les m�mes raisons pour deviner qui je suis que celles que j�ai pour la reconna�tre, je voudrais bien que votre Majest� e�t la bont� de lui apprendre mon nom. Je crois, dit madame la dauphine, qu�elle le sait aussi bien que vous savez le sien. Je vous assure madame, reprit madame de Cl�ves, qui paraissait un peu embarrass�e, que je ne devine pas si bien que vous pensez. Vous devinez fort bien, r�pondit madame la dauphine ; et il y a m�me quelque chose d�obligeant pour M. de Nemours � ne vouloir pas avouer que vous le connaissez sans l�avoir jamais vu. La reine les interrompit pour faire continuer le bal : M. de Nemours prit la reine dauphine. Cette princesse �tait d�une parfaite beaut�, et avait paru telle aux yeux de M. de Nemours avant qu�il all�t en Flandres ; mais, de tout le soir, il ne put admirer que madame de Cl�ves.
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Elle ne pouvait s�emp�cher d��tre troubl�e de sa vue, et d�avoir pourtant du plaisir � le voir ; mais, quand elle ne le voyait plus, et qu�elle pensait que ce charme qu�elle trouvait dans sa vue �tait le commencement des passions, il s�en fallait peu qu�elle ne cr�t le ha�r, par la douleur que lui donnait cette pens�e.
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LES DANGERS DE L'AMOUR / LA PRINCESSE DE CL�VES / LA P'TITE LIBRAIRIE
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La Princesse de Cl�ves (IV Partie)

Quand elle commen�a d'avoir la force de l'envisager, et qu'elle vit quel mari elle avait perdu, (...)______ qu'elle eut pour elle−m�me et pour monsieur de Nemours ne se peut repr�senter.

l�haine
l'amour
l'horreur
l' honte

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Th�me : La Princesse de Cl�ves de Madame de La FayetteCr�er un quiz sur ce livre

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