Roger Corman (1926-2024)

Publié le par lefilmdujour

Il a pendant longtemps représenté la quintessence du cinéma indépendant américain avec à son actif quelque cinquante films (essentiellement de séries B) en tant que réalisateur et quatre cents comme producteur (à travers notamment les sociétés American International Pictures et New World Pictures). Roger Corman, qui a soutenu à leurs débuts des réalisateurs comme Martin Scorsese, Ron Howard, Francis Coppola, Joe Dante, James Cameron, Curtis Harrington, Monte Hellman, Peter Bogdanovich et Jonathan Demme, est décédé le 9 mai 2024 à l’âge de 98 ans.

C’est aussi lui qui a fait de Vincent Price une figure incontournable du cinéma d’épouvante en le faisant tourner dans ses adaptations d’œuvres d’Edgar Allan Poe comme La Chute de la maison Usher (1960), La Chambre des tortures (1961), L’Empire de la terreur (1962), Le Corbeau (1963), La Tombe de Ligeia (1964) et Le Masque de la mort rouge (1964), ainsi que Le Cercueil vivant (1969), ce dernier étant signé par Gordon Hessler.

Spécialiste des œuvres mises en boîte rapidement pour pas cher, Roger Corman tourne à ses débuts des westerns, des films d’aventure, des films de rock’n’roll, des films de gangster (Mitraillette Kelly, 1958, avec Charles Bronson) et des films de science-fiction considérés parfois comme des petits bijoux du genre (Instinct de survie, 1955 ; Il a conquis le monde, 1956 ; La Révolte des monstres, 1957). Intelligence et rapidité d’exécution culminent avec La Petite boutique des horreurs (1960), comédie horrifique avec une plante carnivore parlante tournée en deux jours dit-on.

Dans les années 1960, outre le cycle Edgar Poe auquel il convient d’ajouter L’Enterré vivant (1962) sans Vincent Price mais avec Ray Milland, et La Malédiction d’Arkham (1963) avec Vincent Price mais plutôt inspiré par Lovecraft, Roger Corman signe The Intruder (1961), contre le ségrégationnisme, L’Halluciné (1963), avec Boris Karloff (les Frankenstein des années 1930) et Jack Nicholson, Les Anges sauvages (1966), film de motards qui révèle Peter Fonda trois ans avec Easy Rider (1968), The Trip (1969), sur un scénario de Jack Nicholson traitant d’une expérience sous LSD avec à nouveau Peter Fonda, aux côtés de Dennis Hopper et Bruce Dern.

Parmi les derniers longs métrages réalisés par Roger Corman, on citera Bloody Mama (1970) avec Shelley Winters en Kate Barker et un jeune Robert De Niro, et Le Baron rouge (1970) avec John Philip Law dans le rôle du baron Manfred von Richthofen, as des as de l’aviation allemande durant la Première Guerre mondiale.

En 2010, Roger Corman avait reçu un Oscar d’honneur et c’est lui qui avait remis en 2023 le Grand Prix du jury du festival de Cannes à Jonathan Glazer pour La Zone d’intérêt.

Publié dans Claps de fin

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