Histoire : le fabuleux destin de Louise de Keroual

À la fin du XVIIe siècle, elle devint la maîtresse du roi d’Angleterre, Charles II. Et joua un rôle clé dans les relations diplomatiques entre la France et la Grande-Bretagne.

Louise de Keroual (DR).
Louise de Keroual (DR).
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Par Benoît Quinquis

Louise de Keroual vit le jour en septembre 1649 dans une famille de la petite noblesse bretonne dont le train de vie devait être proche de ce qu’on appellerait aujourd’hui la classe moyenne. Ses parents n’étaient pas les premiers venus : son père, Guillaume de Penancoët de Keroual, s’était notamment illustré au cours de la guerre de Trente ans et sa mère, Marie de Ploeuc, descendait d’une lignée comprenant, entre autres, le duc de Bretagne Jean V.

Demoiselle d’honneur de la belle sœur de Louis XIV

Cette ascendance fut sans doute son principal atout pour devenir, en 1668, demoiselle d’honneur de Madame, l’épouse du frère du Roi. Au contact de cette maîtresse admirée, Louise apprit très vite les raffinements de la vie parisienne et, en 1669, elle était déjà familière de la cour royale. Lorsque Madame se rendit en Angleterre en 1670 pour rendre visite à son frère bien-aimé le roi Charles II, la beauté de Louise, qui était du voyage, aurait fait tourner la tête au monarque.

Maîtresse du roi d’Angleterre

Madame mourut peu après son retour en France, au mois de juin : ce fut donc pour calmer le chagrin du souverain anglais, ainsi que sa colère due au caractère suspect du décès, que Louis XIV envoya Louise en Angleterre où elle devint la maîtresse de Charles II, auquel elle donna même un enfant qui fut reconnu et anobli en tant que duc de Richmond : elle-même devint duchesse d’Aubigny et de Portsmouth. L’ascension était spectaculaire : par son ascendant sur le roi, elle avait plus de pouvoir que la reine d’Angleterre elle-même et jouait un rôle clé dans les relations diplomatiques entre la France et la Grande-Bretagne.

Un hôtel particulier à Brest

Elle resta la favorite de Charles II jusqu’à la mort de ce dernier en 1685 : elle rentra en France aussitôt après et résida souvent dans son hôtel particulier, situé rue des Sept-Saints, à Brest. Mais des problèmes financiers la contraignirent, en 1716, à vendre toutes ses possessions bretonnes et à se retirer sur ses terres d’Aubigny – elle résida donc assez peu au manoir qui porte son nom.

Si le fils qu’elle eut de Charles II mourut en 1723, son petit-fils, né en 1701, fut pour elle l’assurance de la continuation de sa lignée et l’agrément d’une vieillesse qui avait à peine altéré sa beauté. Grand-mère comblée par cet héritier attentionné, elle mourut le 14 novembre 1734 à 85 ans, un âge plus que respectable pour l’époque, puis fut enterrée à Paris sans pompe ni cérémonie.

Sources :
– Louise de Keroual, maîtresse du Roi d’Angleterre et agent de Louis XIV, Alain Boulaire, éd. Le Télégramme, 2011.
– Une idylle royale, conférence de Jacques Arnol (cycle sur les femmes illustres du pays de Brest).

Louise de Keroual racontée sur la chaîne YouTube d’Historia :

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