Un 21e homme dynamisant
« Dans le groupe, j’y suis tout le temps. Ce n’était pas prévu au départ. Dans l’optique de la lutte pour le maintien, le coach souhaitait avoir un petit plus pour le collectif. Mais, déjà, les choses sont claires : je suis le 21e homme. Je découvre les stades - je n’ai jamais joué en Ligue 1, juste en Coupe de France - ça me permet de me préparer. Quand on entre dans le Vélodrome ou dans le Chaudron (stéphanois), les sifflets, c’est quelque chose…
Finalement, tout ça s’est fait assez naturellement. Au début, j’échauffe le gardien titulaire. Tout en tentant d’apporter ma petite pierre à l’édifice. J’ai les deux pieds alors quand on joue contre Clermont par exemple, je fais un peu plus le gaucher parce qu’en face il y avait Berthomier… Ensuite, j’encourage, j’essaye de dynamiser le groupe… Bien sûr, ça s’est fait au fur et à mesure mais, maintenant, je donne mon avis ou des conseils sur des points tactiques par exemple. Et le coach m’a dit encore récemment de poursuivre en ce sens. J’essaye d’apporter ma bonne humeur, mais je ne suis pas un ambianceur, je laisse ça à Steph’ Diarra ou d’autres…»
« Etre 21e homme, ce n’est évidemment pas le terrain, évidemment pas ce que j’aurais aimé apporter à l’équipe. Mais, si ce que je suis peut aider l’équipe, je le fais ! Au début, c’est bien. Mais tu joues moins… Et, en tant que gardien, on a besoin de repères. Après, j’ai appris à en faire quelque chose. Je me suis dit : OK, tu es numéro 3, c’est comme n°2, tu ne joues pas. Mais si un jour tu veux vraiment être n°2, tu devras passer par cette case. Au final, j’en sors grandi. Maintenant, combien de temps suis-je capable de le faire ? Je ne sais pas. On fera le point en fin de saison. »
Sa petite taille
«C’est devenu une force. Quand j’avais 13 ans, j’ai fait des essais pour le Paris SG, Monaco, Lens… Quand on entend : "Tu as des qualités, mais tu n’as pas un profil d’avenir" ou "tu es meilleur que ceux qu’on a, mais on ne va pas te prendre parce que tu es trop petit (1,78 m aujourd’hui)..." Au départ, la distinction entre le rêve et la réalité n’a pas été évidente à vivre. Mais on m’a dit que je n’allais jamais intégrer un centre de formation. Je l’ai fait. On m’a dit que je n’allais pas être pro. J’ai signé pro. On m’a dit que je n’allais pas jouer en pro, j’ai joué en pro. On m’a dit que je ne ferai pas de feuille de match, j’ai fait des feuilles de matchs…»
« A cause de ma taille, je sais que j’aurais moins de temps que les autres si je suis amené à jouer. Mais je le vis très bien car tous les sportifs de haut niveau ont des défis à relever. Au démarrage, ça a été difficile d’entendre que j’avais toutes les qualités mais pas la taille… »
Son travail auprès des jeunes
« Quand je suis passé à Torcy, c’est venu en moi. Je ne sais pas pourquoi. Mes entraîneurs à cette époque m’emmenaient au foot. Du coup, ils me demandaient mon avis sur ce qu’ils allaient dire ou faire. J’ai voulu essayer moi aussi et j’ai apprécié d’apporter quelque chose aux autres, comme ma mère Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) le fait auprès des enfants. En sortant du lycée, en plus d’entraîner, j’ai été animateur. C’est encore un autre rôle… Quand j’ai fait mon essai au FC Lorient, je suis allé voir Régis Le Bris, le directeur du centre de formation, en lui disant : "Il me faut une réponse rapide car je dois prévenir mon employeur". Ce fut oui et j’ai demandé si c’était possible de continuer à entraîner. Coach Le Bris m’a dit qu’il y avait des besoins sur la section sportive. Comme on n’y a pas tous les moyens à disposition, ça me rappelle Torcy et j’avais envie d’être là-dedans. Et ça fait bientôt cinq ans… Paul (Bellon) nous a rejoints, Didier Demeuré et moi. Ça me prend quatre après-midi par semaine. C’est bien, ça me permet de garder les pieds sur terre et de me sentir utile. Si un jour, je devais quitter le club, j’espère pouvoir continuer. Ça me permet également de me développer en tant que gardien, dans l’analyse technique ou tactique par exemple ».
77 nuances de Teddy
« Je n’oublie pas que je suis d’origine martiniquaise et guadeloupéenne, mais c’est une fierté pour moi de venir de la Seine-et-Marne. C’est grand le 77 ! Je viens de Torcy, de Lognes. Ma mère y vit toujours… Donc, je fais des blagues là-dessus. J’ai mis le chiffre sur mes gants. C’est important pour moi de me souvenir d’où je viens. Du coup, ça me semblait aussi très naturel d’aider les clubs où j’avais commencé. Je me suis toujours dit que je le ferai si je réussissais parce que quand j’étais petit, il y avait des manques, des gants de gardien par exemple. Si j’ai signé avec la marque RG, c’est aussi pour pouvoir aider les gardiens. On ne se rend pas compte qu’en région parisienne, il y a beaucoup de familles en difficulté. Et tous les prix montent… »
Les perspectives après sa prolongation jusqu’en 2023
« J’ai le sentiment de continuer à me développer ici. Donc ça me va. Bien sûr, j’aspire à jouer plus mais ça, ce sont les aléas d’une saison, d’une organisation… Un prêt ? Rien n’est fermé, tout est envisageable. Moi, je suis pour toutes les expériences qui peuvent m’apporter un plus. Mais il est bien trop tôt pour y penser. On verra ce genre de choses en fin de saison. Pour le moment, c’est le maintien… »