Geneviève Sabourin reconnue coupable d’entrave au travail d’un constable spécial | JDM
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Geneviève Sabourin reconnue coupable d’entrave au travail d’un constable spécial

Elle avait résisté à son expulsion d’une salle de cour



L’ex-comédienne Geneviève Sabourin, connue pour avoir harcelé l’acteur américain Alec Baldwin, vient d’être reconnue coupable d’entrave au travail d’un constable spécial.  

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« Demain, cela fera 10 ans que j’ai été arrêtée à New York. Et 10 ans plus tard, je suis encore devant la justice », a-t-elle lancé ce matin à son arrivée dans la salle d’audience du palais de justice de Longueuil. 

Elle fait référence à son arrestation en 2012 aux États-Unis pour avoir harcelé le populaire acteur Alec Baldwin.

Elle a subi en février dernier son procès pour entrave au travail d’un constable spécial. 

Les incidents qui lui ont valu cette accusation sont survenus en juillet 2019 lorsqu’on a dû la sortir de force d’une salle de cour du palais de justice de Longueuil.

Elle était présente dans une cause civile l’opposant à la Curatelle publique, concernant sa mère atteinte d’Alzheimer.

Souhaitant faire reconnaître ses droits, elle ne cessait alors d’interrompre la juge Florence Lucas, qui a fini par lui demander de quitter. La situation avait dégénéré, au point où la magistrate avait alors dû la faire expulser par des constables spéciaux. 

Lors de l’intervention, elle aurait alors menacé l’un d’eux de lui « crisser [son] crayon dans la face », avait témoigné l’agent Ian-Alexis Beaulieu. 

À son procès, Mme Sabourin disait avoir été victime de discrimination en lien avec « l’affaire Alec Baldwin ». Selon elle, la juge qui a ordonné son expulsion de la salle était de mèche avec les constables spéciaux, pour la faire taire en salle d’audience. 

À plusieurs reprises, elle a exigé qu’aucun constable spécial ne soit en sa présence dans la salle d’audience. Elle disait en effet souffrir d’un choc post-traumatique depuis qu’elle a purgé six mois de prison aux États-Unis pour avoir traqué Alec Baldwin. Depuis ce temps, elle se sent « intimidée » par des policiers habillés en uniforme. 

Malgré tout, elle s’est défendue d’avoir résisté aux constables. Si elle s’est braquée lorsqu’on l’a expulsée, c’est parce que l’agent lui a fait mal en l’empoignant.

Elle a d’ailleurs fait entendre l’enregistrement de l’audio capté en salle d’audience lors de l’intervention.

Elle a même comparé ses blessures au meurtre de George Floyd, tué par un policier aux États-Unis.

« On m’entend crier [sur l’enregistrement] “Tu me fais mal Beaulieu, tu me fais mal”. Pourquoi ne pas arrêter, sachant qu’il pourrait y avoir des blessures potentielles ? Il y a un policier condamné à la prison à vie pour un homme qui a dit : “Je ne peux plus respirer” », avait-elle relaté. 

Elle dit avoir ensuite eu des ecchymoses à un bras et une déchirure à une épaule.

Le constable Beaulieu avait pour sa part affirmé à plusieurs reprises avoir utilisé la force « la plus minime ». 

Dans son jugement, le juge Pierre Bélisle a dit croire que les marques au bras de l’accusée aient été causées par le constable. Mais selon lui, Mme Sabourin « est responsable de son malheur. »

« Son attitude négative et rébarbative a fait en sorte que l’agent Beaulieu a dû utiliser la force nécessaire pour l’expulser de la salle d’audience à la suite d’un ordre donné par la juge de la Cour supérieure », a-t-il conclu. 

Quant à la blessure à l’épaule, le juge Bélisle a accordé peu de crédibilité au document médical « incomplet » qu’elle a présenté en preuve, notamment parce qu’il datait de près de deux ans après l’événement. 

Tout comme lors de son procès, Geneviève Sabourin a interrompu à de nombreuses reprises le juge lors de l’audience d’aujourd’hui. Dans son jugement, le magistrat a d’ailleurs déploré l’attitude de l’accusée, qui faisait de nombreuses envolées sur différents sujets non pertinents à sa cause.

« En salle d’audience, j’ai dû l’interrompre à plusieurs reprises, pour lui expliquer que ses propos sur la façon de soigner les patients en CHSLD n’étaient pas pertinents à l’affaire en cause, pas plus que ses références à l’affaire Baldwin, George Floyd ou Joyce Echaquan. Cela n’a servi à rien, elle n’écoutait pas, poursuivait son discours et réclamait l’arrêt des procédures. Malgré les rappels à l’ordre, elle ne faisait pas la différence entre le contre-interrogatoire, les commentaires et la plaidoirie », a décrit le juge. 

Ce dernier a une fois de plus dû demander à l’accusée hier de ne pas l’interrompre. Malgré tout, Mme Sabourin était agitée et s’insurgeait des conclusions du juge. 

La procureure de la Couronne au dossier, Me Frédérique Malouin, a suggéré une sentence suspendue, ce qui aurait créé un antécédent judiciaire à l’accusée. 

« Donc vous allez me donner un casier?, s’est-elle écriée. Moi je vais avoir des problèmes le reste de ma vie avec mon épaule. » 

Mais le juge l’a plutôt condamnée à une absolution conditionnelle, assortie à une probation de 12 mois. Si elle respecte toutes ses conditions, elle évitera ainsi un casier judiciaire. 

« Je tiens compte que vous avez prodigué des soins à votre mère 24h par jour, sept jours sur sept, pendant trois ans. Ce n’est pas tout le monde qui est capable de faire ça. Je tiens aussi compte qu’il s’agit d’un événement isolé qui ne risque pas de se répéter », a lancé le juge, à l’attention de l’accusée.

Cette dernière a malgré tout déploré la décision à sa sortie de la salle d’audience.

« Je vis encore les conséquences de la pauvreté dans laquelle je suis plongée depuis l’affaire Baldwin », a-t-elle lancé. 

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