Pierre Porcher-Ancelle – LE PUPITRE

Parution – Anne-Marie Chartier, “L’école et l’écriture obligatoire”, Retz, 2022

Cet ouvrage constitue la première histoire, au long cours, de l’apprentissage de l’écriture en France.

Écrire, c’est tracer des lettres, mais c’est aussi un ensemble d’activités de copie, de rédaction, de production de textes, dont le rôle et la place a varié au cours des siècles.

Comment les élèves ont-ils appris à écrire depuis l’époque gallo-romaine et comment cet apprentissage s’est-il articulé avec celui de la lecture ? Comment doit-on désormais assurer cet apprentissage, alors que certains réclament l’abandon des stylos au profit des seuls claviers ?

Pour comprendre cette histoire et les enjeux contemporains, ce livre refait le parcours des écritures scolaires. Il montre comment les maîtres des écoles paroissiales, communales, publiques, confrontés eux-aussi à des situations « impensables » pour la génération d’avant, ont inventé, rodé, adapté, transformé la panoplie des procédés hérités pour faire entrer les écoliers en écriture.

Un ouvrage organisé en 4 grandes parties :

  1. Les langues d’écriture et le geste d’écrire
  2. L’écriture et la mémoire des textes
  3. L’écriture obligatoire de l’école républicaine
  4. Se mettre à écrire à l’école : les discours et les pratiques

https://www.editions-retz.com/enrichir-sa-pedagogie/mes-connaissances-educatives/l-ecole-et-l-ecriture-obligatoire-9782725636658.html

Parution – Prisca Kergoat et Dominique Maillard (dir.), “Garçons & filles en apprentissage – Représentations, transformations, variations”, Octares, 2022

Si l’apprenti est sans doute la plus ancienne figure du jeune travailleur et de la jeune travailleuse, l’histoire sociale de ce groupe reste encore en construction. L’importance des enjeux économiques et politiques de l’apprentissage a eu tendance à favoriser des analyses centrées sur les dimensions institutionnelles et leurs évolutions, laissant dans l’ombre les réalités sociales des publics concernés. En adoptant une perspective socio-historique, cet ouvrage choisit d’appréhender l’apprentissage par ses principaux protagonistes, de reconsidérer les images auxquelles ils ont généralement été associés et d’en déconstruire certains mythes. Il poursuit une double ambition. La première est d’interroger la manière dont tout au long du XXe et XXIe siècle, filles et garçons sont placé·es, représenté·es et considéré·es au sein de dispositifs complexes conjuguant intérêts productifs, questionnements éducatifs, considérations sociales ou morales. La seconde est d’éclairer comment les jeunes envisagent, vivent ou encore questionnent la condition d’apprenti·es tant au moment de leur orientation que durant les périodes de formation et de travail.

https://www.octares.com/boutique/289-garcons-filles-en-apprentissage-representations-transformations-variations.html

Parution – Niget David, Marais Jean-Luc, Quincy-Lefebvre Pascale, Scutaru Béatrice (dir.), “Cloîtrées. Filles et religieuses dans les internats de rééducation du Bon-Pasteur d’Angers, 1940-1990”, PUR, 2024

Depuis le XIXe siècle, la congrégation du Bon-Pasteur d’Angers prend en charge les jeunes filles des classes populaires considérées comme dangereuses ou « incorrigibles ». Elle occupe rapidement une position de quasi-monopole dans la rééducation des filles jusqu’aux années 1960. Par la voie de la justice, l’État, même devenu républicain et laïc, délègue aux congrégations religieuses le soin de corriger les « mauvaises filles », afin de leur permettre « de contracter des habitudes d’ordre et de travail propres à les ramener à la vertu ». Ainsi, 8 000 enfants sont passées entre les murs du couvent de la seule maison-mère d’Angers entre 1940 et 1991, date de sa fermeture. Contestées de toutes parts au tournant des « années 68 », y compris par les jeunes elles-mêmes, ces institutions entrent en crise pour mourir à petit feu. Un modèle moral, éducatif et économique a vécu, sans être à même de se réformer à travers le temps et marquant de son empreinte la vie de dizaines de milliers de jeunes filles.

https://pur-editions.fr/product/9854/cloitrees

AàC – Corentin Durand, Elsa Génard et Mathilde Rossigneux-Méheust, “Epreuves d’autorité”, n°48, Tracés, 2024

La revue Tracés relance son appel à contribution pour le n°48 : “Epreuves d’autorité”, coordonné par Corentin Durand, Elsa Génard et Mathilde Rossigneux-Méheust.

Suite à plusieurs demandes, nous avons fait évoluer le calendrier : les articles sont désormais attendus pour le 30 avril 2024, dernier délai.

Vous trouverez ci-dessous les premières lignes de l’appel et l’appel complet au lien suivant :


T48. Épreuves d’autorité

Proposition de numéro coordonné par Corentin Durand, Elsa Génard et Mathilde Rossigneux-Méheust

De quoi sont faites les relations entre employés et patrons, administrés et administrateurs, accusés et juges, fidèles et clergé, enfants et parents, patients et soignants, élèves et enseignants, etc. ? Ce numéro de Tracés propose de repartir d’une notion centrale et problématique de notre modernité politique – l’autorité – comme relation sociale, au-delà de sa seule acception comme  concept politique (Horkheimer, Fromm, Marcuse, 2001 [1936] ;  Arendt, 1989 [1961] ; Kojève, 2004), valeur morale ou qualité personnelle (Azoulay, 2004). La relation d’autorité se caractérise, par rapport à d’autres relations de pouvoir, par le fait d’être fondée sur des statuts de participation a priori asymétriques. Les actions ou les possibilités d’action des uns y sont conditionnées par la position de supériorité, le bon vouloir ou les décisions des autres.

Nous invitons ainsi les contributeurs et les contributrices à analyser, dans différents domaines sociaux et à différentes époques, les interactions qui construisent, stabilisent et mettent à l’épreuve les relations d’autorité, ainsi que les dispositifs matériels, scripturaux, spatiaux, langagiers et moraux qui les produisent et dans lesquels elles s’inscrivent. Penser ensemble des configurations relationnelles et leurs conditions matérielles très diverses doit alors permettre de re-spécifier empiriquement et conceptuellement ce que ces relations ont en commun mais aussi ce en quoi elles varient.

L’approche interactionnelle, processuelle et relationnelle défendue par ce dossier permet de faire un pas de côté par rapport à la question tout sauf neuve de la « crise de l’autorité ». S’extraire des discours englobants et surplombants sur l’autorité et ses risques d’effritement ouvre la voie à une micro-analyse de l’autorité et de ses dispositifs. Cette focale ne doit bien sûr pas décourager des propositions qui articuleraient étude située et réflexion sur de plus grandes scansions historiques. L’analyse des lettres écrites ou dictées par Staline en termes d’« opérations relationnelles » par Yves Cohen constitue un exemple de l’articulation possible entre étude de cas micro et réflexion chronologique d’ampleur sur l’« idéologie du chef » (Cohen, 2014, p. 683-795).

Avec cette approche résolument micro, l’ambition de ce dossier est de penser ensemble plusieurs traditions des sciences sociales, attentives à la matérialité des relations d’autorité. On songe tout particulièrement aux travaux sur les institutions disciplinaires (Goffman, 1961 ; Foucault, 1975 ; Sykes, 2007), aux études historiques et sociologiques sur les suppliques et les dénonciations (Farge et Foucault, 1982 ; Boltanski, 1984 ; Bercé, 1990 ; Chateauraynaud et Torny, 1999 ; Fassin, 2000 ; Blum et Cerutti, 2018), aux travaux sur les relations de travail (Burawoy, 1982 ; Offerlé, 2007 ; Delpierre, 2022), à la sociologie du guichet (Lipsky, 1980 ; Dubois, 1999 ; Weller, 1999), à l’anthropologie de la bureaucratie (Hull, 2012 ; Hoag, 2011 ; Allard et Walker, 2016),  aux recherches sur la fabrique de l’obéissance (Delalande, 2009 ; Saint-Fuscien, 2009), ou au récent chantier d’une « histoire sociale de la relation d’autorité » (Karila-Cohen, 2008 ; Saint-Fuscien, 2011 ; Karila-Cohen et Droit, 2016). Les contributions pourront également dialoguer avec un large éventail d’études philosophiques qui cherchent à penser le pouvoir comme une relation (Hegel, 2002 ; Certeau, 1990 ; Foucault, 1994 ; Honneth, 2000 ; Gros, 2019) ou s’interrogent sur la fabrique du consentement : travaux féministes sur la sexualité et la famille (Mathieu, 1991 ; Garcia, 2018 ; Garcia, Mazaleigue-Labaste et Mornington, 2023), travaux qui interrogent la notion de « servitude volontaire » ou de “désir de servitude” (La Boétie, 2022 [1577] ; Spinoza, 2022 [1670] ; Deleuze et Guattari, 1972), etc. Bien que cet appel ne parte pas d’une définition unique ou univoque du concept d’autorité, l’enjeu notionnel reste un des horizons possibles des contributions, si l’effort de conceptualisation naît de et s’articule à un souci d’historicisation et de description empirique des relations d’autorité.

Le choix d’une focale resserrée sur les relations interpersonnelles et les interactions permet de ne pas plaquer les mécanismes de pouvoir a priori sur les situations asymétriques qui sont au cœur de l’analyse. Il s’agit de saisir les structures de domination dans leur dimension concrète et historique, qu’elles soient liées au genre, à la classe, à la race ou à l’âge, en explorant dans le détail des relations de pouvoir en train de se faire. Objet en équilibre, en constante redéfinition, au travers d’actes, de décisions, de mots, de gestes, de signes, de mises en scène, qui font eux-mêmes constamment l’objet d’interprétations et d’« actions en retour » par les parties en présence (Lemieux, 2009), les relations d’autorité seront précisément étudiées au prisme de leurs déstabilisations, de leurs confirmations et de leurs déplacements. Ces moments critiques – que l’on peut qualifier comme des épreuves dans le vocabulaire des sociologies d’inspiration pragmatique et pragmatiste (Blic et Lemieux, 2005 ; Boltanski, 2009 ; Barthe et al., 2014 ; Chateauraynaud, 2015) – participent ainsi à la fois à la construction, au maintien et à la remise en cause des relations d’autorité.

Dans le sillage des paperwork studies attentives notamment à la fabrique des actes d’État (Hull, 2003 ; Weller, 2018), nous invitons les auteurs et autrices à intégrer à leur analyse, autant que faire se peut, une réflexion sur les manières de documenter les relations d’autorité (Lenzi, 2016). Quels dispositifs d’enquête, quels types de sources, quelles traces permettent d’observer, aujourd’hui comme dans le passé, de telles relations ? Comment se situent les chercheurs et chercheuses de sciences sociales, quand ils et elles explorent ces configurations ?

Suite de l’appel à contribution ici : https://traces.hypotheses.org/4034

Parution – Mélanie Fabre, “Hussardes noires. Des enseignantes à l’avant-garde des luttes, de l’affaire Dreyfus à la Grande Guerre”, Agone, 2024

Dans les dernières décennies du XIXe siècle, quelques femmes saisissent les nouvelles opportunités qui s’offrent à elles dans l’institution scolaire. Enseignantes, directrices d’école, inspectrices, ces rares élues n’entendent pas toutes se contenter du rôle subalterne dans lequel on voudrait les cantonner.

Liberté, Égalité, Fraternité : elles prennent la République au mot.

Dans les salles de classe, les universités populaires, les revues ou sur les estrades des réunions publiques, elles font entendre leur voix. Indociles et combatives, elles défendent leur idéal d’une école émancipatrice, imaginent de nouveaux rapports entre les sexes et entre les nations. Ainsi inventent-elles, malgré les réticences et les résistances, une nouvelle figure : l’intellectuelle.

En retraçant la vie de quelques pionnières oubliées, Mélanie Fabre évoque toute une génération de femmes engagées dans un triple combat : pour une école démocratique, l’instruction laïque et l’émancipation des femmes.

https://agone.org/livres/hussardes-noires-des-enseignantes-lavant-garde-des-luttes

AàC – “Enfants et enfances dans l’histoire de l’Afrique”, Revue d’histoire contemporaine de l’Afrique, 2024

Le huitième numéro de Revue d’Histoire Contemporaine de l’Afrique (RHCA), à paraître en juin 2025, sera consacré au thème « Enfants et Enfances dans l’histoire de l’Afrique », sous la direction de Kelly Duke Bryant (Rowan University, États-Unis) et Kalala Ngalamulume (Bryn Mawr College, États-Unis).

Voici le lien de l’appel à contributions: https://oap.unige.ch/journals/rhca/08_Enfance

Date limite de l’envoi des résumés : 15 avril 2024

AàC – “Les IUFM (1989-2013). Vingt-quatre ans de redéfinition de la formation des professeurs de l’enseignement public en France”, UPEC, 15-16 mai 2025

DATE(S) : du 12 mars 2024 au 31 mai 2024

  • 31 mai 2024 : Date limite de l’envoi des propositions
  • 1er juillet 2024 : Réponses et élaboration du programme
  • Jeudi 15 – vendredi 16 mai 2025 : Colloque

LIEU(X) : Université Paris-Est Créteil

PRÉSENTATION

Les IUFM (1989-2013) Vingt-quatre ans de redéfinition de la formation des professeurs de l’enseignement public en France. Les travaux consacrés à l’histoire des IUFM sont jusqu’ici assez peu nombreux : on trouve des articles et des thèses contemporaines de leur existence, quelques ouvrages datant du moment de leur disparition. Ce projet de colloque vise à combler cette lacune. Le recul d’une trentaine d’années autorise à revisiter cette histoire, ce qui s’y est déroulé, les transformations profondes du corps professoral et des pratiques enseignantes qu’elle a générées. Il propose d’éclairer les enjeux actuels de la formation des professeurs et le projet social qui en découle, grâce aux résultats d’un champ de recherches dynamique qui conjugue une diversité d’approches auxquelles est destiné cet appel à communications.

Axes de recherche

  • L’histoire du projet institutionnel d’IUFM
  • L’organisation de ces formations et à la vie de ces établissements à différentes échelles
  • L’histoire de la réception des réformes des IUFM
  • L’histoire comparée et transnationale

MODALITÉS DE SOUMISSION

  • Les propositions de communication devront être envoyées avant le 31 mai 2024 aux adresses mail suivantes : Delphine.callen@u-pec.fr – Fanny.gallot@u-pec.fr – laurence.guignard@u-pec.fr – Jennifer.Vanz@u-pec.fr
  • Elles devront comporter 2500 signes et être accompagnées d’une présentation résumée des sources utilisées et d’une courte bio-bibliographie.

ORGANISATION

  • Delphine Callen, Maitresse de conférence en Géographie (UPEC-Inspé/Lab’Urba)
  • Amandine Chapuis, Maîtresse de conférences en Géographie (UPEC-Inspé/ACP)
  • Fanny Gallot, Maîtresse de conférences en histoire contemporaine (UPEC-Inspé/CRHEC)
  • Aude Gerbaud, Maîtresse de conférences en histoire contemporaine (UPEC- Inspé /Céditec)
  • Laurence Guignard, Professeure en histoire contemporaine (UPEC-Inspé/CRHEC)
  • Laetitia Mongeard (UPEC- Inspé/Lab’Urba)
  • Daniel Ourman
  • Jennifer Vanz, Maîtresse de conférence en histoire médiévale (UPEC-Inspé/CRHEC)

Parution – Pierre Guidi, Jean-Luc Martineau, Florence Wenzek (dir.), “L’école en mutation. Politiques et dynamiques scolaires en Afrique (années 1940-1980)”, Cahiers Afriques, 2024

Cet ouvrage est consacré aux mutations des systèmes scolaires en Afrique entre les années 1940 et 1980 dans le contexte des décolonisations d’abord (Algérie et Côte d’Ivoire), puis celui des constructions nationales (Côte d’Ivoire, Dahomey-Bénin). Les auteurs s’attachent à rendre compte du vécu et des pratiques des acteurs en regard des politiques élaborées par les États et des contraintes de terrain (guerre d’indépendance, révolution post-indépendance, tensions économiques et sociales).

Les contributions témoignent du dynamisme d’une recherche en renouvellement qui s’ancre dans un champ historiographique déjà bien balisé. De même que l’école coloniale échappe au contrôle de son concepteur, l’école devenue rouage des constructions nationales peut prendre des chemins inattendus.

L’ouvrage tente de dépasser la dialectique domination/résistance pour mettre au jour les négociations à l’œuvre dans la confrontation coloniale. Il analyse aussi, dans le prolongement des indépendances, les ambiguïtés des politiques et des pratiques scolaires nationales, les continuités et les ruptures avec les ex-métropoles.

AàC – “L’Enseignement Supérieur et la Recherche en questions : regards croisés de sciences sociales”, RESUP/Université de Poitiers, 2024

Un colloque consacré à “L’Enseignement Supérieur et la Recherche en questions : regards croisés de sciences sociales” aura lieu à Poitiers du 15 au 17 octobre prochain. Vous trouverez toutes les informations sur l’appel à communication et les modalités de dépôt des propositions sur un site dédié: https://esr2024.sciencesconf.org/

Ce colloque scientifique souhaite faire dialoguer les chercheurs en sciences sociales autour de l’ESR comme objet scientifique. Il rassemblera sur trois jours une communauté nationale issue de plusieurs disciplines (économie, gestion, sociologie, science politique, géographie, sciences de l’éducation, histoire, etc.) autour de différentes thématiques liées à l’ESR : les parcours de formation des étudiants et d’insertion des diplômés, les transformations du système d’enseignement supérieur, le lien entre l’ESR et son territoire, etc. Une sélection de communications fera l’objet de publications dans le cadre de numéros spéciaux de revues françaises : Formation Emploi, Politiques & Management Public, et la Revue d’Economie Régionale et Urbaine.

En articulation avec cet évènement est organisé le congrès annuel de l’Association des Villes Universitaires de France (AVUF), regroupant des acteurs institutionnels nationaux et élus locaux de l’ESR : l’occasion de croiser les regards scientifiques et politiques sur l’ESR. Le congrès scientifique est plutôt fléché les 15/16 octobre et le congrès de l’AVUF les 16/17, avec une journée commune qu’est le 16 : la construction plus précise du programme se fera en fonction du nombre de communications retenues.

Les propositions de communication (résumé de 1500 mots) sont attendues pour le 28 juin, puis l’avis du comité scientifique le 12 juillet. Une version longue des propositions retenues est ensuite attendue pour fin septembre et sera discutée par un rapporteur lors du colloque.

Parution – Mathias de Meyer, “Tachraft. Écritures et ordre d’État dans une école de village au Maroc”, PUR, 2024

Quel est le quotidien d’une école primaire d’un village de la campagne marocaine dans la périphérie de Marrakech ? C’est par une approche ethnographique de longue durée que l’on découvre ici les rapports complexes que le temps a tissé entre les maîtres de l’école de Tachraft, leur directeur, les élèves, les villageois et l’ethnographe lui-même. 

Mais au-delà de ces rapports tantôt de méfiance, tantôt de connivence, la description montre surtout comment se construit, par le biais des dispositifs d’écriture les plus ordinaires de l’école, la « forme scolaire » et dans le même mouvement, l’ordre d’État. En décrivant de façon précise et systématique les usages des tableaux noirs, des ardoises, des bulletins et autres dossiers d’inscription dans ce milieu « périphérique » ou « marginal » qu’est cette école de Tachraft, on révèle ce qui structure le plus  subtilement l’ordre scolaire comme forme aujourd’hui mondialisée.

L’ouvrage offre alors une importante contribution aux travaux concernant l’école en dialoguant avec l’anthropologie des matérialités, de la bureaucratie et de l’État. Il met en perspective, de façon à la fois originale et pénétrante, les débats contemporains sur les notions de dispositif, de discipline et d’écriture.

Parution – Gautier Garnier, “Capitales éruditesÉcrits et savoirs à Lisbonne et à Madrid (XIXe-XXe siècle)”, Classiques Garnier, 2024

L’intense investissement érudit de Madrid et Lisbonne aux xixe et xxe siècles se cristallise autour des figures respectives du chroniqueur officiel et de l’olisipographe. Il fait l’objet d’une étude comparative mettant l’accent sur leurs pratiques d’écriture.

https://classiques-garnier.com/capitales-erudites-ecrits-et-savoirs-a-lisbonne-et-a-madrid-xixe-xxe-siecle.html

AàC – Histoire du papier et des produits papetiers

L’Association Française pour l’Histoire et l’Étude du Papier et des Papeteries (AFHEPP) et l’Institut des Textes et Manuscrits Modernes (ITEM-CNRS/ENS) organisent conjointement une journée d’étude consacrée aux « Actualités de la recherche en histoire du papier », qui aura lieu à Paris le 25 octobre 2024.

Toute étude approfondie portant sur les produits papetiers (filigranés ou non), les papeteries, les évolutions techniques et les pratiques commerciales liées au papier, sera recevable. Les travaux d’étudiant.e.s et de jeunes chercheur.euse.s sont particulièrement bienvenus.

Les propositions de 350 mots maximum sont à adresser avant le 1er juin 2024 aux courriels suivants : lucie.moruzzis [at] culture.gouv.fr et anne.regourd [at] gmail.com, ou à l’adresse suivante : AFHEPP 33 avenue Faidherbe, 93100 – MONTREUIL.

La journée regroupera dix présentations et se déroulera en présentiel ou en ligne. Une réponse du comité de sélection sera adressée le 20 juin prochain. Les actes de la journée donneront lieu à une publication en ligne.

Parution – Sylvain Dufraisse et Cécile Pichon-Bonin (dir.), “« Fiz ! Kul´t ! Ura ! » : former, par le corps, l’enfance et la jeunesse soviétiques”, 65/1, Cahiers du Monde russe, 2024

Parution – Déborah Sautel, “Les enfants des résistants : victimes collatérales de la répression” et “Les orphelins des résistants : du deuil à la transmission mémorielle”, L’Harmattan, 2024

Les enfants des résistants : victimes collatérales de la répression

  • Chapitre 1 Les enfants : témoins et acteurs de la résistance
  • Chapitre 2 Les familles à l’épreuve de la répression
  • Chapitre 3 La mort : cassure familiale
  • Chapitre 4 Assurer la subsistance des orphelins
  • Chapitre 5 Organiser la vie des orphelins après la guerre

Torturés, suicidés, fusillés, exécutés sommaires, déportés… Les victimes de la répression nazie se comptent par milliers. À celles-ci s’en ajoutent d’autres, collatérales : les fils et filles des tués.

Les enfants sont témoins des agissements de leurs parents. Tenus à la discrétion, ils ont senti les menaces de la répression, avant d’en être victimes. Victimes par l’arrestation de leurs parents, voire la leur, le pillage de leur domicile et, enfin, la découverte de la mort de leur père, de leur mère. D’enfants, ils deviennent orphelins. Comment ont-ils vécu ces événements ? Quel impact ont-ils eu sur leur vie ?

Après la Libération, la question de leur prise en charge se pose : des démarches sont entreprises pour l’attribution d’une pension militaire, du statut de pupille de la nation. Des enfants sont adoptés, placés en orphelinat, en internat, ou demeurent chez leur parent restant dans une atmosphère lourde de chagrin. Chacun essaie, à sa manière, de trouver le moyen de se libérer du malheur du deuil causé par l’implacable répression de la Résistance.

https://www.editions-harmattan.fr/livre-les_enfants_des_resistants_victimes_collaterales_de_la_repression_deborah_sautel-9782336441542-79638.html

Les orphelins des résistants : du deuil à la transmission mémorielle

  • Chapitre 1 Une enfance sous le sceau du silence
  • Chapitre 2 Les orphelins confrontés aux guerres
  • Chapitre 3 Un parcours tracé par le défunt
  • Chapitre 4 Témoigner d’une fierté, d’une souffrance
  • Épilogue Au nom du sang

Les ombres des ombres, les ombres des lumières. Telle semble être la position des enfants des résistants. Du vivant de leurs parents, ils sont leurs aides discrètes ou des témoins dont il faut se soustraire au regard. Après leur mort et la Libération, ils deviennent leurs représentants. Leur individualité leur est presque niée : appelés à être sages, ils ne peuvent s’exprimer sur leur deuil.

Refoulant cette douloureuse histoire ou cherchant à l’extirper des ténèbres, les enquêteurs en herbe se muent en chercheurs quand ils disposent enfin de leur temps et des archives familiales. Car le passé ne se referme pas facilement. Les hommages aux résistants, les procès, les nouvelles guerres, l’affaire Speidel, avec la nomination d’un ancien nazi au commandement de l’OTAN, tout leur rappel l’absence vécue au quotidien.

Comment composent-ils avec ? Comment la transforment-ils en tremplin pour avancer et s’épanouir ? La résilience n’est pas innée, mais naît d’une volonté. Peu à peu, les orphelins reprennent leur place d’acteurs de l’Histoire et veillent à sa transmission.

https://www.editions-harmattan.fr/livre-les_orphelins_des_resistants_du_deuil_a_la_transmission_memorielle_deborah_sautel-9782336438757-79637.html

Soutenance – Alice Pavie, “L’égalité des chances comme prestation. Enjeux symboliques et économiques autour de la cause des élèves “méritant·es” de l’éducation prioritaire”, Aix-Marseille Université, 2024

Alice Pavie a soutenu sa thèse pour le doctorat en sociologie, intitulée :

L’égalité des chances comme prestation. Enjeux symboliques et économiques autour de la cause des élèves “méritant·es” de l’éducation prioritaire

Elle se tiendra le vendredi 26 avril 2024 à 14h00

LEST, 35 Av. Jules Ferry, 13626 Aix-en-Provence, dans la grande salle.

Le jury est composé de :

  • M. Philippe VITALE, Aix Marseille Université, Directeur de thèse
  • Mme Laure BERENI, CNRS, Co-directrice de thèse
  • M. Nicolas DUVOUX, Université Paris 8, Rapporteur
  • M. Benjamin MOIGNARD, Université Cergy-Paris, Rapporteur
  • M. Renaud EPSTEIN, Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, Examinateur
  • Mme Maud SIMONET, CNRS, Examinatrice
  • Mme Agnès VAN ZANTEN, CNRS, Examinatrice

Résumé de la thèse :

Depuis le début des années 2000, les dispositifs dits de promotion de l’égalité des chances, visant des élèves scolarisé·es en éducation prioritaire et qualifié·es de « méritant·es », se multiplient. Ces élèves sont distingué·es positivement de leurs pairs sur la base de qualités supposées (appétence scolaire, bons résultats, motivation) ou anticipées (« potentiel »). Cette thèse renouvelle le regard sur ces initiatives à partir du concept d’« espace de l’égalité des chances » ; il désigne le système de relations entre acteur·trices qui se mobilisent et travaillent autour de cet enjeu, à la croisée de différents champs (politique, éducatif, associatif, économique). Cet espace rassemble notamment une multitude d’associations, proches de grandes écoles ou d’entreprises, dont l’activité consiste à valoriser économiquement cette cause sous la forme de prestations de tutorat proposées aux établissements scolaires du secondaire. C’est la mise en cause de la capacité de l’École à faire seule réussir ces élèves qui sous-tend l’essor de ces partenariats. Cette thèse vise à comprendre ce qui rend possible cette délégation d’une prérogative scolaire essentielle à ces acteur·trices et quels en sont les effets sur l’autonomie de l’institution scolaire. Elle mobilise une méthodologie mixte et multi-située appuyée sur une diversité de matériaux : entretiens avec des promoteur·trices de ces dispositifs, des acteur·trices scolaires et des élèves ; observations dans des associations et au sein d’un rectorat ; questionnaires ; données nationales sur l’implantation des dispositifs dans les établissements scolaires ; archives et documents institutionnels. La thèse tend à nuancer la capacité des grandes écoles, entreprises et associations prestataires à ébranler l’autonomie de l’institution scolaire. Les grandes écoles ont bien contribué à forger une catégorie de public scolaire compatible avec le renouvellement néolibéral du mérite qu’elles entendent incarner, mettant à profit les partenariats avec les établissements scolaires pour revaloriser leur image. Mais d’autres acteurs se sont insérés sur ce segment des services éducatifs. La concurrence entre « prestataires de l’égalité des chances » est encouragée par les pouvoirs publics qui en font un outil de régulation de cet espace. Ce dernier est peu autonomisé, il se déploie à la marge de l’institution scolaire et dépend d’elle. Pour autant, l’institutionnalisation de cette cause n’est pas sans effets sur l’École : d’une part, l’implantation de ces dispositifs répond à une logique de marché et conditionne donc une partie de l’offre scolaire à la loi de l’offre et de la demande. D’autre part, l’investissement de ces dispositifs par certain·es acteur·trices scolaires, bien qu’ils et elles demeurent en minorité, contribue à des transformations déjà en cours dans l’institution, notamment l’individualisation des carrières, des logiques de sélection précoce et une segmentation accrue des publics scolaires.

Mots-clés : égalité des chances, éducation prioritaire, politiques scolaires, partenariats, associations, frontière public/privé

Parution – Hervé Joly, “Histoire de l’École polytechnique”, La Découverte, 2024

Dans cette longue séquence, l’École, malgré de nombreuses évolutions, est marquée par de spectaculaires éléments de continuité : le statut militaire qu’elle conserve malgré la diversification civile de ses débouchés, l’importance à la fois de son concours d’entrée extrêmement sélectif et de son classement de sortie pour l’accès aux corps d’État, la difficulté d’élargir un recrutement masculin et socialement favorisé, l’orientation très généraliste et abstraite de la formation, la place considérable qu’occupent les anciens élèves dans les hautes sphères de l’administration et des entreprises. Polytechnique incarne l’élitisme à la française d’une manière dont on peine à trouver des équivalents à l’étranger. Qui sont ses élèves, de quel milieu viennent-ils ? Quelle scolarité effectuent-ils ? Quelle réussite connaissent-ils à la sortie ?

https://www.editionsladecouverte.fr/histoire_de_l_ecole_polytechnique-9782348080920

Table des matières 

Introduction

I. Une école supérieure au statut unique
Les incertitudes originelles
La tutelle exclusive du ministère de la Défense depuis la monarchie de Juillet
Une école longtemps dirigée par un général de passage
Encadré : La parenthèse civile sous Vichy
Un encadrement longtemps officier
Une école d’ingénieurs à part
De nouveaux cursus parallèles (masters, doctorats)
Un positionnement difficile dans le paysage de l’enseignement supérieur et la recherche
La difficulté d’une visibilité internationale

II. L’invention du concours d’entrée
De l’examen au concours
La prépondérance traditionnelle de l’oral
Une machinerie très lourde
Un concours qu’il faut préparer
La multiplication des filières
L’insertion dans des banques d’épreuves
L’exception récente du recrutement universitaire
L’ouverture aux étrangers

III. Les élèves : une élite scolaire et sociale
La préférence à la jeunesse
La prime aux formations classiques
Des exigences de conformisme politique
Encadré : Les polytechniciens, des républicains engagés dans le maintien de l’ordre aux côtés du gouvernement provisoire en 1848
Le poids des héritiers
Encadré : Les Vicaire, une dynastie de polytechniciens sur quatre générations
Une difficile ouverture aux femmes
La seule concurrence de l’École normale supérieure

IV. Une formation générale et abstraite
Les contraintes du casernement
La prépondérance des cours magistraux
Une ambition encyclopédique et superficielle
Un corps professoral longtemps endogène
Un lien avec la recherche établi tardivement
Entre école d’ingénieurs et école de management

V. Une orientation contrainte par le classement de sortie
L’enjeu du classement de sortie
L’attractivité de corps civils restreints
Des corps militaires massifs peu prisés
La démission par défaut
La désertion des corps militaires au XXe siècle
Diversification et resserrement des corps civils

VI. Des carrières largement assurées
De belles carrières militaires
L’emprise des corps civils sur leurs administrations
La fréquence des congés et démissions
L’entreprise, un débouché massif longtemps ignoré
Encadré : Polytechnique en position de force à la tête du CAC40
La science face à la concurrence normalienne
Les dissidents d’hier et d’aujourd’hui

Conclusion

Colloque – “Enfants et alcools, images et imaginaires”, Musée national de l’Éducation, 14-15 mai 2024

Dans l’optique de la préparation d’une exposition programmée en 2025, cette rencontre scientifique, organisée par le Musée national de l’Éducation avec le Centre d’histoire du XIXe siècle (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), avec le soutien du projet RACin, abordera notamment la question de la représentation de l’alcool dans les médias et l’analysera au prisme de l’enfance, en donnant la parole à des acteurs de la prévention.

Découvrez la programmation complète en cliquant ici.

Centre de ressources du Musée national de l’Éducation (6 rue de Bihorel, 76000 Rouen)
Gratuit / Réservation obligatoire au 02 35 07 66 61 ou munae-reservation@reseau-canope.fr – Mardi 14 et mercredi 15 mai 2024 de 9h30 à 17h

9 h 45 – 10 h 15, Introduction

MARDI 14 MAI

  • Mots de bienvenue – Marie Brard (directrice du Munaé) et Sébastien Le Pajolec (maître de conférences au Centre d’histoire du XIXe siècle)
  • Présentation de la rencontre Laurent Trémel, Victoria Afanasyeva, Erwan Pointeau-Lagadec

10 h 15 – 12 h 15, « Médiations scientifiques et prévention »

  • Victoria Afanasyeva (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Laurent Trémel (Munaé, membre associé du CIRNEF), Kristell Gilbert (Munaé) – Le projet d’exposition du Munaé « École et alcool » (titre provisoire) ;
  • Morgane Marivoët et Kieran Sternieri (association L’Arbre des connaissances) ;
  • Mélody Mulot (association ESI 14) ; Matthieu Panel (association La Boussole).

14 h – 16 h, « Alcool, enfants, médias, 2de moitié du xxe siècle » (modération Laurent Trémel)

  • Sébastien Le Pajolec (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) – Les représentations audiovisuelles de l’alcool et de l’enfance, à travers « Les Actualités françaises » et des reportages des chaînes de télévision, années 1950-1990 ;
  • Erwan Pointeau-Lagadec (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) – Enfants, alcool et cinéma : les premiers résultats du projet RACin ;
  • Victoria Afanasyeva (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) – Démêler le vrai du faux, le bon du mauvais : les enfants face à l’alcool, années 1970-1980.

16 h 15 – 17 h, Communication de Michel Craplet (psychiatre et alcoologue) – L’ivresse de la Révolution

MERCREDI 15 MAI

9 h 30 – 11 h 30, « Éducation populaire et antialcoolique » (modération Victoria Afanasyeva)

  • Carole Christen (université Le Havre Normandie) – L’éducation populaire et la question sociale au xixe siècle ;
  • Nicolas Truffinet (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) – Des leçons, des concours, des fêtes et des films : la propagande contre l’alcool dans les écoles en France au début du xxe siècle ;
  • Audrey Bonvin (université de Fribourg/institut d’études politiques de Paris) – “Vive le lait et vive l’eau, nous sommes l’Espoir du Berceau !” Réseaux transnationaux de l’éducation antialcoolique infantile.

11 h 45 – 12 h 30, Visite du musée national de l’Éducation, exposition “Pasteur, un cas d’école ?” au centre d’exposition (185 rue Eau-de-Robec, Rouen). Sur réservation au 02 35 07 66 61 ou munae-reservation@reseau-canope.fr

14 h – 16 h, « Enfants-consommateurs » (modération Véronique Nahoum-Grappe)

  • Laurent Bihl (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) – “Il aime à rire, il aime à boire” : les représentations du vin, de l’alcool et de l’alcoolisation dans la France de la Troisième République à travers l’image satirique ;
  • Stéphane Le Bras (université Clermont-Auvergne) – Les enfants et les vins en France. Premières victimes d’une culture toxique ? (France, fin xixe, mi-xxe siècle) ;
  • Mélissa Mialon et Hernando Salcedo (Inserm/EHESP) – Les enfants comme cible des lobbys de l’alcool.

16 h 15 – 17 h, Communication et propos conclusifs par Véronique Nahoum-Grappe (anthropologue)

JE – “Sciences / Lettres. Genèses et effets d’un clivage académique”, Université de Strasbourg, 6 juin 2024

8h45 – Accueil du public et des participant·e·s

9h – Présentation de la journée
Rémi SINTHON (LINCS) et Pierre VERSCHUEREN (Centre Lucien Febvre)

9h15-12h10 – Négociations académiques

  • Discussion : en attente
  • Boris NOGUES (LARHRA) – Le triomphe des belles lettres dans la faculté des arts de Paris du XVIe siècle : bataille culturelle et rivalités professionnelles au sein du groupe enseignant
  • Zoé PEUCH-LESTRADE (IHMC) – Pour une histoire matérielle et financière du clivage sciences/lettres au sein de la faculté de philosophie de l’université d’Athènes (années 1850-1904)
  • Étienne BORDES (CSO) – Défendre les chiffres et les lettres. Les syndicalistes de l’enseignement supérieur dans un monde en massification (1956-1976)
  • Mathieu ROSSIGNOL-BRUNET (LIEPP, CENTRE ÉMILE DURKHEIM) – Perspectives professionnelles des Sciences, intérêt intellectuel des Lettres : une opposition toujours pertinente pour caractériser l’orientation en licence ?

13h40-15h40 – Entre lettres et sciences

  • Discussion : Emmanuelle PICARD (TRIANGLE)
  • Félix BARANCY (IHRIM, CAREF) – La création de la classe de Philosophie (1809) : compromis entre sciences et lettres ou étape de leur dissociation ?
  • Rémi DESLYPER (ÉCP) – Ni scientifiques, ni littéraires ou mi scientifiques, mi littéraires ? Les réussites ordinaires des collégien·nes de milieux populaires
  • Victor COLLARD (CESSP) – Michel Serres, des sciences à la philosophie : la conversion d’un transfuge disciplinaire

15h55-17h15 – Genre, classe, lettres et sciences

  • Discussion : Stéphane BONNERY (CIRCEFT)
  • Marianne BLANCHARD (CERTOP) – Le sexe des sciences et l’origine sociale des lettres ? Une analyse des (dé)goûts disciplinaires des lycéen·nes
  • Clémence PERRONNET (CENTRE MAX WEBER) – Matheuses et lectrices. Intersections du genre et de la classe dans les usages sociaux des maths et de la lecture des adolescentes

17h30-18h30 – Conférence de clôture

Bernard LAHIRE (CENTRE MAX WEBER) – Les Sciences et les Lettres comme formes d’orientation dans le monde

Postdoctorat en histoire contemporaine 2024-2025 – Université Jean-Monnet (Saint-Étienne)

Ce contrat de recherche s’inscrit dans un projet bénéficiant de l’aide Élan Recherche de l’Université Jean Monnet (Saint-Étienne). Porté au sein du LEM-CERCOR, il vise à interroger la façon dont les institutions religieuses ont réagi et ont accompagné la mutation socio-culturelle fondamentale qu’a été l’accès des femmes à l’enseignement secondaire puis supérieur, à partir de la fin du XIXe siècle.

Le projet cherche ainsi à éclairer les conséquences de l’arrivée des femmes à l’Université sur les rapports de genre, de savoir et de pouvoir dans un univers religieux où le clergé a longtemps été dépositaire du savoir intellectuel. Au croisement de l’histoire religieuse, de l’histoire des femmes et du genre et de l’histoire de l’enseignement, il cherche à comprendre comment, ultimement, la théologie universitaire – domaine traditionnellement masculin réservé à la formation des clercs, s’ouvre aux femmes.

Au sein de ce projet, le contrat postdoctoral se concentrera sur la question de l’arrivée des femmes dans les facultés de théologie, au XXe siècle. Il s’agira de mener un travail de recensement dans les archives de facultés de divers pays, essentiellement de l’aire germanophone, et de constituer une base de données des premières étudiantes et professeures de théologie, en lien avec la Maison des Sciences de l’Homme (MSH) de Lyon/Saint-Étienne. Outre les registres et annuaires des universités et instituts catholiques, les procès-verbaux des conseils du recteur et la correspondance avec la Congrégation des séminaires et des universités, instance de la Curie romaine qui les supervise, devront aussi être consultés pour voir les débats qu’il y a pu avoir autour de l’admission des femmes dans les facultés de théologie.

Candidater. Les candidatures sont à envoyer par mail avant le 20 mai 2024 à l’adresse suivante : clarisse.tesson@univ-st-etienne.fr, en joignant un CV détaillé, une lettre de motivation et une copie du rapport de soutenance de thèse. Une session d’entretiens en visioconférence est à prévoir entre le 10 et le 15 juin 2024.

AàC – Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière » – n° 27, « Enfances irrégulières — Transmission — Histoire »

Bien des enfants s’interrogent sur l’enfance de leurs parents. Comment étaient-ils petits ? Quelles relations avaient-ils avec leurs propres parents et leur fratrie ? Étaient-ils bons élèves ? Avaient-ils des amis ? Faisaient-ils beaucoup de bêtises ou étaient-ils des enfants sages ? Dans la plupart des familles circule un récit de ces premiers souvenirs plus ou moins romancé. Sans doute, n’est-il pas rare que ce qui est dit cache plus qu’il ne dévoile ; ce qui est occulté pèse davantage que ce qui est transmis. N’y a-t-il pas des enfances plus difficiles à raconter que d’autres ? Des enfances que les adultes qui les ont vécues ne peuvent ou ne veulent partager ? C’est le cas de certains enfants abandonnés, maltraités, rebelles, violents, corrigés, enfermés, dont l’itinéraire est émaillé de jugements et de placements en institutions. Longtemps, la généalogie ne s’est pas accommodée de la honte sociale. Les historien.nes après avoir travaillé sur les institutions disciplinaires, puis sur les parcours des institués, sont désormais confronté.es aux interrogations des descendant.es. Leurs démarches deviennent un objet d’histoire et la raison d’être de ce numéro. Les silences d’une génération peuvent déclencher une quête de savoir chez les suivantes. Comment naît ce désir de comprendre ? Par quoi commencer ? À qui s’adresser ? Quelles traces retrouver ? Une fois reconstitué, que faire de ce récit ? Quelle place donner aux éventuelles découvertes qui transforment, contredisent ou bousculent le roman familial ?

Ce numéro de la RHEI questionne cette quête des descendant.es d’enfants « irréguliers ». Il cherche à rendre compte des expériences vécues par les différents acteurs et actrices de ces enquêtes :

  • · Les descendant.es qui entreprennent, par des récits, de découvrir l’enfance et la jeunesse d’un parent, en interrogeant les témoins des générations précédentes, en fouillant les papiers de famille ou en consultant les archives publiques.
  • · Les historien.nes ou autres chercheurs qui racontent leurs interactions avec ces descendant.es, qu’ils ou elles les aient contacté.es dans le cadre d’un projet de recherche, qu’ils ou elles les aient rencontré.es par hasard dans les archives, ou qu’ils ou elles aient été sollicité.es par eux pour les aider dans leur quête.
  • · Les archivistes qui retrouvent, depuis quelques années, de plus en plus régulièrement confrontés à des demandes de personnes à la recherche de leur histoire familiale, et qui s’interrogent sur les attitudes et pratiques vis-à-vis de ce nouveau public, les « ego-consultants ».
  • · Les acteurs sociaux ou académiques qui s’intéressent à l’histoire des « secrets » familiaux, que ce soit pour en comprendre les motivations intimes ou pour réclamer la levée des divers obstacles institutionnels qui contribuent à les entretenir.

La RHEI est spécialisée dans le champ de l’enfance et de la jeunesse marginales ou marginalisées. Elle s’intéresse à l’enfant de justice (délinquant), mais aussi à l’enfant victime, à l’orphelin, au vagabond, ainsi qu’aux politiques législatives et institutionnelles et aux pratiques pédagogiques mises en œuvre pour prendre en charge cette jeunesse et cette enfance « irrégulières » en France et hors de France. Revue scientifique à comité de lecture, elle est le fruit d’une collaboration entre l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) et l’Association pour l’histoire de la protection judiciaire des mineurs (AHPJM).

Publiée aux éditions Anamosa, elle est également disponible en lien sur la plateforme d’édition électronique Cairn.

Les propositions de contribution, en français, d’une page maximum, doivent préciser les sources mobilisées et la méthodologie utilisée. Elles sont à envoyer avant le 15 juin 2024, accompagnées d’un court CV, à l’adresse suivante : rhei.revue [at] gmail.com

Sélection des propositions : début juillet 2024.

Remise des articles (environ 45 000 signes) en octobre 2024 pour un retour des évaluations en décembre 2024 Allers et retours auteurs, coordinateurs du numéro : printemps 2025.

Parution du n° 27 de la RHEI : août 2025.

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