Jazz Trotter : Jason Robinson - Ancestral Numbers I

Jazz Trotter : Jason Robinson - Ancestral Numbers I

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Jazz Trotter : Jason Robinson - Ancestral Numbers I

Jason Robinson
Jason Robinson
- ©Julian Parker-Burns

Le saxophoniste, flûtiste et compositeur Jason Robinson retrace les racines et les branches de son arbre généalogique dans “Ancestral Numbers”. Parution le 14 mai chez Playscape Recordings.

Le premier des deux volumes annoncés présente Jason Robinson avec le tromboniste Michael Dessen, le pianiste Joshua White, le bassiste Drew Gress et le batteur Ches Smith.

« Jason Robinson a tendance à tisser ses projets musicaux avec de multiples couches narratives qui se chevauchent... [ses] compositions riches en nuances, qui racontent des histoires, sont pleines de liberté, de flexibilité, d'inventivité et d'humour ». - Eyal Hareuveni, All About Jazz

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« Jason Robinson est un saxophoniste achevé, un compositeur, un chef d'orchestre et un improvisateur... Il y a certes de la tradition dans le jazz ici, mais aussi un sens opportun de la vitalité contemporaine. » - Filipe Freitas, Jazz Trail

L'ascendance, comme la musique, est un concept inextricable du passage du temps. En musique, chaque représentation est une convergence du passé (influence, expérience, pratique) et du présent (émotion, atmosphère, improvisation). Chacun d'entre nous représente une convergence similaire, car notre existence même transmet les influences biologiques, génétiques et expérientielles de nos ancêtres dans le présent que nous vivons. Avec “ Ancestral Numbers”, le saxophoniste, flûtiste et compositeur Jason Robinson traduit sa propre histoire familiale sous une forme musicale évocatrice.

Au cours de l'année 2024, Jason Robinson publiera, sur Playscape Recordings, deux volumes, ” Ancestral Numbers I” (le 14 mai) et “Ancestral Numbers II” (à paraître le 8 octobre) qui mettent en scène un superbe quintet issu du Janus Ensemble de Robinson, avec le tromboniste Michael Dessen, le pianiste Joshua White, le bassiste Drew Gress et le batteur Ches Smith.

L'inspiration pour “Ancestral Numbers” a été le dernier cadeau offert à Jason Robinson par sa grand-mère maternelle, Ruby Annette Kilbury, décédée en 2022. En remontant son arbre généalogique, Jason Robinson a découvert qu'il était le dernier d'une lignée d'enfants aînés nés alors que leur mère n'avait que 17 ans. S'il ne fait aucun doute qu'une parentalité aussi jeune a entraîné des difficultés, il s'est également rendu compte qu'elle offrait le rare avantage d'avoir connu de première main plusieurs générations de ses aïeux.

« Ma grand-mère avait 34 ans lorsque je suis né », se souvient-il. « En grandissant, j'ai trouvé un peu bizarre d'avoir une mère si jeune, qui commençait à peine sa vie d'adulte. Mais aujourd'hui, je me rends compte à quel point c'était spécial. Le décès de ma grand-mère a été l'élément déclencheur qui a orienté mon projet musical vers l'idée de l'ascendance - de mes ancêtres en particulier. L’idée ne consiste pas vraiment à interpréter les sons de mes ancêtres. Il s'agit plutôt de faire de la musique pour eux ».

Il s'agit là d'une notion complexe. La musique de Jason Robinson s'éloigne de tout ce que sa famille élargie pourrait connaître. Il écrit des compositions complexes qui s'inspirent d'idées captivantes - mythologie grecque et romaine, géographie, océanographie, liens entre la mémoire et la communauté. Conscient que cette approche cérébrale peut décourager les non-initiés, Jason Robinson et son ensemble insufflent à l'architecture exigeante de ces albums une émotion sincère, imprégnant ce monde sonore tourné vers l'avenir d'une affection chaleureuse et familiale et d'un sens aigu de la narration.

« Je suis fasciné par la manière dont nous mettons les histoires en son, dans la tradition du jazz », explique Robinson. « Pour paraphraser Charlie Parker, si vous ne vivez pas une expérience, elle ne sortira pas de votre sax. Il m'a donc semblé naturel de reprendre toutes les approches narratives sur lesquelles j'ai travaillé au fil des ans et de réfléchir à la question des ancêtres sous cet angle. »

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Les deux volumes d'”Ancestral Numbers” sont riches en portraits sonores des ancêtres de Jason Robinson et en pièces expressives qui se déploient à partir des découvertes que le compositeur a faites au cours de ses recherches. Ruby porte le nom de la grand-mère qui l'a lancé sur cette voie, son motif éclatant de trois notes étant un écho du dernier « I love you » qu'elle lui a adressé. L'audacieux Enos représente son arrière-arrière-grand-père paternel, qui a émigré du Portugal vers la Californie, tandis que Malachi imagine le voyage d'un autre ancêtre maternel dont le chemin a traversé le sud des États-Unis.

Le mouvement au fil du temps - des années, voire des générations - est un élément essentiel de la plupart des histoires familiales, en particulier aux États-Unis, où l'immigration est un élément essentiel de l’identité nationale, même si elle ne cesse de faire l'objet de controverses. Sur “Ancestral Numbers I”, Jason Robinson s'intéresse à ces mouvements dans des morceaux comme Roots and Routes (un jeu de mots emprunté à son travail antérieur de musicien reggae itinérant), Remembering Water et Vestibule, qui mènent de l'océan jusqu'à la porte d'Ellis Island. Wattensaw, qui porte le nom d'une ville de l'Arkansas, n'est qu'une destination parmi d'autres au terme de ce voyage. Les deux volumes se terminent par une version différente de la chanson titre, qui utilise ce chiffre récurrent, dix-sept, comme rampe de lancement.

« Lorsqu'il s'agit de composer, j'ai appris il y a des années que je m'ennuie quand je m'en tiens aux règles », explique-t-il. « Mon instinct me pousse à vivre quelque part entre Logos et Pathos, ce qui, en fin de compte, ressemble à la vie. L'expérience humaine semble toujours exister dans cette zone grise entre les choses que l'on est censé faire et celles qui font du bien. Dans la mémoire ancestrale, tous ces concepts s'entremêlent de manière prévisible et imprévisible. Ce projet tente donc de refléter la vie de mes ancêtres de manière imprévisible. C'est vraiment un mot d'amour à ma famille ».
(extrait du communiqué de presse en anglais - traduction E. Lacaze / A. Dutilh)

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