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"L'arbre à l'envers" : l'origine et le mystérieux parcours du baobab retracés dans une étude ADN

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Le monde compte huit espèces de baobab, dont six à Madagascar, une sur le continent africain et une en Australie. Une étude basée sur des analyses de l'ADN retrace l'évolution de cet arbre iconique, parfois surnommé "l'arbre de vie" ou "l'arbre à l'envers" (revue Nature).

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Le fruit du baobab est aujourd'hui considéré comme un "superaliment", tandis que ses fibres, elles, sont filées en robustes cordages ou tissées en vêtements. Ce grand arbre en forme de bouteille accumule d'immenses quantités d'eau (650 litres par mètre cube de matière végétale, soit les trois-quarts de son volume total, source : Baobab Foundation) pour affronter les périodes de sécheresse.

D'après une nouvelle étude publiée dans la revue Nature (15 mai 2024), celui que l'on surnomme "l'arbre à l'envers" en raison de ses branches laissant penser à des racines car dépourvues de feuilles une grande partie de l'année, serait apparu à Madagascar – où vivent encore six des huit espèces actuelles – il y a environ 21 millions d'années.

Réalisés par des scientifiques malgaches, britanniques et chinois, ces travaux basés sur des analyses de l'ADN montrent que "l'arbre de vie" (le genre Adansonia) se serait d'abord diversifié sur la grande île au large du Mozambique avant que des graines de deux espèces ne soient respectivement transportées par les courants marins vers les côtes africaine et australienne.

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Une co-évolution avec les pollinisateurs

Tant sur leur île d'origine que sur leurs terres d'adoption, la divergence des espèces ou "spéciation" des baobabs s'est accompagnée d'une divergence également chez leurs pollinisateurs. Chauves-souris, papillons de nuit et lémuriens ont co-évolué avec l'arbre, profitant ainsi du nectar très nutritif contenu dans ses grandes fleurs blanches.

"Ces travaux ont permis de mieux comprendre les schémas de spéciation des baobabs, et montrent comment le changement climatique a influencé ces schémas ainsi que la répartition des baobabs au cours de millions d'années", se sont félicité les époux Andrew et Ilia Leitch, de l'université Queen Mary de Londres et des jardins botaniques royaux de Kew, co-auteurs de l'étude (communiqué).

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La dynamique passée des populations de baobabs malgaches peut avoir été influencée à la fois par la compétition interspécifique (entre les espèces) ainsi que par l'histoire géologique de l'île, en particulier par les changements du niveau de la mer, détaille en effet l'article de recherche.

Risque d'extinction des baobabs


Cependant, les baobabs seraient plus proches de l'extinction que prévu, en particulier le baobab géant, soulignent les auteurs.

En 2018, une étude dirigée par des scientifiques roumains s'était penchée sur la disparition des plus vieux spécimens d'Afrique – à l'instar du vénérable "Panke" au Zimbabwe, âgé de 2 450 ans. Les chercheurs avaient alors évoqué le changement climatique comme possible facteur, sans toutefois pouvoir établir de lien de cause à effet (France Inter).

Si les espèces Adansonia rubrostipa, A. madagascariensis, A. za, A. gregorii sont classées en "préoccupation mineure" sur la Liste rouge 2023 de l'Union internationale pour la conservation de la nature (d'où l'espèce africaine A. digitata est absente), A. grandidieri et A. suarezensis, elles, sont "en danger". A. perrieri est même "en danger critique", dernier palier avant l'extinction à l'état sauvage, notamment à cause de la déforestation à Madagascar pour l'exploitation minière (UICN).

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