Le Queen Anne : le nouveau fleuron de la Cunard

L’inauguration d’un nouveau bateau est toujours un évènement. Et particulièrement pour La Cunard qui n’en avait pas reçu depuis… 25 ans. Cette légendaire compagnie de croisières de 180 ans, pionnière des voyages transatlantiques, ne cesse de se réinventer, sans rien renier de son héritage et de ses traditions qui font son succès.

Tout juste sorti du chantier naval Fincantiéri à Venise, le Queen Anne vient de rejoindre son port d’attache de Southampton, avec la pompe qui convient à ce genre d’événement. Il est baptisé du nom d’une reine régnante, Anne Stuart, comme ses illustres prédécesseurs : le Queen Mary 2, le Queen Victoria et le Queen Elisabeth.

Gigantesque et élégant sont les premiers qualificatifs qui s’imposent pour décrire ce navire d’une capacité de près de 3000 passagers, 1225 membres d’équipage, ses 14 ponts et ses 322 m de long.

Il ne faut pas se le cacher, se repérer à bord demande un minimum de temps, un à deux jours au moins. On retrouve les espaces signature, tels que le Grand Lobby, coeur battant du bateau, le Queen’s Room, où se donnent les leçons de danse, le mythique « Afternoon Tea », son cérémonial immuable et ses soirées à l’ancienne.

Des volumes aériens

Dans les incontournables encore, le Commodore Club, le sacro-saint bar panoramique, vue à 270°, pour son Gin créé spécialement pour chaque navire. Il fraye toujours avec le Churchill’s Cigar Lounge, espace qui pourrait paraître d’un autre temps mais qui propose sa sélection de cigares, à déguster avec un cognac rare, comme au temps de l’âge d’or des grandes traversées. Et puis grignoter un fish and ships, sûrement le meilleur en mer, au Golden Lion, le pub anglais de la Cunard.

Le Queen Anne se distingue par ses volumes aériens que la compagnie a voulus résolument modernes. Elle a fait appel à des pointures de l’architecture d’intérieure du monde entier, quitte à les sortir de leur zone de confort, pour une saine émulation, très inspirée. Le résultat est époustouflant de créativité et d’élégance.

C’est ainsi que Sybille De Margerie incontournable figure française du design d’intérieur s’est retrouvée embarquée dans cette aventure maritime totalement nouvelle. Elle a à son actif des projets plus prestigieux les uns que les autres comme le Mandarin Oriental à Paris, Le Cheval Blanc à Courchevel, le Royal Atlantis Dubaï ou encore le Barthelémy à Saint Barth. Autant dire qu’elle s’y connaît en luxe…

Elle nous a fait l’honneur d’une visite guidée des espaces du Queen Anne qui lui ont été confiés, entre autres la galerie marchande, lieu hautement stratégique, s’il en est. Elle l’a conçue comme un grand magasin, haut de gamme, dans un esprit féminin, très luxe à la française. Un bar à parfums de grandes marques, une boutique de montres de prestiges, un nails bar, un cabinet de curiosité, un espace de personal shopping se partagent un vaste champ rayonnant.

Le contemporain le dispute à l’art déco

La lumière se diffracte, chahutée par les surfaces miroitantes et les vitrines en métal doré brossé dont les perforations poétiques laissent fureter le regard. Un petit bar boudoir nous tend ses jolis fauteuils, dans un camaïeu de vert rafraîchissant. L’acte d’achat n’est jamais loin, en même temps qu’a-t-on à faire de mieux en croisière ? Tant qu’à s’acheter une tiare chez le joaillier de la couronne britannique, autant boire du champagne, tout en grignotant un toast au caviar ; c’est le vrai luxe que l’on peut s’offrir à bord du Queen Anne !

Le contemporain le dispute à l’art déco, résultat d’un minutieux travail de recherche dans les riches archives de la compagnie. Pour le Queen’s room, elle l’a voulu comme une invitation au voyage, avec des paysages en trompe — l’oeil qui encercle cette vaste salle où tous les talents s’expriment. Une constellation de globes lumineux trouve un écho dans un magnifique parquet en bois bond. Ce lieu de vie se métamorphose tout au long de la journée grâce à de sophistiquées animations lumineuses.

LE SPA

Un autre magnifique challenge pour Sybille de Margerie fut le Spa puisque l’objectif assumé de la compagnie est d’attirer une clientèle jeune. Inspiré des bleus de la mer, il déploie 12 cabines boisées, au confort totalement enveloppant, une salle de fitness digne des plus grands complexes sportifs et toutes les installations qui vont avec, même de la cryothérapie. La carte des soins propose tout ce qui se fait de mieux, en matière de traitements. La Cunard a misé sur des expériences wellness innovantes. Elle s’est associée avec le magazine de mode Harper’s Bazar UK pour proposer des programmes de prise en charge globale dont nutritionnelles, au « Pavillon Wellness Café ». (à partir de 732€).

Le Pavillon justement, l’espace plein air du navire, s’articule autour d’une belle piscine à damier marine et blanc et de ses jacuzzis. Ce lieu est praticable par tous les temps et à toute heure, grâce à son dôme rétractable, une véritable prouesse technologique que l’on doit à un autre architecte de renom, Martin Francis qui a participé à la construction la pyramide du Louvre.

LES CABINES

On trouve sur le Queen Anne, onze catégories de cabines et 5 catégories de suites. Des velours rouge ou bleu avec toujours le bel écusson doré de la Cunard, brodé sur les coussins, des moquettes comme des constellations, des meubles en bois tout en rondeur comme les miroirs et les belles appliques d’inspiration art déco, sont autant de marqueurs de cette décoration qui rappelle les intérieurs cossus, des premiers transatlantiques. L’esprit du voyage est partout. De belles salles d’eau lumineuses, nimbées de pierres façon marbre offrent un délicat confort. Les produits Penhaligon’s, marque de niche britannique, très haut de gamme, ajoute encore une touche de luxe. Le siècle sera Dyson ou ne sera pas, donc, pas étonnant de trouver un sèche-cheveux de la marque, à disposition. Les Princess Suites sont particulièrement plébiscitées par les habitués.

LA GASTRONOMIE À BORD

La table est définitivement un des piliers de la croisière. Manger et le plaisir qui va avec, occupe un temps considérable en mer. C’est pourquoi la gastronomie et les espaces qui y sont dédiés, déroulent autant de subtilité sur le Queen Anne. Chaque catégorie de cabines a son restaurant et chaque restaurant, sa cuisine. Le dénominateur commun est le raffinement, tant dans la décoration que dans l’assiette. Le chef franco-anglais, doublement étoilé, Michel Roux Jr, issu d’une dynastie de cuisiniers prestigieux signe la carte. Nappes, porcelaine, argenterie, menus à la carte et service à l’assiette font partie de ces rendez-vous gastronomiques. Cet art de recevoir s’est enrichi de nouvelles propositions avec L’Aranya, aux saveurs épicées de l’Inde, également d’un nouveau concept de restauration japonaise créative, avec un menu dégustation « Omakase », selon le choix du chef. Onze restaurants et autant de raisons de s’émerveiller, on ne peut qu’être admiratifs de ce niveau de qualité.

L’ENTERTAINMENT 

Le Casino, la plus grande galerie d’art en mer et le Royal Court Theater autant d’occasions de se divertir et de « s’habiller ». Cet héritage des grandes croisières n’est pas mort et c’est tant mieux. Paillettes, robes longues ont encore droit de cité sur la Cunard alors on se lâche pour être les plus beaux pour aller danser…

Le 3 Mai, le Queen Anne a appareillé pour son voyage inaugural de 7 nuits vers Lisbonne et la Corogne puis direction les îles Canaries pour un itinéraire de 14 nuits.