Nogent-sur-Oise. La quatrième ville de l’Oise accueille le quatrième crématorium du département - Oise Hebdo
lundi 27 mai 2024

Nogent-sur-Oise. La quatrième ville de l’Oise accueille le quatrième crématorium du département

Le projet lancé il y a trois ans voit le jour ce 13 mai et sera opérationnel en juin

Par Otto Beaumont-Senn
Le soin était confié à Hervé Roberti, premier adjoint de Nogent-sur-Oise d’inaugurer ce quatrième crématorium de l’Oise. Photo : obs-oh

Voici trois ans, la commune de Nogent-sur-Oise a décidé de se doter d’un crématorium. Crématoriums de France (filiale de Funecap) a été choisi pour construire et gérer cet établissement en délégation de service publique.

L’histoire ne dit pas si le maire de Nogent-sur-Oise, Jean-François Dardenne était retenu à un barbecue, mais il n’a matériellement pas pu assister à l’inauguration du 4e crématorium du département de l’Oise initié par la volonté de son conseil municipal et donc sous l’impulsion du premier magistrat. Plus sérieusement, le maire était bloqué sur la route et c’est donc au pied levé que le premier adjoint de la ville Hervé Roberti a pris les commandes en coupant le traditionnel ruban inaugural.

Plus tard, après les discours, le soin était confié à Myriam Gervais directrice de l’établissement, de faire visiter l’équipement flambant neuf. Des salles spacieuses, très claires et en même temps neutres puisque destinées au respect et adaptables à chacune des confessions. La mort fait partie de la vie. Un passage obligé pour tous, mais il faut avouer que de plus en plus de Français se sentent séduits par ce traitement de l’enveloppe corporelle.

«Nous sommes dans une salle qui est capable d’accueillir 90 personnes, pour une cérémonie ou un hommage à la convenance des familles. Cela se prépare bien entendu en amont avec les proches. Nous proposons également un salon des retrouvailles baigné dans un espace de lumière. Un espace extérieur végétalisé permet la rencontre et le moment d’échange», explique naturellement et avec une conviction certaine la nouvelle directrice d’établissement. Myriam Gervais est loin d’être une débutante dans le métier puisqu’elle était responsable jusqu’à lors de l’espace crémation au Père-Lachaise.

C’est par une visite que se poursuivait cette inauguration ou se mêlait un sentiment de quiétude pour les uns à celui d’un certain malaise pour d’autres. C’est que tout le monde n’a pas une vision égale de la mort. 

Objectif : réduire le délai d’attente

Ce lundi 13 mai, tout était pourtant fait pour mettre à l’aise les visiteurs. Ceux qui le souhaitaient pouvaient découvrir l’envers du décor et notamment la pièce maîtresse de l’établissement, le crématorium à proprement parler. Même rompu à l’exercice, personne ne peut rester totalement insensible à l’environnement de cette salle. Un rail en inox surmonté d’un plateau également en inox accueille les cercueils qui peuvent être en bois ou en carton, mais qui doivent nécessairement être validés pour la crémation. Toutes les opérations sont automatisées. La famille, si elle le souhaite, peut visualiser par le biais d’une caméra l’introduction du cercueil dans l’appareil à crémation. «Aucune flamme visible, aucune vision qui pourrait choquer, tout est fait pour que ce moment se passe en douceur», évoque Éloïse Lenoir, directrice d’un établissement de la région parisienne et venue en renfort pour présenter le site au grand public.

Dès le mois de juin, l’équipement sera opérationnel 5 jours sur 7 avec une possibilité d’ouvrir le samedi. Cela laisse une capacité maximale de 1200 crémations par an.

Une offre plus que nécessaire

L’idée n’est pas d’arriver à la capacité maximale d’autant qu’il s’agit de traiter un aspect local de la demande. Les responsables le concèdent, en cas de pic de demande des trois autres crématoriums du département, celui de Nogent-sur-Oise pourrait apporter sa contribution à la diminution du délai de traitement des défunts. C’est qu’en effet, il n’est pas rare d’attendre une semaine pour décrocher un créneau dans l’un des crématoriums. Ce délai, avec ce nouvel équipement, pourrait être réduit de 48 à 72 heures. 

En cause de ces délais allongés : l’augmentation croissante de la demande. 

Un choix suivi par 45 % de la population

Cédric Trouboul, directeur général adjoint de Crématoriums de France rappelait en effet l’évolution de la demande de ces quarante dernières années. Il y a quarante ans, un pour cent seulement de la population faisait le choix de la crémation. Aujourd’hui, 45 % font ce même choix (plus de 50 % dans certaines régions notamment du sud). «La pratique se développe et là où le délai d’attente d’obsèques classiques est de deux à trois jours, il fallait bien souvent attendre une semaine pour une crémation», souligne le directeur.

Ainsi, le bâtiment reste propriété de la ville. Un choix de délégation du service public qui explique aussi le temps de réalisation par une complexité des autorisations administratives complexes.

Un service public délégué

Hervé Roberti, le maire adjoint, s’est attaché à rappeler ce qu’était le contrat de délégation de service public. Très attaché à chose publique, le premier adjoint revenait sur le choix du lieu, à proximité immédiate du second cimetière Nogentais, vu comme une extension du service public.

«La crémation est un chemin choisi par un tiers de la population. Nous affichons là, le souhait d’améliorer l’offre funéraire. Confier une gestion déléguée, ce n’est pas abandonner la chose publique, mais apporter un service efficace et moderne», poursuit l’élu.

Une capacité annuelle de 1200 crémations

Enfin, et pour être plus complet, il faut compter une moyenne de 90 minutes pour consumer un corps. Cela varie selon de nombreux critères, notamment de poids, des qualités du cercueil, de l’état de santé du défunt. La crémation, c’est entre 750 et plus de 1200 degrés. Le site de Nogent-sur-Oise pourrait au maximum gérer cinq cérémonies quotidiennes. Ouvert cinq jours sur sept, le site peut donc potentiellement assurer 1200 crémations dans l’année.

Une salle qui jette un froid et dont l’accès est interdit à la famille. La crémation, c’est entre 700 et 1000 degrés. Photo : obs-oh
L’accent est mis sur les espaces de rencontre. La végétalisation est omniprésente. Photo : obs-oh
Myriam Gervais, directrice, a fait visiter les équipements, ajoutant de précieuses explications. Photo : obs-oh
Les Nogentais sont venus découvrir ce nouveau crématorium lundi 13 mai. Photo : obs-oh
Une inauguration en musique. Photo : obs-oh
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