Michèle Deslauriers et Sébastien Dhavernas: ensemble depuis 42 ans | TVA Nouvelles
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Michèle Deslauriers et Sébastien Dhavernas: ensemble depuis 42 ans

JOEL LEMAY/AGENCE QMI

JOEL LEMAY/AGENCE QMI

L'amour à long terme n'est jamais un long fleuve tranquille. Cependant, tant que subsistent l'amour, le respect et l'admiration, tout est possible!

Alors que Michèle Deslauriers signe la mise en scène de la pièce «Edgar 2 et ses fantômes», dans laquelle Sébastien Dhavernas incarne le compositeur Verdi, le couple renoue avec le bonheur qu'il a à travailler ensemble.

Michèle et Sébastien, vous avez un beau projet commun sur le plan professionnel. Parlez-nous-en.

Michèle: Je fais la mise en scène de la pièce «Edgar 2 et ses fantômes».  Une création, c'est toujours beaucoup de travail. Edgar Fruitier sera secondé par Catherine Perrin à l'animation, et les textes sont d'Emmanuel Reichenbach. Nous ferons revivre Verdi, Tchaïkovski, Haydn et Gershwin. On apprend plein de choses sur ces grands compositeurs et la musique.

Sébastien: Moi, j'y incarne Verdi. J'ai fait beaucoup de recherche sur mon personnage: c'est un homme fascinant. Je travaille aussi beaucoup en doublage. Je dirige le plateau de doublage de la série de ma fille (Caroline Dhavernas), «Mary Kills People», de même que celui du plus récent film de Tom Cruise. Je viens aussi de tenir un rôle dans «Ruptures», qu'on verra à l'hiver prochain.

Au rayon des bonnes nouvelles, vous êtes devenus grands-parents dernièrement. N'est-ce pas l'un des plus beaux rôles qui soient?

Sébastien: Oui, Gabrielle a mis au monde son garçon, Alexis. C'est notre premier petit-enfant, et nous sommes très heureux.

Michèle: J'ai toujours adoré les enfants et j'ai d'ailleurs souvent travaillé dans des émissions qui leur étaient destinées. J'avais très hâte de voir ce petit garçon qui est né au sein d'une famille de filles. Avec un bébé, on retombe en enfance!

Sébastien: Bébé a déjà son pyjama et ses pantoufles des Alouettes! Dès l'âge de cinq ans, ma mère m'emmenait au football, et mon intérêt pour ce sport m'est resté. Étonnamment, chaque fois que Michèle regarde les Alouettes, ils gagnent. En contrepartie, j'ai remarqué qu'elle fait perdre les Canadiens... (rires)

Avoir construit cette belle famille qui est la vôtre doit être source de satisfaction pour vous deux...

Sébastien: Notre famille fait partie des raisons pour lesquelles nous sommes encore ensemble. Nous sommes proches de nos filles. Ce sont nos chefs-d'oeuvre. Elles sont très différentes, mais elles s'entendent bien.

Michèle: Et nous avons deux gendres formidables! Nous sommes vraiment gâtés. Comme nous n'avons pas eu de fils, c'est agréable de les avoir dans notre vie.

Avez-vous plusieurs intérêts en commun?

Sébastien: Oui, nous avons fait par le passé de la plongée sous-marine, nous faisons du kayak et de la raquette. Michèle et moi aimons les endroits exotiques: Tahiti, Hawaii. Nous avons beaucoup voyagé ensemble. Nous aimons l'eau, la mer, les îles.

Michèle: Nous avons toujours des projets ensemble. Nous sommes propriétaires d'un petit chalet dans l'Outaouais. Il est en pleine forêt; pour s'y rendre, il faut faire trois heures de route. Nous y sommes seuls au monde.Vous êtes en couple depuis fort longtemps. Dans quel contexte vous êtes-vous rencontrés?

Sébastien: Nous nous sommes connus en 1975 dans un atelier de comédie musicale à Radio-Canada, donné par le réalisateur Richard Martin.

Michèle a fait le Conservatoire alors qu'elle était jeune; j'y suis allé plus tard. C'est pour cette raison que nous ne nous sommes pas rencontrés à l'école.«Edgar 2» n'est pas notre premier spectacle ensemble. Nous avons collaboré à plusieurs spectacles, et j'ai fait la mise en scène de spectacles dans lesquels Michèle jouait à quelques reprises.

Michèle: Aujourd'hui, c'est l'inverse: c'est moi qui mets en scène un spectacle dans lequel il joue! Sur le plan professionnel, nous nous entendons bien, Sébastien et moi. Nous voyons les choses de la même manière. Nous nous alimentons aussi l'un l'autre. Il n'y a pas d'accrochages au travail; ce n'est pas là que nous nous chicanons... (rires)

Comment expliquez-vous que vous arriviez à si bien travailler ensemble?

Michèle: Nous nous sommes connus au travail, nous respectons nos méthodes. Nous pouvons ne pas être d'accord, mais nous nous comprenons.

Sébastien: Nous avons aussi des références communes. Il y en a pour qui ça fonctionne, et d'autres pour qui ça ne fonctionne pas. Entre nous, ç'a toujours bien marché.

Avoir cumulé 42 ans en couple ne veut pas nécessairement dire que la vie a toujours été un long fleuve tranquille, n'est-ce pas?

Michèle: Ah, mon Dieu, non! (rires) Notre relation a toujours été mouvementée. Je la comparerais aux montagnes russes. Comme je l'ai toujours dit: pour aimer quelqu'un, il faut travailler fort. Et pour rester en couple, il faut travailler fort aussi. Ça demande de mettre de l'eau dans son vin, de faire des concessions, de se parler, d'évoluer, d'accepter les faiblesses de l'autre et de connaître les forces de l'autre. Le respect et l'admiration sont essentiels aussi. 

On dit souvent à l'autre ce qu'on n'aime pas de lui; mieux vaut insister sur ce qui nous plaît. Et l'humour! Il permet de décrocher. Finalement, c'est le travail d'une vie! Plus le temps passe, plus c'est facile entre nous.

Sébastien: Je pense qu'une fois qu'on a compris et accepté qu'on ne refera pas l'autre, ça se passe relativement bien. On peut aussi prendre du recul. Par exemple, je pars un mois au Costa Rica durant l'hiver. Michèle ne peut pas suivre, j'y vais sans elle. J'ai besoin de ma dose de chaleur et d'eau.Michèle: Nous nous sommes toujours permis de partir chacun de notre côté. Nous n'avons pas un esprit possessif. Même jeunes, nous étions ainsi.

Vous vous êtes séparés, puis vous êtes revenus ensemble. Comment avez-vous réussi votre réconciliation?

Michèle: Nous avons connu quelques séparations. Tous les cinq ans, il y avait une crise. Lorsqu'il y avait une fête, on nous demandait s'il fallait nous inviter ensemble ou séparément... Avec nous, les gens marchaient sur des oeufs!

Sébastien: Nous n'avons pas de recette... Nous sommes revenus ensemble. Nous sommes issus d'une certaine génération plutôt rock'n'roll. De toute façon, un couple sans conflits, ça n'existe pas.

Michèle: À chaque rupture, nous ne savions pas que nous allions reprendre. Chaque fois, c'était fini. Puis, contre toute attente, ça reprenait entre nous. Nos amis étaient las de nos histoires! En fin de compte, il y avait toujours un filon d'amour entre nous...

Michèle assure la mise en scène d'«Edgar 2 et ses fantômes», avec Edgar Fruitier et Catherine Perrin.

Sébastien y joue verdi, dès le 19 octobre, à la salle Pierre-Mercure.

Pour info : edgaretsesfantomes.com

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