Stanley Kramer, réalisateur et producteur engagé - CinéDweller

Stanley Kramer

Réalisateur, Scénariste, Producteur, Monteur
La chaine, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Américain
  • Date de naissance : 29 septembre 1913 à Manhattan (New York, USA)
  • Date de décès : 19 février 2001 à Los Angeles (Californie, USA), à l'âge de 87 ans
  • Crédit visuel : © 1958 Lomitas Productions - Curtleigh Productions. All Rights Reserved.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, producteur, scénariste et monteur américain, Stanley Kramer est né en 1913 dans la ville de New York au cœur du quartier connu sous le nom de Hell’s Kitchen. Il naît dans une famille juive et grandit surtout au côté de sa mère qui était secrétaire dans des bureaux de la Paramount Pictures. Pourtant, le jeune homme poursuit des études universitaires pour devenir homme d’affaires. Avec la Grande Dépression, Stanley Kramer choisit la sécurité des studios pour lesquels il devient un temps scénariste, puis il est monteur à la MGM.

Un heureux producteur indépendant

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Stanley Kramer réalise des petits films documentaires de propagande au service de l’armée américaine. Après cette expérience, il choisit de devenir son propre producteur et crée ainsi la firme Screen Plays Inc. avec l’aide de son ami, le producteur Carl Foreman.

En tant que producteur indépendant, Stanley Kramer finance notamment Le champion (Robson, 1949) avec Kirk Douglas, Je suis un nègre (Robson, 1949), C’étaient des hommes (Zinnemann, 1950) avec pour la première fois à l’écran Marlon Brando, Mort d’un commis voyageur (Benedek, 1951) et Le train sifflera trois fois (Zinnemann, 1952).

Ce beau palmarès doit être complété par une belle association avec la Columbia qui donne naissance à des succès comme Les 5000 doigts du Dr. T (Rowland, 1953), L’équipée sauvage (Benedek, 1953) et Ouragan sur la Caine (Dmytryk, 1954).

Stanley Kramer, le cinéaste des films à thèse

Désormais, Stanley Kramer ambitionne de passer à la réalisation et il tourne un médiocre premier film intitulé Pour que vivent les hommes (1955). Cela ne s’améliore pas beaucoup avec Orgueil et passion (1957), toujours avec Frank Sinatra. Il finit par opter pour des films à message dont il devient le spécialiste, parfois avec une lourdeur confondante. Il obtient en tout cas son premier gros succès personnel avec La chaîne (1958) qui oppose un Blanc et un Noir retenus par une chaîne très symbolique. Tony Curtis et Sidney Poitier sont les deux héros de ce long-métrage qui cartonne en salles et reçoit deux Oscars pour le meilleur scénario et la meilleure photographie.

Les succès des années 60

Un monde fou, fou, fou, fou, l'affiche

© 1963 Casey Productions / Affiche : J.C. Trambouze. Tous droits réservés.

En 1959, Kramer veut alerter le monde de l’apocalypse nucléaire avec Le dernier rivage (1959) qui obtient un Golden Globe de la meilleure musique. Avec Procès de singe (1960), Kramer s’attaque à la frange la plus rétrograde des Etats-Unis qui nient la théorie de l’évolution darwinienne. Sujet qui est malheureusement encore d’actualité en 2023. Toutefois, l’un de ses films les plus connus est assurément Jugement à Nuremberg (1961) qui s’en prend aux heures sombres du nazisme avec force et sincérité. Le film obtient deux Oscars pour le meilleur scénario et le meilleur rôle masculin pour Maximilian Schell.

Ayant désormais une grande notoriété, Kramer peut signer une œuvre-somme intitulée Un monde fou, fou, fou, fou (1963) qui connaît un nouveau beau succès américain et gagne un Oscar technique. L’auteur revient à la critique sociale avec La nef des fous (1965) qui remporte encore deux Oscars. Pourtant le succès est moindre.

Le cinéaste-producteur se rattrape avec le film anti-raciste Devine qui vient dîner… (1967) où il retrouve Spencer Tracy et Sidney Poitier. Pourtant, c’est bien Katharine Hepburn qui reçoit l’Oscar de la meilleure actrice pour ce long-métrage engagé à gauche. Kramer signe ensuite des films moins mobilisateurs comme Le secret de Santa Vittoria (1969) et R.P.M. (1970), tous deux avec Anthony Quinn. On a également largement oublié Bless the Beasts & Children (1971) de nos jours.

Des années 70 en demi-teinte

La théorie des dominos, l'affiche

© 1977 Associated General Films – Incorporated Television Company (ITC) / Affiche : Roger Boumendil (agence) – Promo 505 (agence) – René Ferracci (affichiste). Tous droits réservés.

Enfin, son western L’or noir de l’Oklahoma (1973) est un gros échec commercial qui le pousse à abandonner la réalisation pendant quelques années. Il ne revient derrière la caméra que pour le très bon thriller politique La théorie des dominos (1977) avec Gene Hackman. Kramer raccroche les gants de réalisateur après The Runner Stumbles (1979) qui n’a pas intéressé grand-monde.

Stanley Kramer se retire des affaires dans les années 80 et devient surtout l’animateur d’une émission de télévision sur le cinéma jusqu’en 1996, preuve de sa passion sincère pour le septième art. En 2001, il s’éteint à l’âge de 87 ans des suites d’une pneumonie. Il laisse derrière lui une œuvre particulièrement engagée et représentative des luttes sociales de la deuxième moitié du 20ème siècle.

Virgile Dumez

Ils nous ont quittés en 2001

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages de cinéma uniquement) :

  • 1955 : Pour que vivent les hommes (Not as a Stranger)
  • 1957 : Orgueil et Passion (The Pride and the Passion)
  • 1958 : La Chaîne (The Defiant Ones)
  • 1959 : Le Dernier Rivage (On the Beach)
  • 1960 : Procès de singe (Inherit the Wind)
  • 1961 : Jugement à Nuremberg (Judgment at Nuremberg)
  • 1962 : Pressure Point (non crédité)
  • 1963 : Un monde fou, fou, fou, fou (It’s a Mad Mad Mad Mad World)
  • 1965 : La Nef des fous (Ship of Fools)
  • 1967 : Devine qui vient dîner… (Guess Who’s Coming to Dinner)
  • 1969 : Le Secret de Santa Vittoria (The Secret of Santa Vittoria)
  • 1970 : RPM
  • 1971 : Bless the Beasts and Children
  • 1973 : L’Or noir de l’Oklahoma (Oklahoma Crude)
  • 1977 : La Théorie des dominos (The Domino Principle)
  • 1979 : The Runner Stumbles
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