Mort du roi Louis II de Bavière: le mystère reste entier
LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

Mort de Louis II de Bavière: le mystère reste entier

La croix commémorative de la mort du roi Louis II de Bavière (en vignette) dans le lac de Starnberg
La croix commémorative de la mort du roi Louis II de Bavière (en vignette) dans le lac de Starnberg © Rudolf Dietrich/ullstein bild via Getty Images - Keystone-France/Gamma-Rapho via Getty Images
Dominique Bonnet , Mis à jour le

Si certaines grandes énigmes de l’histoire du monde ont été résolues, ce n’est certes pas le cas de celle de la mort du roi Louis II de Bavière dont le mystère reste entier.

13 juin 1886 à minuit. Le roi Louis II de Bavière est déclaré mort. Son corps a été repêché dans les eaux du lac de Starnberg, situé à 20 km au sud-ouest de Munich, un peu après 22 h 30 et, malgré une réanimation d’une heure, l’ancien souverain âgé de 40 ans n’a pu être ramené à la vie. A ses côtés, un autre homme s’est noyé. Il s’agit de son psychiatre, le docteur von Gudden, à qui il avait demandé de l’accompagner en promenade, peu après 18h.

Publicité

Un noyé qui n’avait pas d’eau dans les poumons

«Le visage du docteur von Gudden portait des traces de coups et l’un de ses ongles était retourné. Le corps du roi était intact. Par ailleurs, l’autopsie révélera qu’il n’y avait pas d’eau dans les poumons», rapporte Catherine Decours dans le chapitre consacré à cette mort suspecte dans l’ouvrage collectif «Les énigmes de l’histoire du monde» récemment paru aux éditions Perrin. «La montre royale s’était arrêtée à 18 h 54, celle de van Gudden à 20 h 06. Cette différence d’heure fit couler beaucoup d’encre, bien que beaucoup de personnes eussent signalé que le médecin oubliait souvent de remonter sa montre, le docteur Müller précisant que son "patron" ne possédait même pas de clef à cet effet», ajoute cette historienne et écrivaine qui a par ailleurs publié une biographie sur Louis II.

La suite après cette publicité

A revoir en photos: Les incroyables châteaux de Louis II de Bavière

La suite après cette publicité

Près de 133 ans plus tard, le mystère demeure entier quant aux circonstances exactes du décès de celui qui régna durant 22 ans sur la Bavière. Il faut rappeler que Louis II se trouvait là depuis la veille. Déclaré fou, mis sous tutelle et destitué par le gouvernement bavarois, il était interné au château de Berg, au bord de ce lac. Trois hypothèses ont été envisagées pour élucider cette mort inattendue, avec pour chacune de multiples scenarios dont certains baignant dans une atmosphère de complots pour cacher la vérité. L’une évoque un assassinat, une autre la bavure d’un gendarme ou d’une autre personne qui aurait malencontreusement tiré sur le roi qui tentait de s’enfuir. Dans les deux cas, celui-ci aurait été tué d’une balle dans le dos, contrairement à la version officielle d’un cadavre sans aucune blessure. Et comment, en outre, expliciter le décès du médecin.

«S’évader, fuir, fuir à tout prix»

La troisième théorie est celle d’une noyade par accident ou par suicide. Auquel cas, Louis II aurait tué le Dr von Gudden auparavant. «L’autopsie montre pourtant que les poumons du roi ne contenaient pas d’eau. Alors qu’est-il arrivé?» questionne Catherine Decours. Et d’indiquer que le docteur Hervé Lerat, spécialiste de médecine légale et expert près de la cour d’appel de Rennes, qui s’est penché en 2018 sur le rapport de l’époque, conclut à une hydrocution. D’autant que le monarque déchu était alcoolisé ce soir-là, avait l’estomac plein et que l’eau était à 12°C. Hydrocution qui aurait pu également causer la mort du médecin. Mais comme le souligne l’historienne, cela n’explique pas ce que les deux hommes faisaient dans ce lac. Selon elle, si le roi Louis II avait voulu se suicider, il aurait pu le faire les jours précédents dans son château de Neuschwanstein alors qu’il attendait qu’on vienne le chercher. Le fait que cet excellent nageur soit entré dans le lac, non loin d’une barque amarrée et après s’être débarrassé de certains de ses vêtements, lui fait plutôt envisager la théorie de l’évasion, après avoir neutralisé son psychiatre. Car comme elle le souligne: «Le roi avait confié: "l’évasion est mon instinct principal", l’élan qui le fit courir vers l’eau semble avoir été celui qui dirigea toute sa vie: s’évader, fuir, fuir à tout prix». 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

*«Les énigmes de l’histoire du monde» sous la direction de Jean-Christian Petitfils, éditions Perrin, mai 2019, 416 pages. En librairie au tarif de 21 euros. Sont évoquées 20 histoires qui continuent d’intriguer, du pharaon Akhénaton à la mort de Lady Di, en passant par l’Atlantide, le linceul de Turin, Shakespeare, Jack l’Eventreur, la grande-duchesse Anastasia ou encore l’assassinat de Kennedy. 

Contenus sponsorisés

Publicité