Happy Valley, saison 3 : un retour à la hauteur des attentes

Cette saison finale de Happy Valley est d’actualité pour nous, puisqu’après trente ans de bons et loyaux services au sein de la police britannique, Catherine Cawood compte les jours qui la séparent de la retraite, soit très exactement sept mois, une semaine et trois jours. Mais avant de profiter de sa nouvelle vie et de pouvoir partir dans l’Himalaya, la sergente pas ménagée par la vie doit enquêter sur une nouvelle affaire sordide.

Un squelette a été découvert en plusieurs parties dans un réservoir d’eau, et cette affaire de meurtre pourrait bien impliquer Tommy Lee Royce, l’homme responsable du viol et du suicide de la fille de Catherine, mais aussi le père biologique de Ryan, l’enfant né suite à ce viol. Les années ont passé et Ryan est désormais adolescent, mais Catherine s’inquiète toujours légitimement du passé traumatique de son petit-fils, qu’elle élève depuis des années, et qui pourrait être tenté de prendre contact avec son père, toujours emprisonné lorsque cette troisième saison débute, et qui se prépare à être jugé.

Et ce fou furieux de Tommy Lee Royce est décidément inévitable pour Catherine, puisqu’il est également lié à un gang qui trafique des médicaments avec une pharmacie du coin. Cette dernière fournit aussi la toxicomane Joanna, une femme victime de violences conjugales de la part de son mari, Rob, qui est aussi le prof de sport de Ryan.

Bref, malgré ses six petits épisodes, cette saison finale repose toujours sur une intrigue dense peignant un tableau très dur de la réalité sociale du nord de l’Angleterre, où la violence, la pauvreté, la drogue et les trafics font partie d’un même système qui semble tristement inamovible.

Mais Happy Valley n’a jamais été qu’un polar social. C’est d’abord un drame familial intime qui suit d’année en année le parcours de reconstruction de Catherine Cawood après la mort de sa fille. Alors qu’elle se trouve au crépuscule de sa carrière de policière et aimerait aborder sa nouvelle vie de retraitée en paix, l’héroïne de la série voit ressurgir les démons du passé, et craint toujours que son petit-fils ne suive le même parcours criminel que son père.

Récompensée d’un BAFTA en 2017 pour la deuxième saison, Sarah Lancashire incarne toujours avec beaucoup de justesse ce personnage si humain et réaliste, mélange de dureté et d’empathie, brillante enquêtrice toujours capable de traits d’humour assassins avec ses collègues.

Face à elle, le très charismatique James Norton est aussi toujours aussi terrifiant dans le rôle de Tommy Lee Royce, et après ses apparitions dans Les Filles du Docteur March (Greta Gerwig, 2019) et le thriller Rogue Agent (dispo sur CANAL+), on comprend pourquoi il fait partie des favoris pour reprendre le costume vacant de James Bond. Cette saison est aussi l’occasion de retrouver Mark Stanley (vu récemment dans Trigger Point sur CANAL+ et La disparition de John Darwin sur POLAR+) dans le rôle de Rob, le mari violent de Joanna.

Et après avoir remporté deux fois le BAFTA de la meilleure série dramatique en 2015 et 2017 pour ses deux premières saisons, et en avoir également rapporté deux à Sally Wainwright – sa tête pensante qui est aussi derrière Gentleman Jack (sur OCS) –, pour son scénario, Happy Valley pourrait bien faire la passe de trois l’année prochaine.

Car cette saison finale – le dernier épisode est incroyable – offre une sortie réussie à une héroïne et une série parmi les meilleures des dernières années au Royaume-Uni, qui ne s’y est pas trompé : Happy Valley a encore battu des records d’audience dans le pays pour ses adieux.

Happy Valley saison 3, dès maintenant sur CANAL+.

Les saisons 1 et 2 sont déjà disponibles en intégralité.