Le nouveau business des Villepin, père et fils
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Le nouveau business des Villepin, père et fils

Dominique de Villepin et son fils Arthur, à Paris en janvier.
Dominique de Villepin et son fils Arthur, à Paris en janvier. © Sophie Palmier
Ghislain de Violet

L’ancien Premier ministre et son cadet s’apprêtent à ouvrir une galerie d’art à Hong-Kong, baptisée Villepin, malgré un contexte politique local et sanitaire chamboulé.   

Derrière le look sage, du panache et du verbe. Arthur de Villepin, 31 ans, a vraiment de qui tenir. « On maintient l’inauguration coûte que coûte, explique le jeune homme, de passage à Paris. On veut promouvoir l’art y compris dans les moments compliqués. Parce que notre approche se veut pédagogique et pas seulement commerciale ». Le 13 mars, la galerie « Villepin » ouvrira donc ses portes dans un Hong-Kong plombé par la crise du Coronavirus et encore marqué par des mois de tumultes anti-Pékin. Le fils de l’ancien chef du gouvernement de Jacques Chirac, installé dans l’ex-colonie britannique depuis dix ans, n’en a pas moins le trac. « Avec le nom de famille sur l’enseigne, on a pas le droit de se planter ! », rigole-t-il devant son infusion à la verveine. 

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La première exposition est consacrée à l’artiste franco-chinois Zao Wou-Ki. Un ami intime de Dominique de Villepin jusqu’à sa disparition en 2013. Ses peintures figurent en bonne place dans la collection d’œuvres que s’est constituée l’ex-Premier ministre, féru d’art abstrait. C’est peu dire qu’Arthur de Villepin baigne dans le milieu artistique depuis l’enfance. Sa mère, Marie-Laure Viebel, est sculptrice. Sa sœur Marie peint aussi. Aux déjeuners de famille, de grands noms défilent : Soulages, Barcelo, Kiefer…

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Soulages, Barcelo, Kiefer défilent aux déjeuners de famille

Rien d’étonnant à ce que le jeune entrepreneur, par ailleurs dirigeant d’une société d’export de grands vins français (dont Zao Wou-Ki a illustré les premières étiquettes), se lance sur le marché avec son père. Outre une passion commune pour la seconde école de Paris, les deux travaillent déjà en tandem dans le cadre de Villepin international, une entreprise de conseil en stratégie créée en 2015 par l’homme du « non » à la guerre en Irak. Fort de ses nombreux contacts en Chine, au Moyen-Orient ou en Afrique, Dominique de Villepin sera chargé de nouer des partenariats et de prospecter des œuvres pour la galerie, pendant qu’Arthur prendra en charge l’opérationnel. « On s’entend très bien et on est très complémentaires », se félicite ce dernier.

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Et la politique, dans tout ça ? Si l’ex-étudiant en relations internationales confesse « avoir compris assez vite que ce n’était pas un monde dont (il) rêvait la nuit », il prend des accents gaullistes au moment de détailler sa conception du rôle de l’art : « Ce qu’on veut, c’est défendre une certaine idée de la culture française à l’étranger ». Mais aussi des intonations chiraquiennes : « Dans un contexte de nationalisme croissant dans le monde, l’art peut réconcilier les cultures parce qu’il remet en cause nos certitudes identitaires ».

D’ailleurs, les goûts artistiques de Jacques Chirac pourraient-ils faire l’objet d’une future exposition ? « C’est une bonne idée ! » réagit Arthur de Villepin, qui admet n'y avoir pas pensé. D’autant que le petit-fils de feu l’ancien président, Martin, travaille aussi dans une galerie d’art ». Affaire à suivre.

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