Matthew McConaughey dans "Le Loup de Wall Street" : le chant du capital

Matthew McConaughey dans "Le Loup de Wall Street" : le chant du capital

Matthew McConaughey à la première du "Loup de Wall Street" à New-York en 2013 ©Getty - Jim Spellman
Matthew McConaughey à la première du "Loup de Wall Street" à New-York en 2013 ©Getty - Jim Spellman
Matthew McConaughey à la première du "Loup de Wall Street" à New-York en 2013 ©Getty - Jim Spellman
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L'acteur Matthew McConaughey a laissé une empreinte vivace dans le film de Martin Scorsese "Le Loup de Wall Street" : une scène (culte) de coaching dans laquelle il invite un jeune trader interprété par Leonardo DiCaprio à se frapper la poitrine.

Aujourd'hui dans la Pièce Jointe, une scène qui est devenue mythique, elle est extraite du film de Martin Scorcese, Le Loup de Wall Street, sorti en 2013.
 

On la doit en partie à l’acteur Matthew McConaughey qui interprète le personnage de Mark Hanna, senior courtier de la firme historique "LF Rotschild". C'est lui qui introduit le jeune Jordan Belfort (Leonardo Di Caprio) dans la fosse où grognent les ours, les lions et les loups : c'est-à-dire le Wall Street des années 80. Mark Hanna, on ne le verra en tout et pour tout qu'une petite dizaine de minutes, au tout début du film qui dure prêt de trois heures.
 

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La scène est cependant restée culte grâce à un drôle de geste : une percussion de poitrine.

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On est dans un restaurant au sommet d'une tour à Manhattan. Le courtier senior est chargé de dessiller les yeux de l'apprenti trader assis de l'autre côté de la table, sur les secrets du marché, voire sur les arcanes du monde. Mais cet étonnant mentor déçoit les attentes de la traditionnelle scène de passation de pouvoir entre le maître et l'élève, au grand plaisir de ce dernier.

En substance, Mark Hanna explique à son disciple Belfort trois choses : 

  • 1. Personne ne comprend rien aux fluctuations du marché. Nul ne sait si les courbes vont monter, descendre, ou faire des loopings. 
  • 2. Les clients, on s'en fout, on est là pour ramasser nos commissions. 
  • 3. Il lui conseille de se masturber deux fois par jour et de prendre de la cocaïne. Pour que tous les flux continuent de circuler. 

Dans son autobiogr aphie Greenlights, parue le 7 octobre 2021, Matthew McConaughey évoque cette scène, et la raison pour laquelle il a dit oui :
 

Quand j'ai lu le script et appris que le secret de Mark Hanna pour réussir à la bourse, c'était la cocaïne et les prostituées, j’ai dit oui. Aussi délirant qu'il soit, quiconque croit en une telle chose mériterait qu'on écrive une encyclopédie sur lui.

De plus, McConaughey raconte que la rythmique du poing tapé sur la poitrine et le chant ont été ajoutés pendant le tournage. C'était l'un de ses rituels d'acteur pour se concentrer avant de jouer. DiCaprio aurait été frappé par ce drôle de geste et proposé de l'intégrer dans la scène. Ce moment, devenu culte, fait penser à une sorte de chant chamanique, à je ne sais quel imploration ancestrale adressée à un dieu caché. Il peut aussi être interprété comme un rituel pseudo ancien ou tribal, sans aucune espèce de sens. Bref, du n'importe quoi New Age.
 

Mais qu'est-ce qui fait qu’une scène de film devient culte ? Peut-être la faculté de pouvoir la détacher du reste du film, et de la regarder pour elle-même.
 

La scène du Loup de Wall Street est hilarante et géniale, car elle synthétise en quelques secondes la dinguerie des boîtes de trading dans les années 80, et elle annonce celles qui viendront. Elle résume aussi, à elle seule, la capacité passionnante du film de Martin Scorcese à capter les flux et les rythmes du capitalisme effréné de wall Street. Et c'est peut-être ça que performe McConaughey : un chant du capital, dépourvu de sens, mais qui doit continuer de couler.

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