Crise au Royaume-Uni : comment le Brexit a détérioré l’économie britannique - Le Parisien

Crise au Royaume-Uni : comment le Brexit a détérioré l’économie britannique

Une étude récente estime que sans la sortie de l’Europe, le PIB anglais serait actuellement supérieur de 5,5 % à ce qu’il est.

Loin de la magie de Noël, les Britanniques doivent faire avec une grève des trains durant les fêtes. L'une des nombreuses conséquences de la crise économique que le Brexit n'a fait qu'empirer. MaxPPP/PA Images/Aaron Chown
Loin de la magie de Noël, les Britanniques doivent faire avec une grève des trains durant les fêtes. L'une des nombreuses conséquences de la crise économique que le Brexit n'a fait qu'empirer. MaxPPP/PA Images/Aaron Chown

    Entre les effets de la pandémie de Covid-19 et ceux de la crise énergétique, difficile de calculer l’impact direct du Brexit sur l’économie britannique depuis janvier 2021. Au point de susciter de nombreux débats chez les économistes. Mais si les chiffres sont discutés, il demeure néanmoins un consensus : la sortie de l’Union Européenne a considérablement détérioré les performances économiques du Royaume-Uni.

    Dans un article publié le 21 décembre, le Centre for European Reform (CER) estimait qu’au 2e trimestre 2022, le PIB britannique était inférieur de 5,5 % à ce qu’il aurait été si le pays était resté dans l’UE. Selon le Financial Times, une telle tendance représenterait une perte annuelle de plus de 100 milliards de livres sterling pour les finances publiques britanniques.

    La dépréciation de la livre

    Par ailleurs, une conséquence économique directe du Brexit cristallise particulièrement l’attention et fait consensus : la dépréciation de la livre sterling de plus de 10 % après 2016, et qui perdure jusqu’à aujourd’hui. Cette chute a significativement augmenté le prix des importations, les coûts pour les entreprises et l’inflation, mais n’a pas réussi à stimuler les salaires, ni la compétitivité de l’économie britannique. En conséquence, les salaires réels ont baissé de 2,9 %, ce qui a généré une perte de 870 livres par an en moyenne pour les ménages britanniques, nourrissant un fort mécontentement.



    Enfin, le départ de l’UE a compromis certaines structures de l’économie britannique. Fortement dépendante de ses importations en gaz naturel, la Grande-Bretagne ne bénéficie plus de la force de négociation collective de l’Union Européenne et se prépare à subir une flambée des prix du gaz encore plus importante que ses voisins européens.

    Elle a également été affaiblie sur le plan du commerce international en quittant les accords commerciaux dans lesquels est engagée l’UE. En remplacement, l’accord de libre-échange signé avec l’Australie en décembre 2021 ne devrait permettre d’augmenter la production britannique que de 0,08 %.

    Renégocier avec l’UE ? « No ! »

    De là à remettre en cause le Brexit ? Le Premier ministre Rishi Sunak, partisan de la première heure du « Leave » a sifflé la fin de la partie. « Laissez-moi être sans équivoque à ce sujet. Sous mon autorité, le Royaume-Uni ne cherchera aucune relation avec l’Europe qui repose sur l’alignement sur les lois de l’UE », a-t-il tranché le 25 novembre dernier.