La Côte d’Azur comme toile de fond de "N’avoue jamais", film qui réunit à nouveau André Dussollier et Sabine Azéma ce mercredi en salles - Nice-Matin

La Côte d’Azur comme toile de fond de "N’avoue jamais", film qui réunit à nouveau André Dussollier et Sabine Azéma ce mercredi en salles

Ce "couple" emblématique du cinéma français est à nouveau reformé à l’écran pour "N’avoue jamais", une comédie familiale sur fond de mensonges, tournée sur la Côte d’Azur.

Jimmy Boursicot et Cedric Coppola magazine@nicematin.fr Publié le 24/04/2024 à 15:30, mis à jour le 24/04/2024 à 15:55
Ivan Calbérac, Sabine Azéma et André Dussollier sur la terrasse de l’hôtel Aston à Nice, vendredi dernier. Photo Cyril Dodergny

Vendredi 19 avril, Sabine Azéma et André Dussollier étaient à Nice, aux côtés d’Ivan Calbérac, le réalisateur qui a décidé de réunir pour la douzième fois à l’écran ce tandem marquant du cinéma français dans N’avoue jamais, une comédie tournée entre Nice, Grasse et Saint-Paul-de-Vence.

Sur la terrasse de l’hôtel Aston, avant de filer pour des avant-premières au Megarama et au Pathé Gare du Sud, le trio, délicieux, nous a parlé de ce film qui devait initialement s’appeler Un homme de principe. Une référence à la droiture de l’ancien général incarné par André Dussollier, confronté à l’adultère et aux mensonges de celle qui partage sa vie depuis un demi-siècle.

Ivan, vous avez un lien fort avec la Côte d’Azur, où vous aviez en partie tourné "La Dégustation" (2022)?

Ivan Calbérac: Je suis amoureux de cette région, elle est magnifique. Je voulais faire un film très coloré, qui soit une parenthèse enchantée. J’avais envie de proposer aux gens une heure et demie de rire, de légèreté et aussi d’émotion. Et Nice c’était le théâtre idéal pour ça parce qu’il y a tout cet univers, on est un peu ailleurs quand on est ici, on est presque en Italie.

Sabine, pouvez-vous nous présenter le personnage d’André, et vice-versa?

Sabine Azéma: C’est un ancien militaire, très rigide, encore très amoureux de sa femme, mais qui est franchement d’une autre époque. Il s’étonne de toutes les nouveautés, toutes les modernités. Il est dépassé, quoi.

André Dussollier: Cette épouse, elle est merveilleuse, comme l’est Sabine. Elle a toujours le sourire, elle est calme, elle donne l’impression que tout va bien en permanence, à force de jalousie, mon personnage va raviver une flamme chez elle pour l’ostrogoth joué par Thierry Lhermitte (il rit).

Ivan, quand on engage un duo vu tant de fois à l’écran, on se dit qu’on va gagner du temps ou qu’il faudra travailler plus pour surprendre?

I. C.: Je ne me suis pas posé la question. J’avais très envie de réunir ces deux immenses acteurs, je rêvais de travailler avec eux. J’ai essayé de ne pas penser à ce qu’avaient fait Chatiliez ou Resnais avec eux, parce que je voulais juste qu’ils soient les personnages que j’avais écrits. Entre eux, il y a une sorte de connivence dans la comédie, un langage et une mélodie en commun. Et puis, j’ai ramené Thierry Lhermitte pour mettre un peu de poil à gratter.

S. A.: On est très reconnaissants envers Ivan, qui a osé nous engager pour former encore un couple. C’est très rare en France que les mêmes personnes se retrouvent dans cette situation autant de fois. Beaucoup de metteurs en scène ont peur de tomber dans la répétition. Mais pour nous, c’était l’occasion de chercher, de montrer d’autres choses, en essayant d’être très différents par rapport à nos anciens films.

André, votre personnage apprend qu’il a été trompé il y a 40 ans. Quelle est la place du mensonge dans un couple?

A. D.: Vivre en couple toute une vie, c’est un sacré défi, c’est une sacrée œuvre d’art. Donc il peut y avoir des petits bouts de mensonges, mais quand on arrive à la vérité, moi je trouve que c’est magnifique. C’est là que le couple se dépasse et arrive à avoir une continuité très émouvante, y compris dans les moments les plus difficiles comme ça.

I. C.: Pendant les avant-premières, on m’a souvent demandé s’il fallait tout se dire dans un couple. Je n’ai pas du tout de leçon à donner là-dessus, mais je me dis que l’enjeu essentiel, c’est de savoir s’écouter.

Il y a eu beaucoup de scènes cultes autour d’une piscine au cinéma. Dans ce film, il y en a une assez cocasse, avec un Thierry Lhermitte nu. Vous nous racontez?

S. A. : Vous voulez savoir si je trouve que c’est un beau garçon? Il est magnifique! (elle rit à son tour).

I. C.: Quand j’ai proposé le rôle à Thierry, je l’ai prévenu que le personnage avait un penchant pour le naturisme et je lui ai demandé s’il avait besoin d’une doublure fesses. Il a refusé, il était très à l’aise et ça a donné un moment très joyeux.

S. A.: Ce qui était amusant, c’est qu’on pouvait se dire qu’on était assez proches avec Thierry, parce qu’on a tous beaucoup fait de comédies. Et en même temps, il y a un petit décalage quand même. Il fait partie d’une autre famille de cinéma, comme on dit maintenant, que la nôtre. Et cette différence m’a beaucoup aidée à jouer, entre les deux.

JIMMY BOURSICOT

Les retrouvailles de Sabine Azéma et d’André Dussollier raviront bien des cinéphiles. DR.

L’histoire

Après 50 ans de mariage, François Marsault (André Dussollier), général à la retraite, est encore fou amoureux d’Annie (Sabine Azéma), sa femme. Lorsqu’il découvre qu’elle l’a trompé 40 ans plus tôt, son sang ne fait qu’un tour. Afin de laver son honneur, une seule solution: la quitter et partir manu militari retrouver Boris (Thierry Lhermitte), l’ancien amant, pour lui casser la figure. Mais à son âge, l’affaire n’est pas si simple…

Notre avis

À n’en pas douter, les retrouvailles de Sabine Azéma et d’André Dussollier raviront bien des cinéphiles, nostalgiques des films du maître Alain Resnais… Un plaisir de courte durée, puisque le duo se retrouve vite plongé dans une comédie grotesque à laquelle il est difficile d’adhérer.

Sous le soleil niçois, l’acteur aux trois César cabotine à outrance dans la peau d’un ancien militaire, au point de lui faire perdre tout semblant de crédibilité. En roue libre, il ne se reprend que dans le final, où il démontre une énième fois sa capacité à émouvoir d’un simple regard…

Là est justement le point faible du travail d’Ivan Calbérac. À trop adapter ses pièces à succès en films (L’Étudiante et Monsieur Henri, Venise n’est pas en Italie, La Dégustation), ce dernier tombe constamment dans le piège du théâtre filmé. Sa mise en scène manque de relief et le naturel n’est pas au rendez-vous.

Une déception d’autant plus grande que les scènes sont convenues et multiplient les poncifs… du moins jusqu’à l’épilogue, plus culotté, qui paradoxalement, laisse penser que le film devrait commencer à ce moment-là…

> N'avoue jamais, d’Ivan Calbérac (France). Avec André Dussollier, Sabine Azéma, Thierry Lhermitte. Comédie. 1h36.

CEDRIC COPPOLA

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