Mélanie Joly n’est pas un «punching bag»
Abdelfadel
Ce n'est pas facile d'être ministre des Affaires étrangères d'un pays du G7. Entre la guerre en Ukraine, celle au Proche-Orient, la situation à Haïti, les relations tendues avec la Chine et l'Inde, et l'éventuelle élection de Donald Trump chez nos voisins du Sud, il faut aussi supporter le harcèlement de certains individus dans les rares moments de vie privée.
C'est ce qu'a vécu Mélanie Joly ce week-end à Montréal. Elle a été interpellée de manière extrêmement désagréable par un citoyen en quête de notoriété. Malgré sa tentative de se débarrasser de la caméra qu'il lui imposait, Mme Joly a su garder son calme. Son geste était d'ailleurs une réaction défensive face à un comportement des plus ignobles.
Où est la sécurité?
La question qui se pose est celle de la sécurité de nos élus, en particulier ceux qui ont des responsabilités politiques. Comment se fait-il que le garde du corps de la ministre n'ait pas réagi promptement face à un individu au comportement suspect? Comment se fait-il qu'une ministre d'un État du G7 ne puisse pas bénéficier d'une meilleure protection? Et si cet individu avait été armé?
La sécurité de nos élus fait régulièrement la une des journaux. En effet, nous avons également vu Chrystia Freeland subir le même sort il y a quelques mois. Imaginez la vice-première ministre du pays et la ministre des Affaires étrangères se faire harceler par des individus sans intervention des autorités policières. On ne verrait même pas cela dans les républiques bananières.
- Écoutez la rencontre politique avec Yasmine Abdelfadel et Marc-André Leclerc via QUB :
L'intégrité physique de nos élus ne devrait jamais être prise à la légère. Ils subissent déjà de nombreux désagréments quant à leur qualité de vie, au respect de leur vie privée, et sont victimes d'un nombre inimaginable d'insultes sur les réseaux sociaux.
La démocratie
En démocratie, nous pouvons être profondément en désaccord avec les décisions gouvernementales. Nous pouvons manifester et exprimer librement nos idées, notre colère et notre frustration. Cependant, la liberté d'expression et l'exercice de cette démocratie ne devraient jamais compromettre le sentiment de sécurité de nos élus et leur protection effective.