Re�u le 11 mai 2023
En tout premier " chef", un immense Merci pour cette fort jolie surprise d�couverte gr�ce � Babelio et � une Masse critique privil�gi�e ainsi qu'aux �ditions Seghers....
Seghers, si belle maison d'�dition fond�e par le po�te-r�sistant,
Pierre Seghers...o� la Po�sie est d�fendue et mise � l'honneur depuis sa cr�ation...
Ainsi j'ai d�couvert la fort jolie plume � la fois po�tique et singuli�re de l'actrice, Sophie Marceau; textes, fragments, br�ves proses po�tiques, po�mes, contes, vraies nouvelles, nous r�v�lant une auteure � part enti�re, avec une forte imagination, un style fluide et remplie d' images, de m�taphores....
Une tr�s belle d�couverte....avec comme tout recueil, des in�galit�s de densit� et de tension, et des pr�f�rences in�vitables, pour " le lecteur"...
Pour ma part, m�me si j'ai �t� sensible � certains po�mes, mon enthousiasme va � certaines nouvelles dont " La Poussi�re ", " Marcher " , " L'�lue", etc
Si on m'avait dit un jour que je ferai un parall�le et un rapprochement entre
Georges P�rec et la prose de Sophie Marceau...j'aurais juste " rican� "...Eh bien, tout arrive avec " l'univers de mots et de l'imaginaire" !!!
Cette comparaison inattendue m�rite quelque explication, je l'avoue !
Et c'est ce que je vais m'empresser de faire.Je termine justement un texte incroyable de P�rec ( datant de 1974), "
Esp�ces d'espaces ", o� l'�crivain part du plus ordinaire de notre quotidien pour arriver � de v�ritables questions, r�flexions existentielles...
Sophie Marceau fait de m�me dans deux de ses nouvelles : " La Poussi�re ", o� elle met en sc�ne une �pouse et m�re de famille, bien sous tous rapports, obs�d�e litt�ralement par la poussi�re et le m�nage ; tant et tant qu'elle rend son foyer invivable et mortif�re...Nous passons ainsi du quotidien le plus prosa�que d'une famille au mal-�tre psychologique de cette " maniaque du plumeau " pour parvenir � la fin de la nouvelle � une m�ditation sur la vie et sur la mort...sur notre m�nag�re devenue � son tour " Poussi�re "...� la fois jubilatoire et terrifiant !!
De m�me, dans " Marcher" l' histoire d�bute par une simple manie de la narratrice de s' acheter des chaussures trop petites pour " souffrir"...
D�tail masochiste nous emmenant vers ses anc�tres, durs � la vie, durs � la t�che...jusqu'� l'�volution progressive de notre narratrice , ayant finalement conquis une v�ritable maturit� lorsqu'elle se sentira bien dans sa peau, lorsqu'elle aura d�cid� tout b�tement de choisir des souliers � sa taille...pour aller droit devant elle et dans un confort �l�mentaire !!!
Pour " L' �lue", l'une des nouvelles les plus bouleversantes, un �cho des rapports de l'auteure-actrice avec sa m�re, magnifique femme, � la vie grandement sacrifi�e, faute de possibilit� d'�tudes pour les filles , � son �poque...Celle-ci verra sa vie comme r�par�e par le succ�s de sa fille, allant jusqu'� s'identifier � son image...placard�e sur tous les murs de la ville!
Sort ancestral douloureux de " na�tre fille". Description des relations de trois g�n�rations de femmes : de la grand-m�re � la petite fille...o� cette derni�re doit r�ussir pour les g�n�rations pr�c�dentes et surtout pour sa m�re ayant de vifs regrets de ne pas �tre devenue " institutrice" comme elle le souhaitait si fort....
"L'�lue
Elle aurait �t� un bon professeur. Avocate, peut-�tre, m�me. Mais non, adieu l'�cole. Une place de bonniche ferait l'affaire.
Elle avait treize ans lorsque ses parents l'envoy�rent �
Paris vivre chez une tante, la soeur de son p�re. Aussi m�chante que lui, me disait-elle.La mar�tre de Cendrillon.Et ma m�re, une Cendrillon, mais sans soulier de vair.
Victor Hugo n'�crivait pas de contes de f�es, ils savait que ce sont toujours les femmes et les enfants qui p�tissent les premiers de la mis�re des hommes."
J 'allais oublier un texte �mouvant d'hommage � la po�tesse russe, Anna Ahkmatova , dans " Trois Anna"...
Une tr�s belle d�couverte que cette "Souterraine"...avec une couverture �mouvante, touchante, illustr�e d'une photographie de l'auteure enfant...mais juste le haut du visage, le REGARD de
l' Enfance, car il est aussi beaucoup question de la solitude et des chagrins des enfants , dont la tr�s belle nouvelle qui donne le titre au volume: "
La Souterraine"....Une enfant en totale adoration devant son h�ros : son p�re ; cette enfant ne veut pas quitter un instant ce p�re ador�, ni se m�ler aux jeux des autres enfants.Une sensibilit� �corch�e vive qui isole cette petite fille...