La Souterraine - Sophie Marceau - Babelio
AccueilMes livresAjouter des livres
D�couvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782266342711
160 pages
Pocket (02/05/2024)
2.71/5   87 notes
R�sum� :
Cin�ma, litt�rature et po�sie ... Sophie Marceau est publi�e chez Seghers ! Des histoires, des fragments de vie, des fables, des contes, entrecoup�s de po�mes... les textes qui composent ce livre se r�pondent plus qu'ils se succ�dent : d'un d�cor � l'autre, les trajectoires distinctes forment un tableau riche de sens, les diff�rentes silhouettes se superposent et les th�mes se retrouvent pour cerner un sujet central : le poids du destin f�minin, exprim� par un corps... >Voir plus
Que lire apr�s La SouterraineVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
2,71

sur 87 notes
Re�u le 11 mai 2023

En tout premier " chef", un immense Merci pour cette fort jolie surprise d�couverte gr�ce � Babelio et � une Masse critique privil�gi�e ainsi qu'aux �ditions Seghers....

Seghers, si belle maison d'�dition fond�e par le po�te-r�sistant, Pierre Seghers...o� la Po�sie est d�fendue et mise � l'honneur depuis sa cr�ation...

Ainsi j'ai d�couvert la fort jolie plume � la fois po�tique et singuli�re de l'actrice, Sophie Marceau; textes, fragments, br�ves proses po�tiques, po�mes, contes, vraies nouvelles, nous r�v�lant une auteure � part enti�re, avec une forte imagination, un style fluide et remplie d' images, de m�taphores....

Une tr�s belle d�couverte....avec comme tout recueil, des in�galit�s de densit� et de tension, et des pr�f�rences in�vitables, pour " le lecteur"...

Pour ma part, m�me si j'ai �t� sensible � certains po�mes, mon enthousiasme va � certaines nouvelles dont " La Poussi�re ", " Marcher " , " L'�lue", etc

Si on m'avait dit un jour que je ferai un parall�le et un rapprochement entre Georges P�rec et la prose de Sophie Marceau...j'aurais juste " rican� "...Eh bien, tout arrive avec " l'univers de mots et de l'imaginaire" !!!

Cette comparaison inattendue m�rite quelque explication, je l'avoue !
Et c'est ce que je vais m'empresser de faire.Je termine justement un texte incroyable de P�rec ( datant de 1974), " Esp�ces d'espaces ", o� l'�crivain part du plus ordinaire de notre quotidien pour arriver � de v�ritables questions, r�flexions existentielles...

Sophie Marceau fait de m�me dans deux de ses nouvelles : " La Poussi�re ", o� elle met en sc�ne une �pouse et m�re de famille, bien sous tous rapports, obs�d�e litt�ralement par la poussi�re et le m�nage ; tant et tant qu'elle rend son foyer invivable et mortif�re...Nous passons ainsi du quotidien le plus prosa�que d'une famille au mal-�tre psychologique de cette " maniaque du plumeau " pour parvenir � la fin de la nouvelle � une m�ditation sur la vie et sur la mort...sur notre m�nag�re devenue � son tour " Poussi�re "...� la fois jubilatoire et terrifiant !!

De m�me, dans " Marcher" l' histoire d�bute par une simple manie de la narratrice de s' acheter des chaussures trop petites pour " souffrir"...

D�tail masochiste nous emmenant vers ses anc�tres, durs � la vie, durs � la t�che...jusqu'� l'�volution progressive de notre narratrice , ayant finalement conquis une v�ritable maturit� lorsqu'elle se sentira bien dans sa peau, lorsqu'elle aura d�cid� tout b�tement de choisir des souliers � sa taille...pour aller droit devant elle et dans un confort �l�mentaire !!!

Pour " L' �lue", l'une des nouvelles les plus bouleversantes, un �cho des rapports de l'auteure-actrice avec sa m�re, magnifique femme, � la vie grandement sacrifi�e, faute de possibilit� d'�tudes pour les filles , � son �poque...Celle-ci verra sa vie comme r�par�e par le succ�s de sa fille, allant jusqu'� s'identifier � son image...placard�e sur tous les murs de la ville!

Sort ancestral douloureux de " na�tre fille". Description des relations de trois g�n�rations de femmes : de la grand-m�re � la petite fille...o� cette derni�re doit r�ussir pour les g�n�rations pr�c�dentes et surtout pour sa m�re ayant de vifs regrets de ne pas �tre devenue " institutrice" comme elle le souhaitait si fort....

"L'�lue

Elle aurait �t� un bon professeur. Avocate, peut-�tre, m�me. Mais non, adieu l'�cole. Une place de bonniche ferait l'affaire.
Elle avait treize ans lorsque ses parents l'envoy�rent � Paris vivre chez une tante, la soeur de son p�re. Aussi m�chante que lui, me disait-elle.La mar�tre de Cendrillon.Et ma m�re, une Cendrillon, mais sans soulier de vair.Victor Hugo n'�crivait pas de contes de f�es, ils savait que ce sont toujours les femmes et les enfants qui p�tissent les premiers de la mis�re des hommes."

J 'allais oublier un texte �mouvant d'hommage � la po�tesse russe, Anna Ahkmatova , dans " Trois Anna"...

Une tr�s belle d�couverte que cette "Souterraine"...avec une couverture �mouvante, touchante, illustr�e d'une photographie de l'auteure enfant...mais juste le haut du visage, le REGARD de
l' Enfance, car il est aussi beaucoup question de la solitude et des chagrins des enfants , dont la tr�s belle nouvelle qui donne le titre au volume: " La Souterraine"....Une enfant en totale adoration devant son h�ros : son p�re ; cette enfant ne veut pas quitter un instant ce p�re ador�, ni se m�ler aux jeux des autres enfants.Une sensibilit� �corch�e vive qui isole cette petite fille...








Commenter  J�appr�cie�         330
Une nouvelle facette de notre Sophie nationale, pas inint�ressante.

Sophie Marceau s'est appliqu�e � cr�er son style d'�criture, un peu comme elle a sculpt� son image � l'�cran, pimpante et rayonnante m�me dans le tragique. La taille est franche, le langage vif et sans h�sitation.
Comme on la connait depuis des d�cennies dans le monde du cin�ma et par les m�dias qui ont sp�cifiquement cibl� sa personnalit�, j'ai cru retrouver cette m�me assurance, cette m�me force de frappe dans la construction de ses phrases que lors des interviews. Mais cette fois elle rajoute deux adjectifs ; la subtilit� et la pudeur.
On sent la lectrice chevronn�e. Pareillement on per�oit une jeune femme � la personnalit� assez sensible et cultiv�e pour se sentir d'attaque pour coucher sur papier la vie de personnes � priori ��ordinaires��.

Au fil des treize histoires et sept po�mes elle a tiss� un fil conducteur, celui du sort d'�tre femme. Elle surfe aussi ais�ment dans la t�te de la petite El�onore ayant un p�re alcoolique, routier et ancien soldat lors de la guerre d'Alg�rie, que dans celle d'Anna, po�tesse russe qui parle des morts et console des vivants. Son v�cu et son imaginaire sont palpables et cr�ent une atmosph�re de fond qui sied au roman.

Je trouve qu'elle a eu raison de s'essayer � l'�criture. Elle a pris plaisir � l'�criture, c'est perceptible, et j'ai pris plaisir � d�couvrir son style entre po�sie et prose.
Elle savait qu'en raison de son statut d'actrice fran�aise iconique, elle ne serait pas �pargn�e et que tr�s certainement ce livre serait scrut� � la loupe afin de lui trouver tous les d�fauts du monde. Il manque avec certitude encore quelques heures au chrono, mais elle se d�fend bien et laisse � penser qu'elle pourrait devenir autrice � part enti�re.

D'aucuns diront que je suis souvent plus exigeante pour des auteurs confirm�s et que l�, je suis trop complaisante. Ils peuvent avoir raison, mais laissons sa chance � cette femme. Elle a utilis� un style, le sien, certes encore � retravailler mais pourquoi pas la laisser avancer encore vers d'autres publications ?!
Comment dit-on dans le jargon professionnel ? affaire � suivre.
Commenter  J�appr�cie�         3911
Elle est jolie, elle fait du cin�ma, a rencontr� le succ�s � 14 ans, elle rend d�j� jalouse la moiti� de l'humanit�, il ne manquerait plus qu'elle �crive des bons livres pour nous �nerver encore plus. On aurait voulu la voir comme la pimb�che sans cervelle, comme G�rard Depardieu et Maurice Pialat avaient r�ussi � nous le faire croire, mais �a serait trop facile, alors voil�, depuis La Boum et Police, ma vision des choses a bien �volu�. On ne peut pas douter qu'un acteur soit amateur des mots, c'est la substance m�me de son m�tier apr�s tout, et Bernard Giraudeau me l'a d�j� prouv�.

Non, Sophie Marceau ne nous �tale pas ses pr�tentions litt�raires, m�me si une grande partie du public le pense, elle se contente de partager quelques ressentis, quelques �motions, � l'aide de belles images et d'autres moins belles, qu'il suffit de prendre comme elles viennent. Ne vous attendez pas � quelques r�v�lations sur sa personne ou sur le monde du cin�ma. Elle nous propose juste quelques petits textes en prose, d'autres en vers, modeste dans le contenu, dans la forme, c'est �crit avec un style souple et cisel� � la fois, charg� d'images justes et subtiles. quelques impromptus, l�gers, un peu sombres, agr�ment�s de nostalgie, de m�lancolie, de douceur, ce ne sont que quelques petites anecdotes �vasives, tergiversations sur la vie, sans autres pr�tentions que de d�voiler son amour des mots, des gens, de la vie.

D�sol� Sophie, je ne suis pas parvenu � d�tester ce livre, et je n'ai pas le pouvoir de t'octroyer le droit de le publier ou pas, tu nous les as offerts et j'ai ressenti cette sinc�rit�, tout simplement. Je vais rester ruminer ma jalousie dans mon coin, il y a des gens qui ont de la chance, tous les regards se tournent sur eux, ils ont la beaut�, le talent, le charisme, et m�me l'intelligence, celle de ne pas nous la jeter au visage, et celle de nous en donner un bel �chantillon en partage.

C'est aga�ant les gens parfaits.
Commenter  J�appr�cie�         344
Il est assez rare que je me sente emprunt�e comme aujourd'hui, quand il s'agit de donner mes ressentis � la fin d'une lecture. Aucun �vitement ne sera possible ; je m'y suis engag�e et ne pourrai donc pas me faufiler.

Ici, je manque assur�ment d'aisance, contrairement aux nombreuses fois o� mon stylo glissait, comme fou d'all�gresse, gris� par le flot des �motions �prouv�es. Ce n'est pas le cas avec ��la souterraine��, je l'ai su tout de suite, et ce n'est pas la premi�re fois que mon avis diverge de celui de nombre de mes consoeurs/fr�res lectrices/teurs bab�liotes.

D'abord, je� reconnais que l'art de la nouvelle s'av�re complexe. Dans ��La souterraine��, treize nouvelles s'entrecroisent avec sept po�mes.

Le mot qui me vient � l'esprit est � effleurement �. En effet, mise � part la nouvelle qui s'appelle � anatomie � o� le fait de reconna�tre le personnage principal (une r�alisatrice fille de chanteuse avec laquelle l'auteur a tourn� deux fois) apporte un semblant de corps au texte, je n'ai accroch� avec aucun autre. Ni nouvelle, ni po�sie. Ces productions litt�raires ne m'ont pas touch�e, elles sont pass�es au-dessus de moi.

Et pourtant, je les ai lues et relues en attendant, en esp�rant l'�tincelle. Rien ! Nada�! Nothing�!...

Certes, l'objet livre est agr�able ; m�me le marque-page (une citation de Desnos �crite en rose bonbon) a �t� pens� avec originalit� et go�t.

A ce qui se cache dans cette jolie coquille je ferai deux principaux
reproches : j'ai trouv� � l'ensemble trop d'implicite, et trop de grisaille g�n�rale.
L'optimisme ainsi que la clart� textuelle ne sont assur�ment pas les vedettes de ces textes qui m'ont sembl� ambitieux. Bien trop ambitieux.

Certes, Sophie Marceau y explore la f�minit�, les corps, l'enfance caboss�e, la pauvret�, la distance intrafamiliale, la distance intra soci�tale... Il y a l� une plume dessin�e, tant�t styl�e, tant�t rude - quand il faut appuyer o� �a fait mal - mais franchement, le traitement du fond (les id�es) m'a autant g�n� que la forme qui ne permet jamais d'entrer dans le vif du sujet, d'�tre plus pr�cis.

Mon crayon qui, quelques temps plus tard, boudera la r�daction de cette critique, s'est � amus� � cependant � noter certains mots pro�minents dans les textes de "La souterraine" :
� triste - ombre - pierre - b�ton - odeur de mort - noir - aveugle - fum� - fumier - vide - rien - gravier - poids - bo�te � couteau...�,�

Avais-je r�ellement envie de plonger dans ce flot de maux tortur�s, et le plus souvent insaisissables pour moi tant ils se confondaient dans un r�cit trop impersonnel � mon go�t, avec ses personnages comme sans visage ? Qui est � je � ? O� veut nous amener l'auteure ?

J'ai le sentiment d'avoir nag� en abysses aquatiques, dans les fonds sous-marins, sans air dans ma bouteille.

Je remercie cependant bien �videmment Babelio et les �ditions SEGHERS pour cette aventure particuli�re.
Lien : http://justelire.fr/la-soute..
Commenter  J�appr�cie�         327
Vingt portraits de femmes � travers treize histoires et sept po�mes.

Sophie Marceau, actrice, r�alisatrice et sc�nariste a ainsi �crit son deuxi�me recueil.

Ce qui me restera en m�moire, ce sont les phrases d'accroche, vraiment de tr�s grande qualit�, de celles qui font marquer un temps d'arr�t, pour prendre sa respiration et mieux plonger dans le r�cit. C'est dur un bon incipit et pourtant c'est tellement essentiel, comme la premi�re impression qu'on laisse, trente secondes d�terminantes pour la suite.

Mon deuxi�me souvenir sera photographique. Chaque histoire ne fait que quelques pages, mais une sc�ne se joue devant nous comme une s�quence film�e, c'est �tonnant de r�ussir � obtenir ce r�sultat en si peu de mots.

Finalement, je reviendrai �galement � ces treize histoires, car elles explorent � tour de r�le tous les sentiments, parfois avec r�alisme, parfois avec humour. L'art du portrait y est parfaitement ma�tris�.

Ainsi, concernant les r�cits, je les ai aim�s en tant que tels (m�me si je n'ai pas souhait� d�voiler leur contenu, car il serait dommage de ne plus avoir de surprise), mais je les conseillerai d'abord dans une r�flexion sur l'�criture.

S'agissant de la po�sie, j'en lis peu donc mon appr�ciation est celle d'une novice.

A mon sens, mais peut-�tre que je fais fausse route, les sept po�mes, diss�min�s entre les histoires, font r�f�rence aux �tapes de la vie d'une femme :
- Naissance et recherche des origines
- Enfance entre ardoise et caillou
- Adolescence avec les trahisons du corps et de l'esprit
- Jeune adulte dans le dur labeur
- Adulte m�re avec des souvenirs au-del� des r�ves
- Vieillesse plus mystique
- Femme dans son �volution et ses combats

Pour conclure, ce livre s'approche de l'OLNI, ni un recueil de po�sie, ni un recueil de nouvelles, mais un passionnant laboratoire d'�tude des femmes et de l'�criture.

Je remercie les Editions Seghers et Babelio pour cette belle d�couverte dans le cadre d'une masse critique privil�gi�e.
Commenter  J�appr�cie�         236


critiques presse (7)
Marianne_
04 juillet 2023
Avec � la Souterraine �, son deuxi�me livre, Sophie Marceau est devenue une vraie intello, tr�s loin des r�les de nunuche qui lui collent � la peau.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Marianne_
27 juin 2023
Le temps d�un recueil, Sophie Marceau quitte le septi�me art pour manier les mots. Toutefois, gr�ce � � La Souterraine � � m�lange de contes, de nouvelles et de po�mes � elle se r�concilie avec son image de petite fille surm�diatis�e et de grande actrice.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Elle
17 mai 2023
Contes, fables, po�mes...la star signe � La Souterraine �, un recueil sensible travaill� par l'enfance et le d�sir de libert�.
Lire la critique sur le site : Elle
LePoint
09 mai 2023
L'actrice pr�f�r�e des Fran�ais se r�v�le �crivain. Sophie Marceau publie un dr�le de livre, o� les souvenirs d'enfance et les contes se m�langent, parsem�s de po�sies de son cru. C'est �tonnant, intime, sans voyeurisme, pr�cis puis lointain comme un songe.
Lire la critique sur le site : LePoint
Culturebox
09 mai 2023
Avec une �criture �nergique, exigeante, ac�r�e et pleine d'esprit, celle qui illumine les �crans nous ouvre la galerie de sa vie souterraine. Sophie Marceau y va fort, et �a lui va bien !
Lire la critique sur le site : Culturebox
Elle
25 avril 2023
Sophie Marceau, ajoute une corde � son arc. L�actrice et r�alisatrice se tourne vers l'�criture. Elle publiera, le 4 mai prochain, un ensemble d'histoires courtes, de fables et de po�mes, ont annonc� les �ditions Seghers, vendredi dernier. Il se compose de treize histoires et sept po�mes qui se r�pondent et se compl�tent.
Lire la critique sur le site : Elle
LeFigaro
17 avril 2023
La com�dienne publiera le 4 mai, chez Seghers, un assortiment de po�mes et de fables travers�es par �des h�ro�nes, filles, jeunes femmes, amantes ou amoureuses, m�res ou grand-m�res�.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Khristos phorein

"Le dimanche, nous allions tous les deux � des ventes aux ench�res. J'aimais l'excitation qui vibrait dans la salle, les bras se levant pour faire monter les prix.Les gouaches de Marquet, l'expressionnisme allemand, Van Dongen et Fernand L�ger, qui reste mon favori.
J'aime la peinture et j'aime en acheter."
L'argent. La seule chose qui avait r�ellement du sens, et sur laquelle il pouvait toujous compter.Une certaine aisance � vivre, sans se soucier de combien c� co�te. Depuis l'enfance, le jeune prince savait calculer plus vite et mieux que quiconque, jouait avec les chiffres � virgule, pairs et impairs, construisait un monde vertical et solide fait de colonnes, d'additions, de soustractions qui l'occupaient et l'aidaient � se maintenir debout, post� derri�re la porte d'entr�e, des nuits enti�res � guetter les all�es et venues de l'ascenseur, calculant les probabilit�s d'un retour inattendu, gr�ce au nombre d'�tages multipli�s par les heures d'attente.Et peut-�tre les faire revenir .
" Mes parents n'�taient jamais � la maison, ils partaient loin et longtemps.Je ne savais pas o� ils allaient, ni quand ils rentreraient ".L'argent, lui, ne partait pas. Indemnitaire des absences parentales, des jours sans.

( p.56)
Marcher

Mes pieds ne sont pas rancuniers, ils se maintiennent droits et plut�t bien balanc�s. Ils ont la pointure correspondant � ma taille, je dirais m�me un tantinet plus courte.Je devais avoir quatorze ans quand ils ont cess� de grandir, l'�ge o� j'ai aussi arr�t� de courir, l'�ge o� les probl�mes de coeur se font s�rieux, l'�ge o� l'on vous dit de faire attention o� vous marchez, l'�ge o� l'�quilibre se fait pr�caire parce qu'on devient trop grand et qu'on commence imperceptiblement � se laisser tomber en avant.

Avant de tomber en avant , je d�cidai de repartir en arri�re. Mes pieds me suppliaient de faire demi-tour et de les d�chausser.
(...)
On peut r�ver quand on est d�chauss�, r�ver d'�tre l�gers.
Aujourd'hui, je marche, chaussure � ma taille, la t�te haute et le pied s�r. Mon sang pulse du bas vers le haut comme il se doit et, gr�ce � mes pieds, mon coeur a rajeuni.



( p.94-95)
Commenter  J�appr�cie�         110
Ni Anna, ni Dima, le jeune chauffeur, n�ont d�odeur. Leur chair d�opale se fond dans la couleur du jour, blanche et sans ombres. Leurs cheveux sont mats et lourds comme la terre. Notre carrosse en b�ton traverse la ville des tsars � toute blinde, personne ne bronche. Ici, parler, c�est finir sa vie dans un champ de patates � cultiver des cailloux. Ici, les statues sont plus anim�es que les humains, et on les distingue mieux les unes des autres, aussi.

Trois Anna
Commenter  J�appr�cie�         160
Des �uvres d�art et du mobilier de cr�ateur, il y en avait partout, mais je ne remarquais leur valeur que lorsqu�il s�agissait de meubles fonctionnels, table ou autre fauteuil, sans appr�cier leur style, leur modernit� et qu�ils soient si beaux. Malgr� mon r�cent succ�s et mon �l�vation par l�ascenseur social, j�en �tais rest�e, en mati�re d�esth�tique, aux �tages du go�t triste et moralisateur des gens pauvres.
Commenter  J�appr�cie�         150
De rien
D'un grain d'un oubli
Na�tre de rien
D'une poussi�re dun terrain immense
D'un jeu sans limites
De rien je viens � rien je vais
M'absente en permanence
Je disparais
Ah ne plus exister
Quelle l�g�ret� de n'�tre pas
Et quel poids de n'�tre rien
Je suis n�e d'un gravier
D'un chuintemnent inconnu
Entre deux feuilles de papier
Si le papier avait exist�
Ou bien chienne ou bien bossue
Suis-je n�e du pas d'un boiteux
D'un monde interm�diaire
D'un tissu de cr�pe entre une vague et un creux
D'une synapse �lectrique
De la train�e de bave
D'un �pileptique
Et de loin des sons me parviennent

Videos de Sophie Marceau (2) Voir plusAjouter une vid�o
Vid�o de Sophie Marceau
Sophie Marceau : "�crire, c'est s'oublier soi-m�me"
autres livres class�s : po�sieVoir plus
Les plus populaires : Litt�rature fran�aise Voir plus

Autres livres de Sophie Marceau (2) Voir plus

Lecteurs (202) Voir plus



Quiz Voir plus

La biblioth�que de Sophie Marceau

Ce film fran�ais d'Alain Corneau sorti en 1984 d'apr�s le roman de Louis Gardel datant de 1980 r�unit outre Sophie Marceau (Madeleine), G�rard Depardieu (Charles) et Philippe Noiret (Dubreuilh). Une histoire d'amour et de haine au soleil

Descente aux enfers
L�amour braque
Fort Saganne
Mes nuits sont plus belles que vos jours
La fid�lit�

10 questions
21 lecteurs ont r�pondu
Th�me : Sophie MarceauCr�er un quiz sur ce livre

{* *} .._..