Né quelque part

Descriptif de l'album

L'histoire de cet album a commencé comme un jeu, lors d'une tournée acoustique sillonnant le territoire afin de promouvoir le précédent Ladilafé de 2012 et le répertoire d'un groupe qui a posé son empreinte sur la scène française des quinze dernières années. Avant d'affronter le public, ou plutôt de partager avec lui son reggae francophone conscient, le quatuor demandait à ses inernautes fidèles quelle reprise ils aimeraient entendre d'une étape à l'autre. Ainsi est née l'idée de Né Quelque Part, enregistrement en studio de ces souvenirs glanés sur scène.

Il en est ressorti une sélection de treize chansons patrimoniales ayant pour point commun, sinon une orientation engagée, du moins une certaine tendance aux textes incisifs et à la marginalité, ce qui n'étonnera personne de la part d'une formation qui a bâti sa réputation sur la route. Le thème du voyage fait partie de cet univers avec les reprises de « On the Road Again » de Bernard Lavilliers et de « Je t'en remets au vent » de Hubert-Félix Thiéfaine. Plus profondes, les versions des classiques que sont « Triviale poursuite » (Renaud), « Le Petit train » (Rita Mitsouko) et « Bidonville » (Claude Nougaro) incitent à la réflexion.

Sur le terrain de l'ironie, « L'Opportuniste » de Jacques Dutronc a peu de concurrence, même si le reggae moelleux lui fait perdre de son mordant électrique, alors que « Né quelque part » de Maxime Le Forestier s'y acclimate bien mieux, comme les deux titres d'Alain Souchon, « C'est déjà ça » et « L'Amour à la machine », aux paroles pleines d'amertume. Les plumes les plus aiguisées de la génération Tryo sont représentées. Ainsi, les absences remarquées de Brassens, Brel, Ferré, Ferrat ou Gainsbourg sont compensées par la présence de leurs descendants Francis Cabrel (« La Corrida »), Jacques Higelin (« Champagne », sans les bulles gothiques et surréalistes faisant la saveur de l'original), MC Solaar (« Victime de la mode ») et Alain Bashung (« Ma Petite entreprise »). L'idée est belle et l'ensemble indéniablement sympathique mais l'option musicale collant au groupe a tendance à raboter les reliefs des versions originales.
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