12 ans, 7 mois, 11 jours (France 2) - Julie Gayet : "Je défie quiconque de deviner l’issue avant la scène finale" | Télé 7 Jours

12 ans, 7 mois, 11 jours (France 2) - Julie Gayet : "Je défie quiconque de deviner l’issue avant la scène finale"

12 ans, 7 mois, 11 jours (France 2) - Julie Gayet : "Je défie quiconque de deviner l’issue avant la scène finale"
PHILIPPE LEROUX / FEDREATION STUDIO / FTV

L’actrice incarne une mère en deuil, intimement liée à une autre femme, qui est prête à tout pour protéger son propre enfant. Entretien.

Sans dévoiler trop de choses, que représente ce mystérieux titre : 12 ans, 7 mois, 11 jours ? 

Julie Gayet : Il correspond à une date fatidique, qui relie le fils de Marie, mon personnage, à celui d’Inès, incarnée par Marie Denarnaud. C’est comme un code énigmatique que nous donne le réalisateur, Alexandre Coffre. Mais il faut y prêter attention dès le début, car, de rebondissement en rebondissement, il va prendre tout son sens… 

Après avoir regardé le téléfilm, on se dit que, pour une comédienne, il est difficile de dire non à un tel projet... 

C’est vrai ! C’est un thriller captivant. Les Américains appellent cela un page-turner, un texte que l’on ne peut pas lâcher ! On se demande vraiment ce qui va arriver. Comme dans la vie, on passe par plein d’états, on avance en même temps que les personnages. 

Est-ce que, comme le spectateur, vous n’avez entrevu le dénouement qu’à la fin de la lecture du scénario ? 

Oui ! Sincèrement, je défie quiconque de deviner l’issue avant la scène finale. C’est ce qui fait, d’ailleurs, toute la saveur du récit et de la confrontation entre ces deux femmes. D’une certaine manière, Inès va permettre à mon personnage de faire son deuil, de revenir à la vie. 

Justement, ce face-à-face entre Marie Denarnaud et vous est formidable… 

Si j’ai accepté de jouer dans ce film, c’est pour Marie, que j’adore. Quand j’ai su qu’elle faisait partie du casting, j’ai immédiatement dit oui. J’ai une grande admiration pour elle, je la suis depuis longtemps. Et à la lecture du scénario, je l’imaginais parfaitement dans le rôle d’Inès. Je me suis dit que cette expérience allait être fabuleuse… 

La grande scène que vous avez ensemble est glaçante. Comme s’est passé le tournage ? 

C’était éprouvant. À la fin de la journée, j’étais vidée. Le réalisateur était très investi dans le projet : ce n’était pas une commande, c’est lui qui a voulu adapter le roman de Lorris Murail. Sur le tournage de ces scènes difficiles, tout le monde était en apnée avec nous. On se lançait en sachant que ça allait être physique et émotionnel. On ne pouvait pas refaire soixante-dix fois les prises. Il y avait une vraie attente, une tension, un suspense. Quand le réalisateur disait « action », on lâchait les chevaux, et tout le monde nous suivait, y compris le cadreur, qui vivait la scène avec nous. Il y avait quelque chose de très théâtral, sans filet. 

Ce sont deux femmes qui ont en commun la culpabilité… 

Exactement. Marie, mon personnage, est une mère qui n’est pas allée chercher son enfant, comme elle aurait dû le faire. Elle a privilégié un tête-à-tête avec un homme. L’issue a été fatale, c’est terrible… C’est ce qui fait qu’elle ne peut pas se reconstruire. Mais la culpabilité est propre à toutes les mères. On nous la met en intraveineuse. La déconstruction des injonctions faites aux femmes est un sujet qui m’intéresse beaucoup et sur lequel je m’engage régulièrement. 

12 ans, 7 mois, 11 jours, mercredi 15 mai à 21h10 sur France 2

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