Saint-Nazaire. Les ciments Kercim s’ancrent au port de Montoir

La petite cimenterie Kercim n’a eu que faire des gros bras, têtes de pont de l’industrie du bâtiment, qui ont cherché à l’empêcher de voir le jour sur les bords de Loire, à Montoir. Aujourd’hui, elle est bien là, avec ses équipements des plus performants et son objectif « zéro poussière ». « Le premier navire chargé de 15 000 tonnes de clinker est arrivé vendredi au terminal multivracs. Son déchargement a commencé lundi et se poursuit dans des conditions idéales. Aucune poussière ne s’échappe ni des cales ni de la trémie, spécialement conçue pour notre usine », se félicite Jean-Marc Domange, président de Kercim, venu assister sur le quai à l’opération. Les remorques à déchargement ventral, tirées par des tracteurs agricoles, poursuivent leur ballet entre le quai et la cimenterie.

Destination Grand-Ouest  

L’usine à peine achevée, l’heure est maintenant aux essais et réglages. « Depuis que le broyeur a été installé, courant décembre, on a commencé à réaliser des tests, en tournant à vide. Début de la semaine prochaine, nous allons commencer à produire. Une production que l’on ne pourra pas vendre sous le nom de ciment tant que nous n’aurons pas les certifications. La vente sous la norme européenne (CE) devrait pouvoir débuter en avril-mai. Pour la norme française (NF), plus longue à obtenir, car plus stricte, il faudra attendre un an. » Jean-Marc Domange ne cache pas que c’est celle-ci qu’il recherche. « Elle apporte des garanties supplémentaires de qualité aux ciments proposés, et notre société vise le haut de gamme. »

Pas question de faire du ciment de longue portée pour Kercim. « Notre zone de chalandise s’étendra sur le Grand-Ouest, dans un rayon de 250 à 300 km autour de Saint-Nazaire : Bretagne, Basse-Normandie, Poitou-Charentes, Centre », précise le président de Kercim. La production se répartira en sacs pour 35 à 40 % à destination des négoces de matériaux et grandes surfaces de bricolage ; et en vrac pour le reste, vers les producteurs de béton prêt à l’emploi et les fabricants de produits ciment finis (parpaings, bordures de trottoir…).

Montée en puissance  

Jean-Marc Domange envisage une montée en puissance de son entreprise. « Pour 2013, on espère atteindre les 150 000 tonnes de ciment pour produire 600 000 tonnes d’ici quatre ans, quand on sera à plein régime. » Toute une production qui partira vers les centres de distribution par camions dans un premier temps. « Je n’écarte pas l’idée de pouvoir me raccorder au réseau ferré, et même un jour de pouvoir faire du cabotage. » Toujours ce souci de réduire les impacts sur l’environnement.

Dans quelques semaines, Kercim, à Montoir, sortira ses premiers sacs de ciment. Une attente pour les 22 salariés qui travaillent actuellement. Avec, là aussi, une montée en puissance prévue. « A plein régime, on sera 45 personnes sur le site, auxquelles il faut ajouter une centaine d’emplois indirects ».